Ce mercredi, est parue une belle biographie très riche de Christophe Galtier. Dans cet ouvrage, Cyril Collot et Maxime Brigand sont évidemment revenus sur la longue aventure stéphanoise du coach originaire de Marseille. De nombreux témoignages ont été récoltés, et notamment un, qui vaut son pesant d'or, tant la personne s'exprime peu voire pas du tout : Stéphane Ruffier.

Un appel à 4h du matin comme point de départ

L'ancien portier stéphanois, désigné par certains supporters et observateurs stéphanois comme le plus grand joueur de la dernière décennie verte, a accepté de raconter les coulisses de sa venue à Sainté. Stéphane Tessier, directeur sportif à l'époque, également.

Il faut remonter au mois de Juillet 2011 pour trouver les prémices de la réflexion. À l'époque, un véritable tandem opérait à l'AS Saint-Étienne : Christophe Galtier en tant qu'entraineur, et Stéphane Tessier en tant que Directeur Général. Au mois de Juillet 2011 donc, en pleine nuit, aux alentours de 4h du matin, et alors que le DG de l'ASSE doit partir le week-end au Puy-du-Fou avec sa famille, il reçoit un appel de Christophe Galtier, il l'explique :

"Christophe me dit qu'il a enfin trouvé le gardien de but qu'il faut pour devenir numéro un à la place de Jérémie Janot et qu'on doit récupérer Ruffier au plus vite. Monaco vient d'être relégué, il y a un bon coup à tenter, mais il faut être malin. Lors de mon week-end en Vendée, on m'informe de l'intérêt de l'AC Milan (Pour Stéphane Ruffier, ndlr), ça bataille et je décide de laisser mon ex-femme avec les enfants pour filer à l'Ile de Ré, où le joueur est en stage de présaison avec son club. Chaque point de détail est une bataille de tous les instants sur ce transfert, mais j'ai fini par récupérer et le ramener à Saint-Étienne."

Stephane TESSIER - 08.03.2015 - Saint Etienne / Lorient - 28eme journee de Ligue 1
Photo : Jean Paul Thomas / Icon Sport

Ruffier revient sur les mots utilisés par Galette pour le convaincre de signer

Stéphane Ruffier, en personne, revient à son tour sur la teneur des premiers échanges avec celui qui allait devenir son coach pour les 6 saisons suivantes :

« Ça a été assez simple. Il (Christophe Galtier) me dit : "Stéph', si je t'appelle, c'est parce que j'ai deux grands objectifs. Le premier, c'est de ramener durablement l'ASSE sur le devant de la scène. Le second, c'est d'emmener le Peuple Vert au Stade de France. Pour ça, j'ai besoin d'un grand gardien, et ce grand gardien, je veux que ça soit toi. Est-ce que tu veux relever le défi ?" Quand un coach te tient un discours comme ça, tu as naturellement envie de te donner pour lui, de faire des choses que tu ne ferais peut-être pas pour un autre. Je sens en plus très vite que Christophe ne me ment pas, qu'avec lui, aucun mot n'est jeté en l'air et que ce qu'il te dit dans un moment comme ça, il le pense sincèrement. Dans mon cas, ça passe d'abord par une grande clarté au niveau de la hiérarchie. Dès ma présentation, il dissipe le flou : Stéphane Ruffier numéro un, point barre. Avec lui, les choses sont très claires, tout de suite. »

Stephane RUFFIER / Christophe GALTIER - 17.05.2015 - Ceremonie des Trophees UNFP 2015
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"Je n'ai connu que deux entraineurs comme ça : Galtier et Gasset"

Plus globalement, le portier qui est maintenant éducateur à l'Aviron Bayonnais, est revenu ses relations avec Galette à Sainté : « Christophe est un entraîneur qui recherche avant tout la performance, qui est très pointilleux, et avec moi, il voulait simplement une chose : un gardien qui lui assure des points. Au final, je n'ai fait qu'une boulette : celle au Parc des Princes, en août 2014. »

« Avec Christophe, notre relation a toujours été très forte parce qu'on partage des valeurs communes. Il est très honnête, ne triche pas, sait reconnaître ses erreurs, les corriger et possède aussi une grande qualité : c'est un coach qui aime sincèrement ses joueurs. Il a presque parfois été un peu « papa poule » avec nous. Il s'est toujours intéressé à nos vies et a toujours tout fait pour que l'on soit dans les meilleures dispositions pour être performants. Je l'ai vu rencontrer les femmes de certains joueurs quand il sentait qu'ils n'allaient pas bien. C'est grâce à cette attention qu'il a réussi à développer un état d'esprit collectif fort. Tous les joueurs ont des égos très développés, mais lui a réussi à les « gommer » pour qu'on avance en meute, à réaliser une synergie de personnalités, et c'est un vrai tour de force. C'est un homme qui sait en emmener d'autres dans son sillage. Dans ma vie je n'ai connu que deux entraîneurs comme ça : lui et Jean-Louis Gasset. »