À l’occasion des 90 ans de l’AS Saint-Etienne, le site Peuple-vert vous propose le portrait des 50 meilleurs joueurs de l’ASSE parmi les 775 qui, depuis 1933, ont un jour porté le maillot Vert.
De la place 50 à 21, les joueurs classés seront présentés par ordre alphabétique.
Place à Christian Lopez !
Vainqueur de la Coupe Gambardella
Christian Lopez est né le 15 mars 1953 à Aïn Temouchent, en Algérie, alors française. Lorsque l’Algérie a acquis son indépendance, il est rapatrié avec sa famille en France près de Cannes où il peut continuer à s’adonner au football, sa passion, au grand désespoir de ses parents affligés par ses résultats scolaires.
Il est repéré par l’inévitable Pierre Garonnaire qui l’arrache à l’Olympique de Marseille, pas suffisamment prompt, alors qu’il commençait à se faire un nom, sélectionné en équipe de France junior.
Il rejoint Saint-Etienne en 1969, mais l’acclimatation est plutôt difficile dans un premier temps, la faute à l’insouciance de ses seize ans au sortir d’une adolescence toujours pas terminée. Il faut une bonne remontée de bretelles de la part de ses parents et des entraîneurs de l’époque dont Robert Philippe, qui l’a beaucoup marqué pour le remettre dans le droit chemin.
Il est néanmoins titulaire dans cette génération dorée, composée de Patrick Revelli, Christian Sarramagna, Alain Merchadier, Pierre Repellini, Jacques Santini et Christian Synaeghel, ces jeunes que la France du football apprendra bientôt à connaître.
Ils sont vainqueurs de la coupe Gambardella en 1970, la veille des pros qui ont laminé Nantes en finale de la coupe de France (5-0). Une année exceptionnelle du triplé championnat-coupe de France-coupe Gambardella. Un exploit jamais réalisé dans le football français. Comme ses camarades, il signe un contrat de sept ans avec l’AS Saint-Etienne qui s’assure ainsi de son avenir, sans se douter encore qu’il va marquer l’histoire de ce club.
Un héros des épopées européennes de l'ASSE
Christian Lopez débute dans l’équipe fanion le 28 novembre 1971 à Geoffroy-Guichard contre Nice (2-2). En tant que stoppeur, au marquage d’un certain Hervé Revelli qu’il ne peut empêcher de marquer, il vit un enfer, auteur d’un csc quelques minutes auparavant.
Ses débuts sont chaotiques, utilisé au gré des besoins comme latéral ou stoppeur, des postes où il ne s’imposait pas vraiment.
C’est en tant que libéro qu’il trouve sa pleine mesure lorsqu’il est associé avec Oswaldo Piazza en défense centrale à partir du 24 février 1974 à Bordeaux qui explose (5-0). Robert Herbin a trouvé la bonne formule, celle qui va permettre aux Verts de conquérir le cœur des Français.
Désormais titulaire à part entière, il remporte quatre titres de champions (1974, 1975, 1976 et trois coupes de France (1974, 1975, 1977). Il est de toutes les campagnes européennes de l’ASSE jusqu’en 1981.
Il devient le meilleur joueur français à son poste, capable de sauvetage miraculeux comme celui contre Lens en finale de la coupe de France 1975 (2-0) où il enlève un but tout fait sur sa ligne alors que la marque était encore à 0-0.
Et que dire de cette action mythique contre le Dynamo Kiev en quart de finale de la coupe d’Europe des clubs champions en 1976 où il empêche Oleg Blokhine d’ouvrir le score et la suite, on la connait.
Évidemment, il est un des héros de la finale à Glasgow malgré la défaite et les poteaux carrés, mais il avait trouvé son maître en la personne de Franz Beckenbauer avec qui il a échangé son maillot.
Avec Gérard Janvion, il est le Stéphanois qui a le plus joué de matches de coupe d’Europe avec les Verts (43). On peut regretter qu’il n’ait pu arrêter David Fairclough à Liverpool (1-3) pour l’empêcher de marquer le troisième but qui a éliminé son équipe en quart de finale de la coupe d’Europe des clubs champions en 1977.
Mais on se souvient également de son match mémorable face au Dynamo Berlin à Geoffroy-Guichard en 1981 (1-1). Il avait d’abord marqué contre son camp avant d’égaliser quelques minutes plus tard en grand champion qu’il est.
39 sélections chez les Bleus
Les performances de Christian Lopez lui ont ouvert les portes de l’équipe de France qu’il intègre la première fois le 26 mars 1975 contre la Hongrie (2-0).
Trente-huit autres sélections suivront dont deux participations à la coupe du monde (1978 et 1982). C’est d’ailleurs encore contre la Hongrie, le 10 juin 1978, pour le troisième match de la coupe du monde 1978 en Argentine qu’il marque son seul but en bleu (même si la France avait joué avec un maillot inhabituel vert et blanc) d’une jolie frappe des vingt-cinq mètres en pleine lucarne.
Il joue également quatre rencontres lors de la coupe du monde 1982 en Espagne dont la légendaire demi-finale contre la RFA (3-3, tab 4-5).
Il remplace Patrick Battiston dans les circonstances que l’on sait à la 60ᵉ minute. De ce fait, il a joué à un poste inhabituel de milieu de terrain en s’acquittant honorablement de sa tâche. Il aurait dû être le septième tireur lors de la séance des tirs au but, mais malheureusement, Maxime Bossis a raté le sien juste avant, précipitant l’élimination des siens.
C’est par ailleurs sur une séance de tirs au but qu’il avait auparavant quitté l’AS Saint-Etienne en 1982, en finale de la coupe de France perdue face au Paris SG (2-2, tab 5-6). C’est lui qui a raté la dernière tentative, empêchant les Verts de remporter leur septième trophée dans cette compétition pour ce qui sera également le dernier match de Michel Platini avant son départ à la Juventus de Turin.
Christian Lopez a ainsi accepté la proposition de Toulouse, car Robert Herbin voulait le faire jouer stoppeur à l’avenir, ce qui ne l’emballait guère.
Christian Lopez est assurément un des meilleurs défenseurs centraux ayant évolué à l’ASSE et à ce titre, il mérite totalement de figurer parmi les 50 meilleurs joueurs de l’histoire du club.
Par Albert Pilia