Ivan Curkovic est une véritable Légende des Verts. Dernier rempart de la mythique équipe de 76', il s'est livré dans une interview réalisée par l'ASSE.

Les partenaires les plus impressionnants ? J'en citerais trois. Osvaldo (Piazza) dont l'apport à notre équipe fut inestimable. Il conjuguait puissance et détermination, rigueur et rage de vaincre. Il n'y avait pas une once de méchanceté en lui. Il mettait l'ambiance au sein du groupe. Un joueur et un homme au grand cœur.

J'ai également beaucoup apprécié Georges (Bereta), un formidable bagarreur qui n'abandonnait jamais. La fatigue ne semblait pas avoir de prise sur lui. Et puis quelle force de frappe de son pied gauche !

Enfin, Jean-Michel (Larqué). Lorsque je dégageais, je le recherchais. Il nous inspirait tellement confiance de par sa justesse technique et sa sérénité. Vous lui donniez un ballon, il ne le perdait pas. Un véritable coffre-fort !

Jean Michel LARQUE / Ivan CURKOVIC - 04.04.1980 - Magazine Reportage - Saint Etienne

Un coach ? Stjepan Bobek, mon entraîneur au Partizan de Belgrade, un attaquant dans les années 40-50, élu meilleur joueur de tous les temps du Partizan, buteur le plus prolifique de la sélection yougoslave. Il a marqué le club, y laissant une trace indélébile et contribué à son remarquable palmarès. J'ai eu la chance d'évoluer sous ses ordres à la fin des années 60 avant qu'il ne parte en Grèce. Un homme très loyal, très chaleureux, un formidable technicien. Et puis bien évidemment Robert Herbin, un homme exceptionnel, éminemment respectable dont j'étais très proche. Nous échangions beaucoup. Nous nous respections. J'étais quelque part un peu son relais sur le terrain.

Pire souvenir ? La finale à Glasgow que nous avons perdue sans doute lors des jours qui ont suivi notre qualification face au PSV Eindhoven. Psychologiquement, nous avons commis une erreur. On s'est dit : "ça y est, nous avons réussi". Or, il ne s'agissait que d'une étape sur la route du trophée.

Christian Lopez, Thierry Oleksiak, Gerard Janvion, Gerard Farison, Ivan Curkovic and Jacques Santini of Saint Etienne during the Round of 16 of UEFA Cup, second leg, match between Aris Thessaloniki FC and AS Saint Etienne, at Harilaou Ground, Thessaloniki, Greece on December 12th 1979 ( Photo by Michel Barrault / Onze / Icon Sport )

L'ASSE et la ville de Saint-Étienne qui m'ont marqué à vie. J'y ai vécu des années merveilleuses. C'était chez moi ! Gravé à vie. La France, et tout particulièrement, c'est ma deuxième patrie. J'y retourne régulièrement. Toujours avec le même plaisir. À Saint-Étienne, je compte encore de nombreux amis fidèles.

Les distinctions que j'ai reçues en France m'ont rendu fier et heureux. Je ne sais pas si je méritais tous ces honneurs mais, croyez-moi, ce furent de grands moments d'émotion. Outre la médaille d'Or de la Ville de Saint-Étienne, j'ai été distingué de l'Ordre National du Mérite sous la présidence de François Mitterrand et été fait chevalier de la Légion d'Honneur sous la présidence de Jacques Chirac. Sans oublier la médaille d'or de la Jeunesse et des Sports."