19 mai 2024
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Histoire des Verts

💫 Le brésilien qui a ressuscité la panthère des Verts !

À l’occasion des 90 ans de l’AS Saint-Etienne, le site Peuple-vert vous propose le portrait des 50 meilleurs joueurs de l’ASSE parmi les 770 qui depuis 1933, ont un jour porté le maillot Vert. De la place 50 à 21, les joueurs classés seront présentés par ordre alphabétique.

Et ça tombe bien, car le premier de la liste n’est autre que… ALEX !

ALEX (91 matches, 37 buts de 1999 à 2003)
LE BRESILIEN QUI A RESSUSCITE LE MYTHE DE LA PANTHERE

UN RECRUTEMENT PEU CONVENTIONNEL

Né le 26 mai 1972 à Rio Brilhante, au Brésil, l’attaquant Alex faisait le bonheur de Goias depuis trois ans avec son compatriote Aloisio (qui l’a rejoint en 1997) lorsqu’ils ont été recrutés par l’AS Saint-Etienne en 1999 sur la simple foi d’une cassette vidéo de médiocre qualité qui présentait un résumé de leur meilleures actions.

Intrigués par des performances plutôt alléchantes, le président des Verts, Alain Bompard, accompagné de son directeur sportif, Gérard Soler, se sont rendus sur place pour se faire une idée plus précise de la valeur de ces deux attaquants prometteurs. Convaincus d’avoir affaire à deux excellents joueurs, ils leur ont proposé un contrat pour venir jouer en Europe et plus précisément dans le Forez.

Pour Alex, il s’agit de sa deuxième expérience sur le vieux continent après un bref passage à Boavista lors de la saison 1994-95. Elle n’a pas été vraiment été couronnée de succès avec un seul petit but en 13 matches joués. Malgré un contrat de quatre ans avec le club portugais, victime du mal du pays, il rentrera au Brésil dès la fin de sa première saison. Il a néanmoins soif de revanche et il compte bien sur cette deuxième chance pour prouver qu’il peut s’imposer ailleurs que dans son pays natal.

Jose Aloisio and Alex Dias during match of Saint Etienne on 15 march 2000. Photo : Avalon / Icon Sport

UNE ÉCLOSION EXPLOSIVE

Contrairement à son compère Aloisio qui a tout de suite trouvé sa place au sein de l’attaque stéphanoise, Alex, plus technique, plus véloce, mais moins puissant, a du mal à montrer sa valeur au coach, Robert Nouzaret, qui ne supporte pas son dilettantisme à l’entraînement. Il faut dire qu’Alex ne jure que par les matches, estimant ne pas rien avoir à démontrer le reste du temps.

Il est rarement disposé à faire des efforts lors des sessions matinales, encore sous le coup des effluves de la veille non encore dissipés à cause de festivités nocturnes qu’il pratique sans modération.

Sa chance réside dans le fait que pour le retour de l’ASSE en première division, les Verts ont du mal à peser offensivement à Geoffroy-Guichard. Après Nantes qui s’est imposé 2-0, c’est Nancy qui, lors de la quatrième journée du championnat de France le 25 août 1999, mène 1-0 depuis la 25ᵉ minute de jeu. Nouzaret doit donc apporter des solutions pour aider son attaque en souffrance.

Son adjoint, Rudy Garcia, lui propose de faire entrer Alex qui ronge son frein sur le banc depuis le début de la saison. De guerre lasse, sans aucune conviction, il se rend aux arguments de son staff et le Brésilien remplace Patrick Revelles à la 47e minute. En moins d’une mi-temps, il va faire étalage de toute sa classe : un but, une passe décisive pour Aloisio, des actions de folie, des coups du sombrero et la première victoire de la saison (2-1) devant 28 924 spectateurs qui n’ont pas compris comment un tel joueur pouvait rester sur le banc.

ASSE-OM DU 12 DÉCEMBRE 1999, LE JOUR DE GLOIRE

Le phénomène Alex est lancé. Il est décisif, marquant huit buts en dix journées, martyrisant toutes les défenses qui se présentent sur son chemin. Il forme un duo irrésistible avec Aloisio qui profite des brèches qu’il crée grâce à une technique si déroutante qu’elle en semble irréelle. De son côté, le « taureau brésilien » libère des espaces dans lesquels il peut s’engouffrer avec délectation.

Mais le meilleur reste à venir. Le 12 décembre 1999, face à l’OM à Geoffroy-Guichard (5-1), il tutoie les étoiles avec un quadruplé dont trois buts dans une première mi-temps de rêve, performance qui n’avait plus été réalisée sous le maillot vert depuis un certain Michel Platini le 21 novembre 1981 contre Valenciennes (5-1). Il entre dans une autre dimension, devenant « le petit prince du Chaudron » pour des milliers de supporters, ivres de bonheur, qui ont assisté à cette prestation magique. Marseille est d’ailleurs une équipe qui l’inspire puisque l’année suivante, il inscrit un doublé contre des Phocéens de nouveau terrassés (3-0).

Toutefois, emporté par l’affaire des faux passeports lors de la saison 2000-01, il ne confirmera pas ces belles dispositions malgré un prêt au goût d’inachevé au Paris SG, dont il revient la tête basse (2001-02). En deuxième division, il traîne son âme en peine, en conflit larvée avec le nouvel entraîneur, Frédéric Antonetti, lassé par ses frasques à répétition. Les deux hommes ont d’ailleurs failli en venir aux mains le 1ᵉʳ juillet 2003. Un départ est alors inéluctable et il intervient deux jours plus tard sous la forme d’un retour au Brésil où il jouera jusqu’en 2015.

Alex a tout de même inscrit 37 buts avec l’ASSE en 91 rencontres dont un quadruplé, un triplé et deux doublés. Ces statistiques le rangent parmi les joueurs qui ont marqué toute une génération qui a vibré sur ses exploits, même s’il n’a vraiment brillé qu’une saison, celle de 1999-2000. Suffisant pour rester dans la mémoire de très nombreux supporters stéphanois.

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By Albert Pilia

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