Jean-François Larios a livré une interview passionnante dans le journal L’Equipe hier. Il revient sur son passage dans le forez et n’épargne pas les présidents actuels de l’ASSE. Extraits.

"Le plus sympa côtoyé ?

Johnny Rep. On a passé une année extraordinaire ensemble, à Bastia (1977-1978). On partait en forêt se mettre dans la gueule, car les séances physiques de (Pierre) Cahuzac (entraîneur) ne nous suffisaient pas. Et puis, on sortait. En plus d'être sympa, Johnny était un attaquant véloce, rapide et intelligent. Il a gagné deux Coupes des clubs champions européens avec l'Ajax Amsterdam à 20 ans et joué deux finales de Coupe du monde (en 1974 et 1978).

Mon meilleur souvenir ?
Le sacre, en 1981. Cela faisait cinq ans que Saint-Étienne courait après un dixième titre de champion de France. Opéré d'une pubalgie, j'ai raté le dernier match. Roby (Robert Herbin, entraîneur) me téléphone et me dit : "Ce titre, c'est toi, mon grand."

Votre rituel de veille de match ?
À Saint-Étienne, je prenais toujours une chambre près de la sortie de secours, au Novotel d'Andrézieux-Bouthéon. Comme ça, je pouvais sortir passer la nuit chez une fille et revenir à 6 h du mat.

Votre plus grande vexation ?

Cela remonte à 2013. Je me trouvais au plus mal physiquement quand Roland Romeyer (président du directoire de l'ASSE) me téléphone. Il m'invite à la finale de la Coupe de la Ligue (1-0 devant Rennes). Je suis trop content d'assister au grand retour des Verts en finale. J'aime Saint-Étienne, où j'ai été formé et porté le brassard de capitaine. Mais il me rappelle pour me dire qu'il n'a pas assez de places et que je ne suis plus invité. Vous n'auriez pas été vexé, vous ? Moi, cela m'a fait mal.

Mais comme ton coeur possède beaucoup de parois de protection et que tu ne peux pas vivre avec le mal au coeur, à un moment, tu ne ressens plus de déception. Romeyer a mis le club à la rue, pendant que l'autre (Bernard Caïazzo, président du conseil de surveillance) se balade à Dubaï. Ils n'aiment que parader. Pas le club. La dernière fois que j'ai parlé à Romeyer, c'est pour le décès de Gérard Farison (le 8 septembre 2021). Je lui ai dit : "Je ne viendrai pas à l'enterrement. Rends-lui un bel hommage."

L'entraîneur que vous avez le plus apprécié ?
"Roby" (Robert Herbin), le seul intelligent et pas un incapable. Il y en avait plein, à l'époque. Prenez, Jean-André Sérafin : si Maradona avait signé à Nice, il l'aurait fait jouer arrière gauche. Pareil pour Pierre Mosca. À croire que c'était jouissif pour lui de laisser croupir un mec comme moi sur le banc, à Montpellier."