Yannis Salibur est un tout jeune retraité. Passé par l'ASSE (en 2018/19 : 23 matches, 1 but, 4 passes décisives), il revient en exclusivité pour Peuple Vert sur ses années stéphanoises et donne son avis sur l'évolution du club depuis son départ. Un joueur marqué au fer Vert qui a gardé les supporters au fond de son cœur !

PV : Yannis, te voilà donc retraité du foot ?

Yannis Salibur : Ça faisait déjà quelque temps qu’officieusement, j'étais retraité. Maintenant, c’est officiel. Je continue à garder des contacts, que ce soit avec les entraîneurs, les directeurs sportifs ou les joueurs. J’ai quelques propositions dans les médias. Je vois plutôt mon avenir dans le football.

Qu’est-ce qui explique que tu aies arrêté ta carrière aussi tôt (NDLR : il a 32 ans) ?

J'avais toujours la passion. L’environnement générationnel n’était plus forcément fait pour moi en tant qu’acteur sur le terrain.

Est-ce que tu as gardé des liens avec des joueurs avec lesquels tu as évolué à Saint-Étienne ?

Oui, avec certains. De temps en temps, j’échange avec Loïs Diony. J’ai également échangé avec Timothée Kolodziejczak. J’échange aussi avec Fabrice Grange. Nous étions ensemble lorsque j’étais à l’INF Clairefontaine, lorsque j’étais plus jeune. C’est quelqu’un qui m’a suivi un petit peu toute ma carrière.

Les supporters font vraiment plaisir parce que même si ça a été plus compliqué ces derniers mois, c’était une superbe période pour moi. Il y a aussi Arnaud Nordin avec lequel j'échange de temps en temps.

C’est toujours bon de se rappeler des bonnes périodes, mais également des mauvaises parce qu’il y a toujours des choses à raconter. On a vécu des moments très forts avec les supporters, surtout grâce à eux. Il faut vraiment être sur le terrain pour comprendre la force que te donnent les supporters à Saint-Étienne. C’est ce qui nous a permis cette saison-là de finir européen. Il y avait un superbe effectif.

"Gasset, l'un des meilleurs coachs que j'ai eus !"

C’était la période avec Jean-Louis Gasset, comment était-il ?

Gasset était un super coach, mais moi, j'ai eu quelques petits problèmes avec lui. On s’est accroché quelques fois, mais c’est peut-être l’un des meilleurs coachs que j’ai eus. Il a une très grosse connaissance des hommes, ce qui n’est pas le cas de tous les entraîneurs. Il a su tirer le maximum de chacun de nous. Mais il sait bien faire les choses et on a su tout remettre à plat en fin de saison. Même si on s’est pris la tête, c’était un bon mec, c’était une bonne personne.

Est-ce que tu as des regrets d’avoir quitté Saint-Étienne ?

Oui et non. D’abord, j’étais en prêt. Je sentais qu’il y avait une page qui allait se tourner, que je reste ou pas. Il y avait pas mal de joueurs qui se posaient des questions sur leur avenir, s’ils allaient rester ou s’ils allaient partir. On avait un effectif qui était très mature et certains voulaient aller voir autre chose.

J’ai su que la saison suivante, il y a eu des problèmes avec le changement de coach, mais quand j’y étais, c'était top. Ce n’était pas tous les jours facile parce que c’était un effectif qui jouait la gagne avec beaucoup de personnalité. Parfois, il y avait de petits clashs, mais il y avait une osmose parfaite. La direction a pris des risques qui ont payé, car on a fait l’Europe. C’est une politique qui a créé des dégâts parce que beaucoup de joueurs avaient de gros salaires. Ils ont commencé à recruter des joueurs de renom. Mais quand on commence à faire ça, il faut continuer à proposer des gros salaires. Quand on change de politique en cours de route, ça fait des dégâts.

De la même manière, quand on met Khazri, M’Vila ou Ruffier de côté, c'est compliqué à leur retour. Quand ils reviennent, on n’a plus les mêmes joueurs psychologiquement. À ce moment-là, durant cet été-là, la direction a changé de politique. La descente, c’est la conséquence de plein de petites choses qui, au final, ont fait plonger le club.

"Quand on change de politique en cours de route, ça fait des dégâts !"

Est-ce que tu suis l’actualité stéphanoise en ce moment ?

Je regarde un petit peu moins parce que je regarde beaucoup de matchs de foot. J’aime beaucoup regarder les équipes où j’ai encore des copains afin d’observer leur évolution. Je regarde un petit peu moins Saint-Étienne, mais je sais que cette année c’est un petit peu mieux que l’année dernière. S’il y a un moment où ils doivent passer, c’est cette année. La Ligue 2 est un championnat très difficile et encore plus difficile pour les équipes qui descendent. Il n’y a aucune certitude en début de saison. Saint-Étienne ne devrait pas être en Ligue 2, pour avoir joué dans ce club-là et contre d’autres clubs, je peux dire que le peuple Stephanois est extraordinaire. J’ai joué dans de grands stades, mais c’est l’un des plus beaux stades dans lequel j’ai évolué et l’un des plus beaux clubs dans lequel j’ai pu jouer.

Que faut-il te souhaiter pour 2024 ?

Pour 2024, il faut me souhaiter du bonheur et la santé, et le reste, c'est du travail sur des choses que je vais mettre en place.

Merci à Yannis Salibur pour sa disponibilité.