Comme ce fut le cas pour Laurent Batlles et ses prédécesseurs, l’arrivée d’Olivier Dall’Oglio est validée et accompagnée d’un ensemble de portrait élogieux. Sans mettre en question les qualités de l’entraîneur, tentons de nous projeter sur ses affinités tactiques.

En chiffres

  • 361 matchs en tant qu’entraîneur principal

Ligue 1 : 

  • 209 matchs
  • 60 victoires
  • 51 nuls
  • 98 défaites
  • 231 points soit 1.1 points par match

Ligue 2 :

  • 152 matchs
  • 66 victoires
  • 49 nuls
  • 37 défaites
  • 247 points soit 1.63 points par match

Parcours

  • Alès, Adjoint de 1997 à 1998
  • Nîmes, Coach Réserve de 1998 à 2000
  • Nîmes, Directeur Centre de Formation de 200 à 2005
  • ESTAC, Coach Réserve de 2006 à 2007
  • Alès, Coach de 2007 à 2008
  • Émirats Arabes Unis, Adjoint de 2008 à 2009
  • Dijon, Adjoint de 2010 à 2012
  • Dijon, Coach de 2012 à 2018 (267 matchs)
  • Brest, Coach de 2019 à 2021 (72 matchs)
  • Montpellier, Coach de 2021 à 2022 (52 matchs)

Afin de mieux connaître l’entraîneur, nous nous sommes intéressés de près aux équipes que le néo-stéphanois a coaché par le passé.

Le 4-4-2 à plat de Dijon

Il s’agit de la plus longue expérience d’Olivier Dall’Oglio. Cinq années marquées par une ascension en Ligue 1. Le DFCO propose un jeu alléchant qui commence à devenir la marque de fabrique du natif d’Alès.

Le manager dijonnais aligne très régulièrement une équipe en 4-4-2. Son duo d’attaquant, Julio Tavarès et Loïs Diony s’avèrent relativement complémentaire. Un pivot puissant (Tavarès) et un mangeur d’espace (Diony).  Ils inscriront respectivement 12 et 11 buts au cours de la saison 2015-2016 de Ligue 2 BKT.

Derrière eux, une ligne de quatre travaille pour conserver l’équilibre de l’équipe et alimenter l’attaque. Johan Gastien et Jordan Marié constituent un double pivot à la base de la construction bourguignonne.

Les couloirs sont animés par des joueurs à l’aise techniquement : Romain Amallfitano, Pierre Lees-Melou, Frédéric Samaratiano ou encore Jessy Benet. Des profils différents qui disposent tous de qualités techniques pour mettre en place le jeu dijonnais.

Enfin, Olivier Dall’Oglio s’appuie sur une défense à quatre. Devant Baptiste Reynet, on retrouve Christopher Jullien et Cédric Varrault en concurrence avec Steven Paulle. Abdoulaye Bamba, Quentin Bernard et Arnaud Souquet se répartissent le temps de jeu sur les couloirs.

Dijon termine dauphin derrière Nancy avec 70 points au compteur et la meilleure attaque du championnat (62 buts).

Les confirmations de Dall’Oglio à Brest

Suite aux mauvais résultats, ODO est débarqué à Dijon. Il retrouvera un poste à Brest qui a apprécié le football pratiqué par l’équipe de Dall’Oglio. Il surfera sur la même formule du côté de la Bretagne.

Au revoir Jean-Marc Furlan qui a pourtant réussi le pari de faire monter Brest, c’est Olivier Dall’Oglio qui prend la tête de la formation finistérienne avec pour ambition de décrocher le maintien.

Le manager doit confirmer les belles promesses affichées à Dijon. Il passe derrière un entraîneur adulé à Brest.

Là encore, ODO décide de s’appuyer sur un schéma relativement proche de ce qu’il avait pu mettre en place en Bourgogne. Charbonnier est régulièrement associé à Mathias Autret. Yoann Court et Samuel Grandsir animent les ailes. Le double pivot Diallo – Belkebla constitue la salle des machines finistériennes. La défense à quatre s’appuie sur le duo Castelleto – Bain devant un certain Gautier Larsonneur. Faussurier et Perraud gardent les couloirs de cette défense et n’hésitent pas à apporter le surnombre offensif.

La seconde saison verra l’effectif grandement remodelé avec les arrivées ambitieuses de Romain Faivre, Franck Honorat ou Christiphe Herelle. Le schéma s’est adapté.

Confidences de Brest On Air

Nos confrères de Brest On Air nous confie :

« – Olivier Dall’Oglio a alterné entre 4-4-2 et 4-3-3, mais avec la même philosophie. Il a parfois essayé autre chose, de manière très ponctuelle, mais ça n’a jamais fonctionné aussi bien que les deux autres systèmes.

