William Saliba a quitté les Verts très tôt, en 2020, alors qu'il n'avait pas encore pu montrer l'étendue de son talent avec l'ASSE. Arrivé à Arsenal pour 30 millions d'euros, il n'a pas convaincu de suite. Prêté à Nice, puis à Marseille, il a pris une nouvelle dimension. Il retrace son parcours et évoque sa progression dans une interview parue dans L'Equipe.

William Saliba : "J'ai commencé tôt à Saint-Étienne (à 17 ans), les gens croyaient en moi. Parfois, quand il y a des difficultés, tu as tendance à baisser la tête. Quand Arsenal t'achète 30 M€ et que tu joues avec les U23, forcément ça te met une petite claque. Mais je n'ai pas lâché. J'ai accepté de venir à Nice (en prêt en 2021). L'année à Marseille (2021-2022) représente un très grand virage de ma carrière. On a fini deuxièmes et c'est là où les gens m'ont connu et où je suis arrivé en équipe de France (14 sélections). J'ai été bon dès les premiers matches. J'aimais le club et je pense qu'on aurait pu repartir avec un titre cette saison. J'avais un super lien avec le public. Grâce à cette saison, je suis revenu en force avec Arsenal."

Un cap passé avec Arteta !

"Puel, Sampaoli, Arteta ? J'ai connu des entraîneurs avec moins d'expérience aussi, mais il y a eu (Jean-Louis) Gasset, (Claude) Puel, (Jorge) Sampaoli, (Mikel) Arteta... Avec Sampaoli, à l'OM, ça s'est super bien passé. C'était un entraîneur avec lequel tu étais libre. Il connaissait bien tes qualités, t'encourageait à jouer comme tu voulais. Il n'avait pas peur qu'on prenne des risques. J'ai passé un cap avec lui. Puis je suis revenu à Arsenal et je me suis imposé. Et là, il y a eu Arteta, qui m'a fait passer un autre cap. C'est l'un des meilleurs entraîneurs du monde. Il regarde tous les détails et déteste la défaite. On travaille chaque match différemment. Il m'a appris à avoir une bonne attitude. Parfois, il trouvait que j'étais un peu mou à l'entraînement alors il me demandait d'être plus méchant. En fait, il veut que les joueurs aient peur quand il me voit (sourire). Il a toujours été franc avec moi, même quand il ne voulait pas que je joue (lorsqu'il évoluait en U23). Et quand il pensait que je méritais, il me le disait ."

Saliba : "Je suis dans le top 3 des meilleurs défenseurs"

"Depuis que j'ai commencé à Saint-Étienne, je ne panique pas trop, je suis quelqu'un de serein. Je n'ai pas trop peur de prendre des risques. Parfois, je fais des actions dans le match et je me dis que je suis fou. Je sais qu'il y a des zones où il ne faut pas trop rigoler. Il y a un équilibre à trouver. Entre un risque qui peut provoquer un danger sur ton but et une prise de risques qui peut créer des déséquilibres sur le but adverse.

Si je fais partie des meilleurs défenseurs de Premier League ? Je pense que je suis dans le top 3, oui. On a terminé meilleure défense (29 buts encaissés). Je regarde beaucoup de matches. Je suis quelqu'un de humble mais l'année dernière, comme cette année, je suis dans le top 3 des meilleurs défenseurs. Il me reste du travail bien sûr pour aller encore plus haut : la concentration, être vraiment consistant toute la saison, avec peut-être un ou deux matches seulement dans l'année où je suis moins bien. Sur la concentration, c'est beaucoup mieux. Avant, je pouvais faire un top match et une petite action, je dormais un peu. Là, ce n'est plus le cas. Je reste toujours en alerte."