Frédéric Emile est une figure incontournable à l’ASSE. Arrivé à la demande de Gérard Soler durant l’ère Bompard en 1998, il a signé un CDD de 2 ans avec le club stéphanois… 25 ans après, il est toujours là comme Team manager. Un rôle qui a évolué dans un football toujours plus professionnel…

En 2016, Frédéric Emile décrivait ses missions avec ce souci de l’autre et du travail bien accompli. Mettre le joueur et l’équipe dans les meilleures dispositions est un objectif permanent auquel le team manager de l’ASSE s’astreint chaque jour depuis 25 ans à St-Etienne :

« Dès son arrivée, un joueur est en contact avec l’intendant, le docteur, les kinés et le staff technique. Nous sommes ses premiers interlocuteurs et le contact se joue aussitôt. La confiance se tisse ensuite, au feeling, au gré des rapports humains et de la vie de tous les jours. Au plus près de leur quotidien, nous connaissons très vite leurs épouses et leurs enfants. Et puis, quand on vit à presque 40 personnes dans un bâtiment dédié, il faut du dialogue ! Sans compter que sur les coupes d’Europe on est ensemble sept jours sur sept. Les sportifs savent qu’ils nous ont comme allié. A charge pour nous de percevoir un problème. On est là pour les protéger et les aider à être performants. C’est un rôle privilégié. » expliquait-il pour le sponsor EOVI MCD.

Son rôle évolue en 2019 comme il l’explique au Progrès ce dimanche : « Entre 2000 et 2016, j’étais seul à l’intendance puis j’ai été rejoint par Fabrice Di Natale et je suis devenu team manager en 2019. Pendant seize ans, mon métier était un mélange entre celui d’intendant et de team manager. Le football évoluant, on s’est aperçu qu’on devait être beaucoup plus pointu dans l’organisation et la logistique autour des joueurs. Depuis 2019, je suis team manager sous la responsabilité de Samuel Rustem, directeur des activités sportives, et j’ai sous mes ordres un intendant, Fabrice Di Natale, et deux lingères, Lydie Leblanc et Laura Bourgeois, qui en plus nettoient le bâtiment. »

« On a perdu en moyens humains mais on essaye de ne pas perdre en qualité »

Frédéric Emile décrivait il y a 7 ans comment se déroulait l’accueil d’un joueur au club : « Le joueur est très vite pris en main. Il faut lui expliquer le fonctionnement du club, vérifier ses papiers et passeports, savoir quel type de logement il souhaite, s’il est marié, s’il a des enfants… Ensuite, on essaie de lui faire visiter des logements, notamment s’il a une famille, pour qu’elle vive près de lui, le plus rapidement possible. L’intendant se charge aussi de relever ses mensurations pour que son équipement soit prêt et floqué au numéro choisi, une fois son contrat signé. En vue d’être déclaré apte, il doit être conduit à l’unité de médecine du sport de l’hôpital Nord pour faire le bilan de santé et le test à l’effort exigés par la Fédération française de football. »

Des moyens revus à la baisse avec la descente en Ligue 2 comme le fait remarquer Frédéric Emile : « Il y a eu des évolutions et la descente m’a fait perdre un poste et demi. On a perdu en moyens humains mais on essaye de ne pas perdre en qualité. On a tout de même dû mettre de côté la conciergerie. En Ligue 1, on avait quelqu’un dédié à l’accueil des joueurs : recherche de logement, inscriptions des enfants à l’école, branchement des fluides… Ce n’est plus le cas. »

Afin de limiter les dépenses, le bus ou le train remplace parfois l’avion. Une évolution dictée par les finances mais également l’engagement du club pour les déplacements moins impactants pour l’environnement.

« La descente en L2 ? Il m’a fallu du temps pour m’en remettre »

Quand on lui demande quel est son pire souvenir, « Fred » Emile répond sans hésiter : « C’est la descente de l’an dernier. Sincèrement, j’ai dû mettre pas loin de six mois à m’en remettre. Ça impacte sur le boulot, déjà. Il m’a fallu du temps pour m’en remettre. Le premier mois a été catastrophique, très dur. J’ai bien essayé de couper pendant les vacances, mais c’est dur… Et puis on se remet dans le bain, on y pense moins. En fait, jusqu’à fin août, ça a été très difficile. Il y a certains joueurs qu’on n’avait plus envie de voir, ça devient personnel, car tu sais que ces mecs t’ont fait descendre ! J’espérais tellement d’eux ! On s’inclut aussi dedans car on est tous responsables d’une descente. »