3 novembre 2012

Paris SG-ASSE 1-2

Les 10 ans du chef d’œuvre de Christophe Galtier

 

 UNE RENCONTRE DESEQUILIBREE ?

Le 3 novembre 2012, l’ASSE de Christophe Galtier se rend au Parc des Princes défier l’armada du Paris SG entraîné par Carlo Ancellotti pour le compte de la 11^e journée du championnat. Bien qu’invaincus et leaders, les Parisiens ne dominent pas outragement la L1 avec seulement 6 victoires et 4 matchs nuls depuis le début de la saison. Pour l’instant, ils s’en remettent surtout à leurs individualités comme Zlatan Ibrahimovic, Tiago Silva, Javier Pastore ou Blaise Matuidi.

De leur côté, les Verts font un parcours prometteurs et ils occupent une 5^e place méritée mais à sept points des Parisiens. Après un retard à l’allumage et 3 défaites lors des 5 premières journées, ils n’ont plus perdu. Même si leur tâche peut paraitre ardue (le PSG version qatari  n’a pas encore connu la défaite au Parc des Princes), ils ont l’idée de tenter un coup pour surprendre leurs adversaires. En fait, ce sont les deux meilleures défenses du championnat qui s’affrontent ce qui signifie que si l’ASSE parvient à résister à la pression que ne manquera pas d’exercer le PSG, alors tout espoir est permis.

Saint-Etienne n’est évidemment pas favorite puisque dans toute son histoire, elle ne l’a emporté qu’une fois dans l’antre du PSG, qui même du temps de la domination stéphanoise, était un stade imprenable pour les hommes de Robert Herbin. Seule exception notable : 2007, où les Verts de Pascal Feindouno, Ilan et Gomis étaient venus chercher l’unique victoire stéphanoise à ce jour.

LA SURPRISE DE CHRISTOPHE GALTIER

Christophe Galtier n’aborde pas ce match dans les meilleures dispositions. Son meilleur joueur, l’attaquant Pierre-Emerick Aubameyang n’est toujours pas remis de sa blessure à la cuisse gauche contractée face à Rennes le 26 octobre (2-0). Il n’était d’ailleurs pas sur la feuille de match pour le huitième de finale de la coupe de la ligue à Sochaux en milieu de semaine où l’ASSE était allée chercher une brillante qualification (3-0). Même s’il peut jouer contre le PSG, le staff médical ne pense pas qu’il soit en mesure de tenir plus d’une heure. Alors, faire débuter l’attaquant gabonais ou le faire entrer en cours de match ?

L’entraîneur stéphanois a tranché et il doit prendre toutes les précautions d’usage pour l’annoncer à Aubameyang. Il a, en effet, décidé de le mettre sur le banc de touche ce qui ne peut qu’attrister le jeune attaquant qui s’était fait une joie de jouer à Paris. On dit même qu’il a fondu en larmes. Même blessé, il ne s’imaginait pas ne pas être aligné d’entrée et il avait invité toute sa famille et amis au Parc des Princes. L’intendant Frédéric Emile avait dû acheter un grand nombre de places supplémentaires pour satisfaire toutes les demandes de joueurs et notamment celles d’Aubameyang. Pour faire passer la déception, Christophe Galtier a appelé le père du Gabonais pour lui faire part de sa décision et lui a suggéré de parler à son fils pour que celui-ci reste motivé.

UNE LECON DE FOOTBALL

L’équipe stéphanoise alignée d’entrée de jeu suit scrupuleusement les consignes de son staff et les duels sont disputés surtout ceux entre Mustapha Bayal Sall et Ibrahimovic qui a trouvé du répondant en face de lui. Le Paris SG connaît un premier coup dur avec la sortie prématurée sur blessure de Blaise Matuidi remplacée par Mathieu Bodmer (30^e). Les Parisiens ont bien plusieurs situations chaudes devant les buts de Stéphane Ruffier qu’ils négocient mal, en particulier un face-à-face perdu par le Suédois face au portier stéphanois mais pour autant, on ne peut pas dire que le 0-0 acquis à la mi-temps soit imméritée. Les Verts ont tenu la dragée haute aux stars de la capitale qui sont à la recherche de solutions pour remporter ce match.

Comme prévu, Aubameyang entre à la place de Romain Hamouma à la 52^e minute. Il était comme un lion en cage dans l’attente du feu vert de Christophe Galtier et autant dire qu’il a envie de tout casser. Pour se venger, il va faire vivre à cauchemar sur le côté à Van der Wiel. Il ne lui faut, en effet, que trois minutes pour déborder côté gauche de la surface de réparation parisienne et obliger le défenseur Mamadou Sakho à tacler le centre du Gabonais dans ses propres filets (0-1). Pire à la 69^e minute, à la suite d’une longue ouverture, Ibrahimovic vient percuter Stéphane Ruffier, son pied haut en plein sur la poitrine du gardien. L’arbitre n’hésite pas une seconde et décide d’exclure le Suédois pour ce geste dangereux. A la 73^e minute, Alejandro Alonso intercepte un ballon au milieu de terrain et sert sur un plateau Aubameyang qui crucifie Sirigu impuissant (2-0). La réduction du score par Hoareau n’a pour seule conséquence que de rendre la fin de match plus stressante mais elle n’empêche pas les Verts de repartir avec une victoire qui n’a de rien d’un scandale.

ET FINALEMENT…

Aubameyang a été obligé de ronger son frein toute la première mi-temps. Il s’est consolé en étant l’homme du match puisqu’il a été à l’initiative du but contre son camp et l’auteur du second but. Il ne peut que reconnaitre la maestria de Christophe Galtier qui a su l’utiliser au mieux de ses capacités du moment. Carlo Ancellotti, qui est un top coach, n’a pu qu’apprécier en fin connaisseur le coup de génie proposé par l’entraîneur français. Ainsi sur ce match, il n’est pas injuste de dire qu’il a trouvé son digne héritier.  Ils se partageront d’ailleurs en fin de saison le trophée de meilleur entraîneur du championnat de France.

 

Le résumé de ce match légendaire avec notre partenaire ASSE Memories à visionner sur la plateforme Youtube

Article rédigé par Albert Pilia