Hier, dans "L'équipe de Greg", Timothée Maymon est revenu sur le problème des interdictions de déplacement qui sont rentrées dans les mœurs et ne posent plus de problème du côté des dirigeants du football et de la sécurité civile. Le journaliste repositionne toutefois la problématique et évoque un souci plus général de société... Extraits.

"J’ai le cœur tourné vers les supporters parce que je suis un petit peu docteur Jekyll et Mister Hyde . Je suis avant tout journaliste, mais j’assume d’aller dans les kops et dans les parcages. La relation entre les instances et les supporters n’est pas sereine et je préférerais qu’elle le soit. Il ne faut pas que le grand public se trompe. Quand il y a un match de foot et qu’il y a 30 000 supporters et dix connards, on dit qu’il y avait 30 010 supporters et que les casseurs en question sont inclus dedans. On ne fait pas la distinction. On a dit à Marseille que c'étaient des supporters marseillais, mais c'étaient avant tout des contrevenants sur la voie publique.

Il faut voir un signe positif dans le fait que le Conseil d’État ait invalidé des interdictions de déplacement. Aujourd’hui, cela s’appelle de la présomption de culpabilité. Il n’y a pas à interdire à quelqu’un un déplacement sous prétexte qu’il est supporter de Saint-Étienne ou de Lyon, c’est discriminatoire. Il faut arrêter avec ces interdictions de déplacement. Le foot a besoin de ses supporters. Le foot n’est pas le problème, c’est la société le problème. Le football n’est que la loupe de la société."

"Le foot a besoin de ses supporters"

"Le problème n’est pas propre au foot, il est propre à la société. Il y a de nombreux groupes de supporters qui font le ménage qu’ils doivent faire. A Lyon, côté Bad Gones, ils ont su faire le ménage à l’intérieur de leurs troupes. Je ne parle pas du virage de l’autre côté du stade du Groupama Stadium... Il y a plein de groupes de supporters qui font ça. On ne peut pas sanctionner un groupe pour les agissements de quelques-uns. Le droit français ne fonctionne pas comme ça.

Je ne suis pas au gouvernement et je ne le serai jamais et ce n'est donc pas à moi de trouver une solution. La solution, elle est dans le football comme elle est dans la vie, c’est-à-dire sanctionner les contrevenants. Quand il y a une manifestation et que des boutiques sont cassées, il faut sanctionner les casseurs et pas interdire tous les manifestants de manifester. On ne va pas interdire à tous les supporters de se déplacer parce qu’il y a deux débiles au milieu."