L'ASSE a annoncé le lancement des négociations exclusives avec le groupe Canadien Kilmer Sports Ventures. Romain Molina a commenté cette annonce dans une vidéo via sa chaîne Youtube.
Une vente bien plus basse qu'espérée en 2018
Romain Molina : "Rappelez-vous déjà, en 2018, on parlait d'une négociation exclusive et même d'un accord avec un groupe américain pour une valeur d'à peu près 80 millions. Et puis au dernier moment, Bernard Caïazzo, pense et estime que son club vaut plus d'argent, davantage de 100 millions en l'occurrence. Les négociations finalement s'arrêtent et l'ASSE ne sera pas vendu. Et là, qu'est-ce qu'on voit ? 5 ans plus tard, des 80 millions et des 100 millions espérés à l'époque, finalement on s'achemine vers une vente à peu près à une vingtaine de millions."
"Pour les propriétaires c'est évidemment terrible et c'est le symbole de tout ce qu'on a décrit depuis des années et des années. Tant d'autres propriétaires qui ont des rêves de millions, de centaines de millions même dans les yeux et qui au final vont se retrouver avec des valeurs amoindries de leur club dans un championnat qui vaut de moins en moins d'argent, handicapé évidemment par le prochain deal de CVC."
"Rappelez-vous Nancy, Jacques Rousselot à l'époque. Il y a eu des négociations, il voulait plus au dernier moment, etc. Bref, il y a eu plein de fausses promesses et de négociations avortées. Tant et si bien qu'au final, il a vendu un peu contraint et forcé à un groupe dont on préfère taire, évidemment, les activités et surtout le bilan depuis le rachat. À Saint-Etienne, et bien plus les années passaient, plus on était très loin des rêves de 100 millions, des accords à 80 millions, puisque déjà à l'époque avec Blitzer, c'était moins que ça."
Des propriétaires qui ne connaissent rien de l'Europe
Romain Molina : "Dans le même temps, l'enthousiasme incroyable de Bernard Caïazzo, qui force la main à Roland Romeyer, pose question. Et dans le projet qui a été présenté, alors on va s'appuyer sur de la data, la modernité, les jeunes, etc. Honnêtement, c'est très dur. Là, on te donne des grandes lignes. Faut pas oublier que ce groupe-là n'a aucun club hors de la ville de Toronto, que Gazidis ne connaît pas le football français. Tu as dirigé Arsenal et Milan, ok. Là ce sont des contextes différents."
"Gazidis ne sera pas là continuellement à Saint-Etienne, ce qui pose aussi une autre question, parce qu'il devra s'appuyer sur des hommes évidemment qui sont déjà en place, peut-être d'autres personnes, alors il est accompagné de certains adjoints on va dire pour la data, pour pas mal de choses. On ne doute pas du côté professionnel. Sauf que là, c'est un monde complètement différent. Tu étais dans les très grands clubs, là tu arrives dans un club de niveau intermédiaire qui cherche à remonter, dans un contexte différent."
"Ce qui est intéressant, c'est qu'on n'a pas prévu de dépenser énormément. Ça, je le dis, les gens qui pensent que... Non, non, on a prévu d'être raisonnable. Je rappelle quand même que c'est géré par un bon businessman, donc je ne pense pas qu'on va pas lui faire à l'envers à ce niveau-là. Et là, en fait, ce qui est très marrant, c'est toutes les fuites dans la presse, on remarque à chaque fois un peu qui parle, j'ai envie de dire."
"Au début, ils vont regarder comment ça se passe et tout, sauf que déjà au club, on sait que M. Soucasse, lui, bon, c'est pas dit qu'il reste déjà de base, parce que voilà, pour pas mal de raisons, qu'elle soit personnelle et également professionnelle. Mais que le problème majeur à l'ASSE, c'est qu'on a un organigramme bringuebalant, où on a mis des personnes qui sont pas forcément compétentes à des postes, et peut-être qui seraient plus compétentes à d'autres, enfin bref. On a un problème de choix des hommes."
Rester prudent et surtout être patient
Romain Molina : "Je vais quand même freiner des quatre fers. D'un, évidemment, tu as cette idée de monter donc ça c'est la priorité pour l'ASSE actuellement, qui est derrière Angers, on verra ce que ça va donner contre Quevilly ce soir, sinon ce sera les barrages. Ça c'est la priorité. La deuxième, c'est que les propriétaires sont obligés de vendre ou de remettre au pot. Là, ils n'ont plus le choix. Ils ont épuisé toutes les solutions possibles. Les parachutes quand ils étaient descendus en ligue 2, l'argent de la CVC à l'époque, et bien sûr, les ventes des joueurs. Là, ils ne peuvent plus faire ça. Ils doivent remettre. Donc, ils ne vont pas remettre. Donc, ils doivent vendre. C'est pour ça aussi que le groupe canadien a attendu et attendu parce que quelque part, la valeur, elle baissait. Et le troisième point, c'est que ce groupe-là veut prendre son temps. Mais en fait, il y a plein d'interrogations."
"Aujourd'hui, c'est impossible de réellement savoir ce qui va se passer parce que c'est un contexte totalement nouveau pour eux et eux-mêmes n'ont pas totalement décidé. Et je le rappelle, dernier point, l'ASSE a déjà été en négociation exclusive plusieurs fois. A chaque fois, ça a raté. Bon là, ils ont quand même un petit peu le couteau sous la gorge. Donc, on peut être optimiste. On est optimiste quand on voit le profil du propriétaire. Ça rassure, bien évidemment."
"Maintenant Gazidis. Certains vont parler de l'affaire juridique en Italie où il est soupçonné de ne pas avoir communiqué, de ne pas avoir fourni certaines choses qui attesteraient qu'en réalité le propriétaire du Milan serait toujours Elliot. Ce qui d'ailleurs aurait des conséquences majeures puisque ça voudrait dire qu'en France, potentiellement, Lille et Toulouse, ça convergerait peut-être vers un propriétaire similaire."
"Bref, en tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il faudrait comprendre l'enthousiasme absolu de Bernard Caïazzo, qui a tout écarté pour ce groupe-là. Ça démontre que depuis des années et des années, le club aurait déjà dû être vendu. Sauf que la cupidité, la gourmandise et les égaux ont fait qu'aujourd'hui, on est dans une situation quasiment inextricable. Donc bien évidemment, bonne chance au peuple vert. On va dire qu'on est rassuré par le profil, mais on va demander à voir."
"Et là, tout ce que vous voyez sortir ici et là, on va être réaliste, le projet va se dessiner mois après mois. Et je peux vous dire, parce que j'ai passé un paquet d'appels, même aujourd'hui, ils sont très intéressés, ils veulent finaliser, sauf qu'il n'y a pas encore d'accord. Il y a quelques points, on va dire, d'achoppement, mais ça avance plutôt bien et ça va se décider peu à peu. Et je le répéterai une dernière fois, pour que l'ASSE retrouve son lustre d'antan, l'organigramme, il est complètement à changer."