– Préférentiellement, il veut le ballon. Mais on a senti une bascule en cours de route, il ne souhaite pas nécessairement avoir 60 % de possession. Volonté de mettre davantage de verticalité et de rythme dans son système.

– Il accorde une place importante aux binômes, en particulier entre le latéral et l’ailier.

– De gros soucis à trouver un équilibre défensif. Il a tout essayé : défense de zone, défense individuelle, bloc haut, bloc bas… Sans trouver une solution viable de manière pérenne. Brest a rarement pris autant de buts.

– Autre point négatif, nous avions beaucoup de difficultés à l’extérieur. »

La marche supérieure à Montpellier ?

En juin 2021, Montpellier décide de confier la succession de Michel Der Zakarian à Olivier Dall’Oglio. Un changement de direction. Une autre philosophie de jeu. Une mayonnaise qui va prendre immédiatement… au départ.

Très rapidement, ODO s’oriente sur un 4-2-3-1, confiant les clefs du jeu à Téji Savanier. Florent Mollet a également tenu ce rôle de meneur de jeu bien qu’il ait le plus régulièrement tenu son couloir. Valère Germain anime la pointe de l’attaque du MHSC.Stephy Mavididi est le penant de Mollet dans l’autre couloir.

Là encore, Olivier Dall’Oglio s’appuie sur un double pivot pour gérer l’entrejeu. Jordan Ferri et Joris Chotard s’avèrent relativement complémentaire. Tout comme auparavant, une défense à quatre est aligné avec des latéraux (Souquet, Ristic, Cozza) qui tournent peu. Estève, Sakho et Cozza tiennent l’axe de l’arrière-garde héraultaise.

Si les premiers mois sont couronnés de succès avec un compteur point qui tourne à plein régime, la greffe Dall’Oglio ne prendra finalement pas très longtemps et le MHSC va rentrer dans le rang doucement. Jusqu’à ce que les dirigeants montpelliérains décident de débarquer ODO pour remettre en place… Der Zakarian.

Des constantes

  • Une défense à quatre. Le recours à un système à trois défenseurs axiaux est très rare chez Olivier Dall’Oglio. Adieu définitif au schéma à pistons ?
  • ODO aime le double pivot. Le natif d’Alès s’appuie sur des pairs. Une paire de défenseurs axiaux qui bougent peu. Mais aussi une paire de milieu de terrain qui joue au même niveau. Un double pivot qu’il devra trouver à l’AS Saint-Etienne.
  • ODO aime la technique. À Dijon, Brest ou Montpellier, Dall’Oglio s’appuie sur des joueurs qui disposent d’une bonne base technique. Indispensable pour produire le jeu alléchant qu’il apprécie.

Des variations chez Dall’Oglio

  • Olivier Dall’Oglio s’adapte aux effectifs à sa disposition. On s’aperçoit rapidement à Montpellier qu’il souhaite tirer profit des qualités techniques de Téji Savanier.
  • Le schéma de jeu peut varier, mais il oscille principalement entre le 4-4-2, le 4-2-3-1 et le 4-3-3.

Du pragmatisme avant tout à Sainté ?

Le néo-stéphanois s’est exprimé cette semaine en conférence de presse lors de l’officialisation de son arrivée. Il a notamment abordé l’aspect tactique :

Olivier Dall’Oglio :  » Je ne vais tout vous dévoiler, mais les priorités, c’est qu’il faut garder cette rigueur, cette intensité. C’est le mot que j’ai employé le plus ce matin à l’entraînement. Cette intensité dans les courses, dans le mental aussi. Ne pas lâcher.

Après, il y a aussi les aspects techniques et tactiques bien sûr. Il y a certainement des choses à améliorer. J’ai parfois vu un manque d’attention au niveau défensif. Ça n’était pas spécialement un manque d’envie, mais un manque d’attention et là, il faut le développer, ça peut aller très vite.

C’est surtout que les joueurs prennent conscience de leurs qualités, mais aussi de leurs défauts. Là tout s’accélère, il y a deux matchs qui arrivent très rapidement, il y aura peut-être un peu plus de temps pour le staff et moi-même de travailler sur le fond pendant les vacances. »

« J’ai mon propre style de jeu, j’ai mes idées. Les faire passer toutes d’un coup, ça ne serait pas une bonne idée. Je pense qu’il faut y aller progressivement. Dans un premier temps, on va s’atteler vraiment à retrouver de la confiance défensivement parce qu’on a besoin d’avoir ça et je pense qu’on peut le faire assez rapidement, par de la concentration et un certain placement aussi. On va travailler là-dessus. Après bien sûr offensivement, il y aura aussi un travail à faire sur de la profondeur. Il faudra faire passer des messages, mais progressivement. C’est comme ça que je vais progressivement mettre ma patte sur ce groupe-là. » 

Premiers éléments de réponse samedi à Bordeaux !

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