Le squelette humain comprend de nombreuses articulations. Ces dernières nous permettent d'effectuer plusieurs mouvements à des degrés de libertés différents. Aujourd'hui, nous allons nous intéresser à l'épaule et plus particulièrement à sa luxation, nous aborderons également l'entorse acromio-claviculaire dont a été victime Gauthier Larsonneur

Petit zoom anatomique

L'épaule est une articulation plutôt complexe qui est souvent très sollicitée, notamment chez les gardiens de buts. Comme dans chaque partie du corps, on y retrouve des tendons. Ces derniers s'insèrent au niveau l'origine ou de la terminaison de nombreux muscles. À cet endroit, par exemple, on retrouve un point d'attache des deltoïdes, du biceps brachial ou encore du petit pectoral. Le petit rond et l'infraépineux s'y attachent également. De nombreux nerfs innervent cet endroit, ainsi que des ligaments. L'épaule correspond au point d'attache entre l'humérus et l'omoplate. Elle permet d'effectuer des mouvements de flexion, extension, adduction (horizontale), abduction (horizontale), rotation interne et externe.

Cette articulation peut se luxer

Après ce rapide point, anatomique, nous allons aborder le cas de la luxation. Ceci peut arriver dans de nombreuses parties du corps, même si l'épaule est l'une des plus touchées. Selon le Larousse, il s'agit d'un " déplacement des 2 extrémités osseuses d'une articulation entraînant une perte du contact normal des 2 surfaces articulaires. " .

Concrètement, dans le cas de l'épaule, c'est quand la tête de l'humérus sort de sa cavité au sein de l'omoplate. Mais, les choses ne sont pas si simples. Une luxation peut être totale ou partielle (subluxation). Lorsque cette dernière est partielle, l'humérus n'est pas totalement sorti de sa cavité. Le déplacement de l'épaule peut être vers l'arrière, vers le bas, mais surtout vers l'avant. Cette dernière forme se manifeste dans 95 % des cas. Étant donné la complexité de l'articulation, il est très difficile de savoir le temps nécessaire pour s'en remettre, car cela va dépendre de nombreux facteurs et notamment si les tissus autour de l'épaule sont aussi touchés.

Comment ça se manifeste ?

La sollicitation d'une articulation à répétition, un coup brusque... sont de facteurs de risques pour une luxation. Mais celle-ci peut survenir chez n'importe qui. Lorsqu'une personne a été concernée une fois, le risque de rechute augmente de façon significative. " Une étude comparant le traitement chirurgical au traitement conservateur a montré un taux de récidive à 2 ans de 3 % seulement après traitement chirurgical, comparé à 56 % après traitement conservateur, avec un résultat fonctionnel significativement meilleur lors de la chirurgie à 10 ans. "

On comprend ainsi les nombreuses questions qui peuvent se poser sur le fait d'opérer ou non la personne. Particulièrement, chez les sportifs avec lesquels cette articulation est sollicitée à répétition, comme c'est le cas pour Gauthier Larsonneur. À l'heure actuelle, nous ne connaissons pas le choix qui a été fait, mais la durée d'indisponibilité du gardien sera complètement différente en cas d'opération ou non. Selon les informations de l'Equipe, il souffre d'une entorse acromio-claviculaire, une blessure qui est donc assez différente puisqu'elle ne touche pas l'articulation de l'épaule, mais la jonction clavicule, omoplate.

10 NEYMAR JR (psg) during the Ligue 1 Uber Eats match between Saint-Etienne and Paris at Stade Geoffroy-Guichard on November 28, 2021 in Saint-Etienne, France. (Photo by Dave Winter/FEP/Icon Sport)

Une longue phase de convalescence ?

Suivant le type de luxations, les résultats des examens... l'opération chirurgicale ne sera pas la même (Opération de Bankart, de Latarjet...). Nous n'allons pas plus nous pencher sur cette phase-là qui est très complexe, et qui concerne seulement l'épaule.

De notre côté, nous allons plutôt aborder l'entorse acromio-claviculaire qui est la blessure dont souffre Gauthier Larsonneur. Il n'est pas facile de savoir non plus la durée de son absence sans connaître les véritables résultats, faites par radiographie. De nombreux stades existent (ils sont complexes à évaluer), cela devient plus grave si un ligament est touché ou non. Dans son cas, l'entorse montre la déchirure du ligament de cette articulation. Nous allons surtout essayer de comprendre la durée potentielle d'absence.

En cas d'opération, il est important de permettre à l'épaule de se cicatriser. 3 à 6 semaines sont ainsi nécessaires avec un repos complet. Mais, ce n'est pas tout. Qui dit immobilisation dit fonte de masse musculaire... La personne devra suivre un protocole de rééducation complet avec notamment des exercices autour de la coiffe des rotateurs pour permettre un nouveau renforcement musculaire et éviter une nouvelle rechute. On estime alors un retour pas avant plusieurs mois, comme le révèle l'Equipe avec deux mois... Encore une fois, personne ne peut réellement savoir le temps nécessaire de rééducation. Il faut voir l'évolution au fur et à mesure des semaines, par les évaluations spécifiques qui seront faites. Il ne s'agit que d'une durée purement approximative

30 Gautier LARSONNEUR (asse) during the Ligue 2 BKT match between Association Sportive de Saint-Etienne and Athletic Club Ajaccien at Stade Geoffroy-Guichard on October 7, 2023 in Saint-Etienne, France. (Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport)

Sans opération, le processus peut durer quelques semaines, mais attention, le risque de rechute est beaucoup plus élevé. L'accord se fait entre le chirurgien et le patient suivant ce qui a été révélé précédemment et la gravité de la blessure. Ce n'est bien sûr pas à nous de juger ce qui sera le mieux pour Gauthier Larsonneur. Mais, on imagine certainement que tout sera fait au mieux pour la santé du gardien. Si une opération est nécessaire, elle sera alors effectuée.