François Clerc, président du club d'Andrézieux-Bouthéon (N2), a accordé une très longue interview à 13heuresfoot.fr. L'ancien latéral des Verts répond à de nombreuses questions. Il évoque notamment l'arrivée d'un autre ancien stéphanois au poste d'entraîneur, Jérémy Clément. Extraits.
François Clerc : "Quand j’ai arrêté ma carrière de joueur en 2018 au Gazelec Ajaccio, je savais que je voulais travailler dans le foot, je l’ai toujours su, c’est ma passion. Je ne me voyais pas forcément coach. Plutôt dans un rôle de dirigeant.
Lors de mon passage à Saint-Etienne, j’ai rencontré beaucoup de personnes, dont certaines ont pris part avec moi dans ce projet de dynamisation du club d’Andrézieux-Bouthéon, et m’ont accompagné. Pour moi, c’était l’occasion d’apprendre le métier de dirigeant. Le club est semi-professionnel, car dans notre fonctionnement, même si on a le statut amateur, on a beaucoup de similitudes avec un club pro.
Andrézieux, c’est 10 000 habitants. On est une petite commune, toutefois très dynamique. En National 2, on fait quand même figure de petit poucet par rapport à d’autres grandes villes et même par rapport à certains clubs historiques qui ont déjà connu le monde professionnel, ce qui n’est pas notre cas. [...]
Cette année, c’est plus compliqué. On espérait bien mieux. Cela fait partie du football. Maintenant, on va essayer de s’accrocher pour se maintenir, surtout dans une saison très particulière avec la refonte des championnats et ces fameuses 5 descentes de N2 en N3, voire 6 descentes pour deux des quatre poules." [...]
Le choix de Jérémy Clément en coach ? "J’ai même reçu des CV avant que le coach ne parte! On était dans une situation d’urgence et je savais que Jérémy, que je connais bien, était libre et disponible pour nous donner un coup de mains; ça s’est bien goupillé. Je l’ai contacté, il a dit OK, ça s’est fait naturellement. Je connais ses compétences.
En fait, l’occasion a fait le larron. Pour lui, c’est un bon challenge aussi d’entraîner en N2, un niveau qu’il ne connaissait pas. Je lui fait pleinement confiance. Tous les deux, on est proches, mais on fait bien la part des choses : on a une relation professionnelle aujourd’hui qui n’empêche pas que l’on s’apprécie."
Un a beaucoup d’humilité : avoir un beau stade, avoir François Clerc comme président et Jérémy Clément comme coach, ce n’est pas ça qui nous fait gagner des matchs, on en est bien conscient. Le club est sain, sympa. Ici, on dit ce qu’on fait et quand on ne fait pas, on ne dit pas. Quand les joueurs arrivent chez nous, on leur rappelle que l’on n’est pas le Real Madrid mais par contre, on est sérieux, et quand on dit « oui », c’est « oui », et si on dit « non », c’est « non ». [...]
Dans l'ombre de l'ASSE
On n’est pas loin de Saint-Etienne, donc on a un territoire très dynamique, avec beaucoup d’entreprises, on est tout près d’un géant comme l’AS Saint-Etienne, l’un des plus grands clubs français, et on se doit de proposer autre chose. Après, c’est aussi un peu notre point faible car ce stade peut nous inhiber, nous mettre dans un certain confort.
On ne joue pas dans la même catégorie. Et on a de la concurrence autre que le football. Andrézieux appartient à Saint-Etienne Métropole mais ce n’est pas non plus la métropole lyonnaise… On a un vivier de clubs autour de nous très importants, un vivier de joueurs aussi, donc de la concurrence. Mais on n’est pas numéro 1 sur notre territoire, et ce ne sera jamais le cas, donc il faut trouver d’autres leviers pour exister en N2 ou pus haut si on a le bonheur d’y aller un jour.
Après, c’est vrai qu’à Andrézieux, on supporte les Verts, mais l’un n’empêche pas l’autre, c’est d ailleurs ce qui se passe aujourd’hui chez nous. On est une petite commune mais on a plus de 10 000 emplois directs sur la commune, c’est plus que le nombre d’habitants, et on a près de 1500 entreprises implantées ici. Donc c’est vraiment un point fort pour nous même si cela nous fait perdre un peu ce sentiment d’appartenance, car on est une ville de passage. On essaie de travailler sur ce domaine là.
(Rires) On évite vraiment d’être en concurrence avec Saint-Etienne, sinon, il n’y aurait plus grand monde à l’Envol Stadium !"