La FFF ouvre officiellement la consultation pour les droits TV Coupe de France sur les quatre prochaines éditions. Une démarche menée dans un climat économique tendu, alors que la valeur du produit ne cesse de diminuer depuis plusieurs années.
La Fédération française de football cherche à relancer l’intérêt autour de la Coupe de France en lançant un nouvel appel d’offres portant sur ses prochains cycles de diffusion. Annoncée ce vendredi, la consultation concerne quatre éditions, avec une option sur une cinquième, et intervient après plusieurs mois de reports demandés par les diffuseurs actuels. France Télévisions, engagé à hauteur de 8 millions d’euros annuels, souhaitait d’abord sécuriser la prolongation des droits du Tournoi des Six Nations et clarifier son budget dans un contexte politique particulièrement incertain, selon les informations de L'Equipe. Dans le même temps, beIN Sports - positionné à 4 millions d'euros par saison - était mobilisé par les négociations liées à la Ligue 1, entre crise économique du football professionnel et lancement d’une éventuelle chaîne portée par la LFP. Ce décalage a repoussé la remise à plat d’une compétition déjà fragilisée par plusieurs années de perte de valeur, malgré son statut historique dans le paysage footballistique français.
Un appel d’offres repensé pour relancer les droits TV de la Coupe de France
Avec cinq lots distincts, dont un dédié à l’édition féminine, la FFF tente cette fois une réorganisation plus flexible afin d’attirer un maximum de partenaires potentiels. Le précédent cycle avait vu les droits s’effondrer, passant de 22 millions à seulement 12 millions d’euros annuels, après un renouvellement chaotique marqué par le retrait d’Eurosport et la frilosité générale du marché. Cette chute brutale illustre la difficulté croissante pour les compétitions nationales à maintenir leur attractivité face à la fragmentation de la consommation sportive. Pour éviter un nouveau désastre financier, l’instance fédérale mise sur un découpage plus imaginatif, destiné à offrir davantage de visibilité et de modularité aux diffuseurs. Toutefois, la conjoncture actuelle laisse peu d’espoirs d’une remontée substantielle. Le marché français reste marqué par une concurrence limitée et une prudence budgétaire accrue, rendant chaque négociation plus instable et plus dépendante de l’évolution économique du secteur audiovisuel.
Concurrence réduite et incertitudes budgétaires autour des droits TV
L’un des points les plus sensibles concerne la position de France Télévisions, diffuseur historique. Sa présidente, Delphine Ernotte Cunci, a récemment annoncé viser un retour à l’équilibre budgétaire dès 2026, avec un objectif d’économies de 150 millions d’euros. Elle a indiqué ne placer « aucun tabou, y compris sur les programmes », laissant entendre que les droits sportifs pourraient faire partie des variables d’ajustement. Dans un tel contexte, la participation du service public apparaît moins assurée, malgré la volonté de conserver des compétitions emblématiques telles que Roland-Garros, le Tour de France ou les Jeux Olympiques. Cette pression financière accrue limite les marges de manœuvre et pourrait impacter le niveau d’investissement consenti pour la Coupe de France. À cela s’ajoute une concurrence sportive nationale affaiblie, entre crise des droits de la Ligue 1 et recomposition continue du marché. La FFF doit donc composer avec un environnement incertain et la perspective d’un produit à revaloriser pour préserver l’attrait d’une compétition centenaire qui demeure un symbole, mais qui peine désormais à soutenir sa valeur commerciale.