"The never ending story", interprété par Limahl et sorti des bacs en 1984, pourrait lancer le générique du feuilleton de la vente de l'ASSE. Car tel un soap opera, on n'en voit pas le bout... Les présidents du clubs ont beau assurer que l'ASSE est toujours en vente, le doute s'installe. Pourtant, la cession du club pourrait belle et bien intervenir dans quelques mois...

Olivier Markarian sera-t-il le prochaine président de l'ASSE ? Bien malin celui qui pourrait le prédire. Une chose est certaine, il a réintégré le conseil de surveillance du club il y a 15 jours selon les informations du journal L'Equipe. Une façon de refermer la page du rachat de l'ASSE ou bien une volonté d'apaiser les relations avec Bernard Caïazzo notamment ? Nous penchons pour la deuxième solution, même si l'homme d'affaire n'entre toujours pas dans les petits papiers des présidents qui verraient d'un bon oeil l'arrivée d'un milliardaire !

Une vente qui capote à cause de la presse ?

L'ASSE est donc toujours en vente. Dans leur édition du jour, Le Progrès et L'Equipe le confirment, même s'il réside des doutes quant à la temporalité de cette transaction voulue par les deux présidents. Si les uns se hasardent à évoquer la fin de saison, les autres imaginent une cession davantage programmée pour juin 2023.

Pourtant, les présidents auraient déjà pu céder le club il y a quelques mois. Outre Olivier Markarian et son offre jugée trop faible ainsi que son assise financière pas assez confortable, de nombreux autres acheteurs se sont renseignés et ont poussé les portes de la data room. Le fantasque prince cambodgien SAR Ravichak Norodom et son vrai faux document bancaire, Sergei Lomakin, le milliardaire Russe et son projet de réseau de clubs qui restera finalement dans les cartons pour le plus grand bien de l'ASSE au vu de l'actualité (mais pas que...), Serge Bueno et son amour pour les Verts qu'il ne veut pas voir sous pavillon étranger...

Et puis il y a également eu 777 Partners, un fonds d’investissement basé à Miami qui a racheté le Standard Liège et devrait également jeter son dévolu sur le Red Star. Il semblerait, selon la presse, qu'une somme de 19 millions d'euros soit envisagée. 777 Partners est l'acheteur potentiel qui laisse le plus de regrets aux dirigeants qui croyaient au projet du milliardaire américain. Si le processus de vente a capoté, ce serait à cause de fuites dans la presse. 777 Partners n'aurait pas supporté que son nom soit cité dans ce dossier et se serait retiré des négociations. Une version qui tient difficilement la route dans la mesure où le nom de la société a fuité pour le rachat du Standard et fuite à nouveau pour celui du Red Star, n'entraînant pas la fuite de 777 Partners...  

Un processus toujours en cours... mais dans la discrétion !

Afin d'éviter une nouvelle mésaventure, KPMG ne divulguerait plus qu'à quelques personnes seulement les noms des potentiels acheteurs qui déposent leurs dossiers au cabinet d'audit. Il se dit même que la société de conseil ne communiquerait plus du tout, même aux présidents, les noms des potentiels acquéreurs... Une version qui nous semble peu probable.

En attendant, le 30 mars dernier a eu lieu un conseil de surveillance durant lequel Loïc Perrin a été invité à présenter les contours du projet sportif pour la saison prochaine. Selon les informations de L'Equipe, Bernard Caïazzo aurait coupé le nouveau coordinateur sportif afin de lui signifier que lui et Roland Romeyer ne seraient plus au club à ce moment-là ! Une sortie qui aurait autant interloqué que fait pouffer de rire Roland Romeyer...

Pourtant, le 14 avril 2021, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer publiaient une tribune dans le quotidien local Le Progrès afin d'y annoncer leur volonté farouche de vendre l'ASSE. Une annonce qui faisait suite à une autre datant de 2018 avec l'épilogue ubuesque qui avait consisté à stopper les négociations exclusives entamées avec PEAK6 pour des raisons restées très opaques...

Peut-on dans ce contexte remettre en cause la volonté de vendre des actionnaires ?

La société commerciale de la LFP rebat-elle les cartes ?

Entre-temps, plusieurs évènements sont venus changer la donne, et notamment la création de la filière commerciale de la LFP qui rapportera à l'ASSE la somme de 33 millions d'euros si elle se maintient en Ligue 1, et 16,5 millions d'euros si elle chute en Ligue 2. Une manne financière qui pourrait redonner le pouvoir aux actionnaires de l'ASSE. Si la situation sportive n'encourage guère les acheteurs à proposer une somme à la hauteur des espérances de Bernard Caïazzo et Roland Romeyer (on parle de 30 à 40 millions d'euros), l'annonce de la création de cette société commerciale change la donne.

Avec une somme de 33 millions d'euros injectée dans les caisses des Verts, le club retrouverait de l'oxygène et pourrait se donner un délai supplémentaire pour trouver le fameux milliardaire tant espéré. il gagnerait également en valeur. On ne vend pas un appartement refait à neuf au même prix qu'un bien à rénover. Encore faut-il que les artisans employés accomplissent du bon boulot et que la rénovation ne s'apparente pas à du cache-misère...

Des acheteurs en position d'attente...

Selon les informations du Progrès, "des réunions ont lieu chaque semaine avec les actionnaires pour les tenir informés de l’avancée des dossiers. Aux dernières nouvelles, le cabinet d’audit et de conseil, chargé de vérifier la solvabilité des candidats à la reprise de l’ASSE, en garderait certains au chaud en attendant la fin du championnat."

Réalité ou communication de nature à faire patienter les supporters en attendant l'épilogue d'une saison aussi longue que douloureuse ? Il semblerait que si des acheteurs sont bel et bien en position d'attente du maintien des Verts, la volonté des actionnaires serait de patienter... un peu, beaucoup ou bien à la folie... Si L'Equipe évoque juin 2023, Le Progrès n'écarte pas l'intersaison 2022 pour voir cette vente trouver son épilogue.

La priorité va actuellement au maintien, à la gestion du groupe, du staff et à l'anticipation de la saison prochaine en se concentrant sur le scénario "Ligue 1", sans occulter le scénario "Ligue 2".

Bernard Caïazzo aurait annoncé avoir trouvé un 3ème actionnaire minoritaire lors du dernier conseil de surveillance. Une version qu'auraient réfuté Caïazzo et Romeyer eux-mêmes en affirmant qu'ils étaient toujours vendeurs et cherchaient plus que jamais leur successeur. On le constate, même la presse locale et nationale se font écho du plus grand flou et les plus grandes contradictions que génèrent ce club. Une atmosphère qui rejaillit à tous les niveaux de l'ASSE, et notamment le sportif. L'ASSE tousse, balbutie, et ce n'est pas sa communication qui est de nature à nous rassurer, tantôt assurée en interne pour le fonctionnement courant, tantôt externalisée pour les questions sérieuses... A se demander si parfois, l'herbe n'est pas plus verte ailleurs... A force de tergiversations, les potentiels acheteurs vont finir par le penser également...