Journaliste à France Bleu Hérault depuis 2019, où il suit notamment toute l'actualité du Montpellier Hérault, Bertrand Queneutte a côtoyé durant plusieurs mois Olivier Dall'Oglio. Pour Peuple Vert, la voix du MHSC à la radio a accepté de se confier sur le nouvel entraîneur de l'ASSE.

Bertrand Queneutte, vous avez connu Olivier Dall'Oglio, de juin 2021 à octobre 2022, lors de son passage au MHSC. Qu'avez-vous pensé du personnage ?

Sur un plan humain, je retiens un coach d'une très grande disponibilité. Certains ont parfois pu se plaindre, mais de mon côté, j'ai toujours accroché. Pendant toute son aventure à Montpellier, j'ai pris énormément de plaisir à parler football avec lui. Et je crois que nous nous sommes tous régalés à l'écouter en conférence de presse.

C'est un entraîneur très pédagogue, qui a toujours eu tendance à intellectualiser le football, un peu à la manière d'un Christian Gourcuff. Je me souviens, par exemple, d'un jour où nous parlions des sorties de balle. Lui, qui est un fervent supporter du jeu court et du fait de repartir de derrière, nous avait montré, preuve à l'appui, qu'un long dégagement entraînait, huit ou neuf fois sur dix, un retour du ballon dans sa surface à peine dix secondes plus tard. Dall'Oglio, c'est quelqu'un avec qui l'on peut discuter pendant des heures de football. Que ce soit derrière les micros ou en off, c'est un type vraiment charmant.

En termes de performance pure, comment analysez-vous son passage à Montpellier ?

Il y aurait tellement de choses à dire. En fait, il faut séparer son parcours en deux parties. Les six premiers mois ont été de grande qualité, nous nous sommes tous régalés à voir jouer cette équipe sur la première partie de saison.

Malgré une année de transition avec les départs de Delort et Laborde, ainsi qu'une défense à reconstruire, il a emmené le MHSC à la cinquième place, une première depuis le titre de 2012, tout en proposant un jeu super attrayant et tourné vers la formation. C'est après la trêve que tout est devenu plus compliqué. Certains problèmes physiques ont été mis en cause, son potentiel manque d'autorité aussi.

Personnellement, je n'avais pas senti qu'il en manquait, même si c'est quelqu'un qui responsabilise beaucoup ses joueurs et peut parfois laisser l'impression d'être trop dans le dialogue. Est-ce qu'il avait le groupe pour ce genre de fonctionnement ? Je ne sais pas.

Est-ce qu'il avait le soutien de l'ensemble du club ? Je suis sûr que non. Sans dire que l'on lui a savonné la planche, je n'ai pas vraiment senti un soutien indéfectible de la part de l'ensemble du club. Il a sans doute eu des torts, même si je pense aussi que le contexte n'était pas idéal autour de lui.

En connaissant l'homme et l'entraîneur, que pensez-vous de ce choix de l'ASSE ?

Le contexte stéphanois n'est pas simple, tout le monde le sait. Lui aussi, sans doute.
Pour le moment, cela ressemble à une opération un peu commando. En termes d’urgence : pas de maintien, mais de résultats.

Est-ce qu'il sait mener des opérations de ce type ? Je n'en sais rien. Jusque-là, je le vois surtout comme un bâtisseur. S'il a du temps, un peu de moyens et un vestiaire qui adhère, je ne vois pas pourquoi cela ne fonctionnerait pas.

Il a sans doute aussi appris de son expérience héraultaise, des erreurs éventuelles à ne pas commettre, des pièges dans lesquels ne pas tomber. Une chose est certaine en tout cas, il y mettra toute son énergie.