L'Equipe est revenu ce week-end sur La Divette de Montmarte. Bar parisien où les supporters stéphanois se retrouvent depuis des décénies. Extraits.

"L'époque n'est pas tendre pour les supporters des Verts. Après la relégation en Ligue 2 à la fin de la saison dernière, La Divette de Montmartre, bar historique des fans stéphanois, va bientôt baisser le rideau. Les propriétaires des murs n'ont pas renouvelé le bail du bar-tabac, ouvert il y a trente-six ans par Serge Vial, fils d'un ancien défenseur des Verts, Marcel, dans un recoin populaire du nord de la capitale. 

La Divette, c'est un peu « plus qu'un bar », rappelle la femme de Serge, Michèle, entre deux ventes de paquets de cigarettes. Sanctuaire parisien du rock alternatif, lieu de culte du foot d'antan, bric-à-brac de collectionneurs de disques, refuge de buveurs solitaires, oasis pour joueurs de flippers, ou rendez-vous de supporters, le bistrot de la rue Marcadet est un endroit unique.

« J'ai appris que La Divette fermait lors du dernier match de la saison dernière, contre Auxerre. Ça m'a fait plus de peine que la descente en L2 », assure Gaël, 36 ans, l'âge de La Divette, venu assister au match samedi. « C'est un bar qu'on aimerait ne jamais voir disparaître, abonde Dorian Beaune, auteur d'un site consacré au supportérisme, "Gustave le populaire" . Quand on arrive à Paris et qu'on est supporter de Saint-Étienne, on entend vite parler de La Divette. Là-bas, on retrouve une ambiance de stade, on est souvent debout, on chante... Sur certains matches, on ne pouvait quasiment plus rentrer dans le bar. » 

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Plusieurs chants de supporters ont été inventés à La Divette, notamment un hymne chambreur pour Kevin Monnet-Paquet (« Pas attaquant, pas défenseur, on ne sait même pas si c'est un joueur »), entonné sur le rythme des Champs-Élysées de Joe Dassin. Certains ont même fini par entrer au répertoire de Geoffroy-Guichard. Mais pour chanter devant un match des Verts, il n'y aura bientôt plus qu'un seul Chaudron. Sergio pourra regarder enfin ses matches tout seul, dans le petit bar-tabac qu'il espère reprendre. D'ici là, il s'inquiète de réussir des adieux à la mesure de son annexe parisienne de Geoffroy-Guichard, où il prévoit d'inviter une fanfare pour la fermeture, prévue avant la fin novembre « Avec le monde qu'il va y avoir, vous ne pouvez pas les décevoir. »