C’est l’histoire d’un joueur au parcours atypique, originaire de Firminy, qui a connu la National puis la Ligue 2 en France avant de dĂ©couvrir la Bundesliga 2 puis l’Ă©lite du football Allemand. Anthony Losilla, formĂ© Ă l’ASSE, a accordĂ©Â une longue interview au très bon site 13heuresfoot.fr.
Un parcours accidenté pour une fin en apothéose
Le milieu de terrain de 37 ans Ă©volue actuellement au VFL Bochum en Bundesliga, oĂą est passĂ© un autre ancien stĂ©phanois, un certain Patrick Guillou. Il a rĂ©cemment disputĂ© son 300ème match avec le club. Mais avant d’arriver Ă ce niveau (il a dĂ©couvert l’Ă©lite du football allemand Ă 35 ans), Anthony Losilla a eu un parcours peu linĂ©aire.
FormĂ© Ă l’ASSE oĂą il a Ă©voluĂ© et grandi entre 1994 et 2006, il joue quelques matchs avec l’Ă©quipe rĂ©serve et signe son premier contrat professionnel, mais n’a pas sa chance avec l’Ă©quipe professionnelle en match. il part ensuite Ă Cannes puis au Paris FC en National avant de rejoindre Laval en Ligue 2.
En 2012, alors qu’il est suivi par plusieurs Ă©curies de Ligue 1, il dĂ©cide de quitter la France et de tenter l’expĂ©rience allemande, en deuxième division. Il rejoint alors le Dynamo de Dresde. 2 ans plus tard, il change d’Ă©quipe et s’engage au VFL Bochum. Ă€ chaque fois, l’aspect humain, la volontĂ© affichĂ©e et appuyĂ©e par les clubs de s’attacher ses services ont guidĂ© ses choix. Depuis 2014 donc, il Ă©volue Ă Bochum. Ă€ l’Ă©tĂ© 2021, son club est promu en bundesliga. Anthony Losilla dĂ©couvre alors la Bundes Ă 35 ans !
Dans cette interview accordĂ©e Ă 13heuresfoot.fr, Anthony Losilla est revenu sur sa formation Ă l’ASSE.
Losilla revient sur ses vertes années
« Je n’étais pas le joueur sur qui le club misait, au dĂ©part, Ă Saint-Etienne. Et puis grâce Ă deux saisons avec l’équipe rĂ©serve et notamment le coach Claude Robin, qui m’a fait confiance et mis capitaine, j’ai commencĂ© Ă m’entraĂ®ner avec les pros. Il a vu cette chose en moi, et au bout de cette annĂ©e dĂ©cisive, oĂą, quand on est jeune joueur, soit on signe pro, soit on part, j’ai signĂ© pro.«Â
« Malheureusement l’entraĂ®neur de l’équipe première, Elie Baup, est parti Ă l’intersaison, et le nouveau coach ne comptait pas sur les jeunes. Je n’ai pas tergiversĂ© et je suis parti en prĂŞt Ă Cannes (National), après trois jours de prĂ©paration avec les pros à « SaintĂ© ». On m’a dit « Cannes veut te voir » et j’ai filĂ©, je n’ai mĂŞme pas cherchĂ© Ă comprendre. Après dix jours Ă voir comment ça se passait, je suis restĂ© lĂ -bas et j’ai signĂ© dĂ©finitivement Ă la fin du prĂŞt, car je m’y sentais bien. VoilĂ comment a commencĂ© ma carrière !«Â
MalgrĂ© ce sentiment d’inachevĂ©, Losilla n’a jamais eu de regrets de ne pas connaitre la Ligue 1 avec son club formateur : « Bien sĂ»r que quand on signe pro, on aimerait faire ses premiers pas dans son club de cĹ“ur. Après, je ne m’attendais pas Ă ce contrat, et quand j’ai vu comment ça se passait, avec le changement d’entraĂ®neur, et que le coach ne me connaissait pas du tout, je me suis dit « Ok, je vais faire une saison en rĂ©serve, je viens d’en faire deux d’affilĂ©e ! ». Je n’ai pas trop rĂ©flĂ©chi, je me suis dit que j’allais passer le cap d’après, jouer Ă un niveau au-dessus, en 3e division, en National, pour prendre du temps de jeu, et puis on verra. Malheureusement, il n’y a jamais eu trop de contacts pendant mon prĂŞt Ă Cannes et j’ai vu qu’il n’y aurait pas d’évolution Ă Saint-Etienne, donc j’ai fait mon petit bonhomme de chemin… Et voilĂ . »
Ă€ bientĂ´t 38 ans, le milieu de terrain se permet de faire un premier bilan d’ensemble de sa carrière : « Mon parcours a Ă©tĂ© tel que je sentais que je n’étais pas le premier choix Ă des moments importants, Ă part chez les jeunes jusqu’en moins de 13. Après, j’ai eu une progression plus lente que les autres, des joueurs passaient devant moi jusqu’à mes annĂ©es en CFA, du coup je me suis concentrĂ© sur les Ă©tudes, j’ai passĂ© mon bac S, je me renseignais pour l’universitĂ©. Mais je me suis laissĂ© deux ans en rĂ©serve…. C’est venu comme ça, Ă chaque Ă©tape, j’ai savourĂ©, car je ne me voyais pas du tout rĂ©ussir de la sorte. Et c’est d’autant plus beau d’être arrivĂ© lĂ oĂą je suis.«Â
Losilla salue Feindouno, Claude Robin et Elie Baup
Dans une seconde partie de l’interview, Anthony Losilla a Ă©tĂ© interrogĂ© sur les joueurs et entraineurs qui l’ont particulièrement marquĂ©. Ă€ chaque fois, des anciens stĂ©phanois ont Ă©tĂ© citĂ©s :
« Pascal Feindouno à Saint-Etienne, même si je n’ai pas joué de matches officiels avec lui, car j’étais en réserve. Il était impressionnant par sa technique. »
« Quelque part, beaucoup d’entraĂ®neurs marquent, ils nous apportent tous. Mais mon coach actuel, Thomas Letsch. Je trouve sincèrement qu’il a beaucoup de choses pour ĂŞtre un très, très bon entraĂ®neur. Tant sur le plan humain, que tactique, connaissance du foot. C’est l’un des plus complets que j’ai eu. Et je dirais Claude Robin, un de mes premiers entraĂ®neurs, en rĂ©serve de Saint-Etienne. Il m’a donnĂ© sa confiance en moi, ce qui a fait qu’Elie Baup m’a convoquĂ© après Ă l’entraĂ®nement en Ă©quipe première. Un 3e, ce serait Philippe Hinschberger Ă Laval, en Ligue 2, j’ai vraiment adorĂ© les deux annĂ©es avec lui.«Â