L'ASSE est en vente depuis plusieurs mois pour ne pas dire plusieurs années. AprÚs l'échec PEAK6, les dirigeants ont missionné KPMG pour trouver un repreneur qui n'arrivera pas tant que le club n'est pas à vendre à 100%. En effet, à ce jour, un peu plus de 21% du club est détenu par Adao Carvalho...
But Football Club a produit un long dossier qui synthétise la situation et permet de l'aborder sous un nouvel angle. Alors que le club est officiellement à vendre depuis plus d'un an, il semblerait qu'un problÚme majeur se pose : l'ASSE n'est pas à vendre à 100% ! Pourquoi ? Parce que les parts détenues initialement par Adao Carvalho et aujourd'hui confisquées par I'AGRASC, agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués, sont un obstacle à la vente du club.
Les parts d'Adao Carvalho au centre du dossier !
Les parts dĂ©tenues par Adao Carvalho font briller les yeux de nombreux volontaires au rachat du club comme l'expliquait il y a un an l'ex-entrepreneur, passĂ© par la case prison pour « recel de blanchiment d'abus de biens sociaux », en plus de la confiscation des parts sociales qu'il dĂ©tenait indirectement dans le capital de l'ASSE. Lui-mĂȘme Ă©voquait cela pour But Football Club en 2021 : "Jacques Pauly essaie de racheter mes parts du club depuis 2010. C'est toujours le cas. Un entrepreneur stĂ©phanois, Marc Dias, a Ă©galement essayĂ©. Dans les deux cas, j'Ă©tais d'accord. Mais qui a mis son vĂ©to ? Roland Romeyer. Lui aussi voulait me les racheter, alors que j'Ă©tais en prison depuis quelques jours seuleÂment en 2007. J'ai dit non, car sa proposition Ă©tait beaucoup trop basse. C'Ă©tait du vol. Pour Romeyer, d'un cĂŽtĂ©, je suis un pestifĂ©rĂ©, mon argent est sale, mais de l'autre, il essaie de me racheter mes 22% de l'ASSE ..."
Depuis, Adao Carvalho ne détient plus ces un peu plus de 21% de parts de l'ASSE. Celui qui affirmait détenir, à travers "Croissance Foot", la société commune entre les deux hommes, plus de 21% des parts du club s'est donc retrouvé les mains vides. C'est désormais l'AGRASC qui a tout loisir de revendre ces parts.
Cet imbroglio est au coeur du problÚme. Quel candidat au rachat du club acceptera-t-il de lùcher plusieurs millions d'euros pour n'acquérir que 78 ou 79% de l'ASSE ? Aucun. But Football Club prétend notamment que cette partie opaque du dossier est un sujet largement évité par le cabinet de conseil KPMG.
Une vente en 2023... ou 2024... ou davantage !
AprÚs avoir espéré l'arrivée d'un repreneur milliardaire, les dirigeants changent donc de statégie afin d'assainir la situation du dossier de vente. Ils souhaiteraient désormais tout faire pour racheter les parts confisquées à Adao Carvalho. Une façon de présenter un dossier propre aux potentiels candidats au rachat...
Cette nouvelle approche de la vente du club va inévitablement entraßner la remise en perspective d'un calendrier dont beaucoup pensaient qu'il acterait la vente du club à l'été dernier ! De notre cÎté, au mieux nous avions imaginé une cession de l'ASSE en décembre 2021 ou janvier 2022... Nous sommes en avril 2022 et la perspective d'une vente ne semble pas des plus proche. Si Le ProgrÚs relayait l'optimisme présidentiel il y a peu, L'Equipe, via Bernard Lions, a nuancé cette approche et indiqué que la vente de l'ASSE ne serait certainement pas concrétisée avant juin 2023... Soit 2 ans et demi aprÚs que les actionnaires aient décidé de céder leurs parts... au mieux !
Pour que cette vente soit actée il faudra donc attendre. Attendre que les actionnaires actuels convainquent l'AGRASC de leur vendre les parts saisies à Adao Carvalho, ce qui pourrait prendre des années... En attendant, Bernard Caïazzo et Roland Romyer vont voir arriver d'un bon oeil les 33 millions d'euros versés par la LFP dans le cadre de la création de sa société commerciale (ou 16,5 millions si les Verts descendent en L2). Quand 100% des parts seront détenues par les deux actionnaires, il sera alors temps de trouver un acheteur !
On le voit, le calendrier de vente du club est on ne peut plus alĂ©atoire ! La vente de l'ASSE pourrait ĂȘtre repoussĂ©e Ă 2023, 2024... ou davantage. A moins qu'un acheteur n'accepte d'acquĂ©rir seulement 78% du club et le principe de racheter lui-mĂȘme auprĂšs de l'AGRASC les parts restantes (ce qui pourrait lui permettre de gagner quelques millions si l'organisme n'est pas trop gourmand). A moins Ă©galement que les actionnaires n'acceptent des offres infĂ©rieures Ă ce qu'ils exigent depuis plusieurs mois. Si But Football Club Ă©voque la somme de 20 millions par prĂ©sident, la valeur du club ne dĂ©passerait pas aujourd'hui les 30 millions d'euros... auxquels il faut rajouter les dettes ! Ainsi, en vendant l'ASSE 20 millions d'euros, les actionnaires attireraient certainement quelques acheteurs... Mais Ă 40 millions, beaucoup fuient ! Seule une utilisation raisonnable et raisonnĂ©e des millions tombĂ©s de l'escarcelle de la LFP pourrait permettre Ă l'ASSE de reprendre un peu de valeur. Toutefois, ces millions ne pourront certainement pas ĂȘtre investis dans l'achat de joueurs si les rĂšgles sont les mĂȘmes qu'en Espagne...
On le voit, l'ASSE est encore loin d'ĂȘtre vendue, et de nombreuses zones d'ombre vont devoir ĂȘtre levĂ©es avant que cette derniĂšre soit actĂ©e. Quand on vous disait que l'ASSE Ă©tait un club vraiment Ă part...