Jean-Luc Vannuchi, sélectionneur de l'équipe de France U17, a accordé un entretien à Poteaux Carrés. Le sélectionneur des jeunes Bleus a largement décortiqué le profil de Mathis Amougou, jeune milieu stéphanois qui vient de signer professionnel et qui représente l'un des plus grands espoirs du centre de formation de l'ASSE.

"Mathis s’affirme au fil du temps, que ce soit en sélection ou en club. Il a été titularisé 5 fois en National 3 et a d’ailleurs marqué avec la réserve contre Chambéry la veille de l’officialisation de son premier contrat pro de trois ans avec l’ASSE. En équipe de France U17, Mathis compte déjà une dizaine de sélections et je l’ai titularisé à sept reprises. Il a réalisé un doublé victorieux le mois dernier contre la Lettonie lors du Tour Elite de l’Euro U17 qu’on a joué en Albanie. Mathis est un garçon qui progresse, qui avance. C’est un bon coéquipier. C’est vraiment un bon garçon, bien sous tous rapports. Voilà, c’est une bonne découverte, c’est un garçon intéressant.

"Mathis n’est pas un meneur de jeu, c’est un relayeur."

Mathis AMOUGOU of France during the International Friendly match between France U17 and Wales U17 at INF Clairefontaine on September 28, 2022 in Clairefontaine, France. (Photo by Franco Arland/Icon Sport)

"Mathis a de très bonnes capacités à se projeter, que ce soit avec ou sans ballon. Il est capable d’éliminer, de casser des lignes en possession. Mathis est un joueur qui aime bien prendre les espaces sans ballon, il est toujours demandeur. Il a de la variété et aussi et surtout un gros volume de jeu. Mathis est un garçon qui abat énormément de terrain. Il a une bonne qualité de passe, une bonne lecture du jeu et sa projection devant le but lui permet aussi de marquer. Il a de la variété dans son jeu, il a un panel assez large. Il a un très bon pied droit. Il doit progresser sur son mauvais pied, Mathis a conscience que son pied gauche est perfectible. Personne n’est indispensable mais à nos yeux c’est un joueur important pour la sélection.

Mathis n’est pas un numéro 10, c’est davantage un 8 voire un 6. Dos au jeu il n’est pas techniquement aussi à l’aise que peuvent l’être d’autres garçons. Mathis n’est pas un meneur de jeu, c’est un relayeur. Il est capable de créer le lien en percussion par des appels, on peut le trouver dans la profondeur comme balle au pied. Mathis est un garçon qui n’a pas peur de jouer sous pression. Il l’a montré notamment en février dernier quand on a battu deux fois l’Italie à Clairefontaine. Mathis, c’est quelqu’un qui ne se cache pas, il propose toujours des solutions au porteur du ballon. Il arrive souvent à s’en sortir par une passe juste ou par l’élimination de l’adversaire. C’est à mes yeux un joueur qui est complet même si bien sûr il y a encore du boulot."

"Il n’est jamais en retard mais jamais trop en avance (rires)"

Mathis AMOUGOU of France and Mathis LAMBOURDE of France during the International Friendly match between France U17 and Wales U17 at INF Clairefontaine on September 28, 2022 in Clairefontaine, France. (Photo by Franco Arland/Icon Sport)

 

"Mathis est un très bon coéquipier. Ce n’est pas un garçon qui s’extériorise énormément, en tout cas avec nous. Après, dans le groupe je sais qu’il est très bien intégré. Petit point de vigilance : sur les horaires, de temps en temps. Il n’est jamais en retard mais jamais trop en avance (rires). Il faut toujours un dernier mais c’est embêtant quand le dernier est toujours le même (sourires). Il n’est pas dans ce truc-là mais RAS concernant Mathis sur le comportement et les attitudes en sélection. C’est un bon garçon, très investi aux entraînements, respectueux. Il y a zéro problème avec Mathis.

J’ai très souvent Laurent Huard au téléphone. J’appelle rarement les coaches, j’ai plutôt tendance à appeler les directeurs de centre. Dans les échanges que je peux avoir avec tous les clubs ayant des joueurs susceptibles de nous intéresser, on fait un point en amont pour savoir si le garçon concerné est dans les clous en termes d’état d’esprit et de mentalité. C’est très important pour nous de sélectionner des joueurs qui n’ont pas de problèmes en club parce qu’il faut mériter d’être en équipe de France. Il nous est arrivé par le passé de ne pas prendre des joueurs de qualité mais dont le comportement en club n’était pas en adéquation. Si le club nous dit : « Jean-Luc, il ne mérite pas » … On est à l’écoute des clubs à cet âge-là. L’idée n’est pas de faire venir en sélection un joueur qui se comporte mal dans son club."