Christian Lopez, ancienne gloire stéphanoise, a profité de la 15ème édition du Trophée Vert For Ever pour retrouver ses ex-partenaires des années 70, celles qui voyaient l'ASSE surfer au sommet du football français. Il s'est confié dernièrement au journal But Football Club et est revenu sur la très délicate situation de son club de coeur... Extraits.

"Ce que Saint-Etienne vit aujourd'hui n'est que la conséquence de plusieurs années difficiles. En tant qu'ancien, on regrette toujours ce qui se passe, on regrette que le club n'a pas fait appel à nous. Je pense que les Verts de 1976 ont apporté beaucoup à l'ASSE et à la ville de Saint-Etienne. A partir de là, chacun a ses idées et ses opinions mais on est quand même beaucoup à penser que cela fait quelques années déjà que les actionnaires auraient dû passer la main."

"Les joueurs ne se sont même pas vu inculquer les valeurs du club ..."

Horst Hrubesch of Hamburger and Christian Lopez and Jean Castaneda of Saint Etienne during the Round of 16 UEFA Cup, first leg match between Hamburger and Saint Etienne, at Volksparkstadion, Hamburger, Germany on November 26th 1980 ( Photo by Michel Barrault / Onze / Icon Sport )

"Quand on voit ce qui a été fait par toutes les générations de joueurs passées par ce club, avant mais également après nous, c'est dur de voir l'ASSE aussi bas et dans cette situation. Même s'il y a parfois eu des descentes, Saint-Etienne est toujours parvenu à remonter en première division. Aujourd'hui, j'ai du mal à voir des perspectives en ayant un président qui habite à Dubaï et un autre qui est visiblement toujours sur Saint-Etienne mais n'assiste quasiment plus aux matchs. On ne sait plus vraiment comment le football est géré à Saint-Etienne. Jean-François Soucasse est jeune, il a été placé à la présidence, mais est-ce vraiment lui qui a la main ? Ce dont on a la certitude, c'est que l'AS Saint-Etienne est aujourd'hui dans une situation dramatique.

Les joueurs ne se sont même pas vu inculquer les valeurs du club ... Nous quand on arrivait, on avait des exemples : les Bosquier, Carnus, Mitoraj, Jacquet, Herbin... On s'entraînait avec eux. On a beaucoup appris et sans doute beaucoup plus vite que ceux qui passent dans les centres de formation d'aujourd'hui. Je ne dis pas que les joueurs qu'on a fait venir sont mauvais mais il leur manque un truc. Quand on arrive à Saint-Etienne, on se doit d'avoir de l'ambition et de le démontrer sur le terrain. Est-ce réellement ce qu'il se passe aujourd'hui ? Je ne sais pas...

J'ai confiance en Laurent Batlles. Je l'ai connu très jeune à Toulouse. Il a joué à Saint-Etienne et connait l'esprit stéphanois. Maintenant est-ce que les joueurs qu'il a amené dans le Forez ont les mêmes valeurs ? J'en doute...

Maintenant cela fait déjà quelques années que le club aurait dû être vendu. Bernard Caïazzo et Roland Romeyer auraient dû partir dès 2013, avec la victoire en Coupe de la Ligue. Quand la cote de l'ASSE était au plus haut. A ce moment-là, les présidents – qui avaient mis des sous – auraient récupéré leur mise sans souci et on aurait pu développer quelque chose. Aujourd'hui, ils soufflent le chaud et le froid sur la vente car il y a une histoire d'argent derrière."