Le Tribunal de commerce de Bordeaux a récemment donné son accord pour l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire des Girondins de Bordeaux, une décision cruciale pour l’avenir de ce club historique du football français. Cette mesure, bien que difficile, était nécessaire pour éviter la liquidation judiciaire qui aurait marqué la disparition du club fondé en 1881 et professionnel depuis 1937.

Les Girondins, représentés par leur directeur général Thomas Jacquemier et leur avocat Laurent Cotret, ont convaincu le Tribunal de commerce de la nécessité de cette procédure. Le redressement judiciaire permet de geler temporairement les dettes, qui s’élèvent à environ 90 millions d’euros, et d’ouvrir une période d’observation de six à dix-huit mois pour négocier avec les créanciers des abandons de créances, des réductions ou des reports de paiement pouvant aller jusqu’à dix ans.

Des menaces de mort à l’encontre de Gérard Lopez !

Gérard Lopez, propriétaire et président du club, conserve ses fonctions malgré les menaces de mort reçues et son absence physique lors de l’audience. Il a néanmoins participé à la séance en visioconférence comme le précise L’Equipe. Un administrateur judiciaire a été nommé pour assister la direction du club, tandis qu’un mandataire judiciaire représentera les créanciers. Des rapports réguliers seront nécessaires pour surveiller l’évolution de la situation, avec une première échéance fixée au 17 septembre.

La prochaine étape cruciale pour les Girondins sera la présentation de leur budget devant la DNCG. Cette commission se penchera uniquement sur l’aspect financier du dossier. Si le budget est jugé viable pour évoluer en National, le club pourrait obtenir le feu vert pour cette division. Cependant, une éventuelle rétrogradation en National 2 reste une possibilité, dépendant de l’interprétation des règlements par le comité exécutif de la Fédération Française de Football (FFF).

La descente en National 2 reste d’actualité pour Bordeaux

La situation reste tendue à Bordeaux, avec plus de deux cents supporters rassemblés devant le tribunal de commerce pour exprimer leur mécontentement et demander le départ de Lopez. Les écharpes des anciens ou actuels clubs de Lopez, notamment Mouscron, Lille, Boavista et Bordeaux, ont été symboliquement déposées devant le tribunal, comme on déposerait une gerbe de fleurs lors d’un enterrement. Cette atmosphère hostile reflète l’inquiétude et la frustration des fans face à l’incertitude qui plane sur l’avenir de leur club.

Le redressement judiciaire, bien qu’il offre un répit temporaire, ne garantit pas une sortie de crise aisée. Les Girondins de Bordeaux doivent encore résoudre d’importants problèmes financiers et sportifs pour retrouver une forme de stabilité. La résiliation de nombreux contrats de joueurs et un plan social pour la centaine de salariés du club sont déjà en préparation, signe des sacrifices qu’il faudra absolument faire pour tenter de sauver ce monument du football français.

En attendant, le mercato devrait permettre à de nombreux éléments de l’équipe professionnelle de retrouver une écurie pour la saison prochaine. Après avoir acheté Davitashvili 6 millions d’euros, l’ASSE aurait envisagé Diaz, mais le bordelais devrait finalement s’en aller du côté de l’Espagne.