Julien Sablé, premier adjoint de Pascal Dupraz, s'est livré dans le cadre de la rubrique "Paroles d'Ex" du journal L'Equipe. Il confirme notamment l'intérêt de l'ASSE pour Loïc Rémy cet hiver ou encore son plus grand regret : celui de n'avoir jamais signé à l'OM ! L'ancien directeur du centre de formation ne devrait plus être stéphanois la saison prochaine...
Lorsqu'on demande aux anciens coéquipiers de Pascal Feindouno quel est le joueur le plus fort avec lequel ils ont évolué, ils évoquent tous le Guinéen, vértiable génie qui n'aura jamais franchi le cap du très haut niveau. Julien Sablé se souvient...
"D’excellents joueurs comme Éric Carrière ou Didier Zokora ont appris le football. Lui, il le vit. Avec un truc en plus : le physique qui allait avec. Dès qu’il parlait, il avait aussi de l’impact. Voir Pascal et Didier jongler pendant une demi-heure avec une mandarine était un spectacle. Tu ne fais pas le même métier. Si j’ai été transféré à Lens(en2007), c’est en partie grâce à Pascal. J’allais harponner les mecs en face et lui, il me mettait en lumière. Le jour où je n’ai plus joué avec lui, je n’ai plus mis un but. Je n’aime pas quand les gens parlent mal de lui. Pascal, c’est un artiste, avec ses côtés sombres. Un épicurien et une personne pure."
Lorsqu'on lui demande quel est le joueur qu'il souhaiterait revoir, il évoque son ancien coéquipier à Lens et à Nice, Loïc Rémy. Un joueur dont Sablé confirme qu'il a failli rejoindre le club cet hiver... "Loïc Rémy. Il a failli nous rejoindre à “Sainté”, cet hiver. C’est l’un des plus grands joueurs que j’ai connus (à Lens, puis à Nice). Exceptionnel. Mais il a subi des déboires dans sa carrière. Il avait des failles et il était tourmenté, parfois."
Frédéric Antonetti a également beaucoup compté pour un Julien Sablé qui a très tôt perdu son père. Roland Romeyer, Robert Nouzaret ou Fred Antonetti étaient des guides à leur manière.
"Frédéric Antonetti. Il y a eu un avant et un après. Sur ma première partie de carrière, je remercie Nouzaret. Mais je n’étais que sur l’envie et la baston. Sur ma deuxième, Antonetti a fermé la porte à mon départ des Verts, alors au fin fond de la L2. “T’as pas le niveau. T’es dans l’ego. Entre ton image et ton réel niveau, il y a trop d’écart…” Il a repris tous les basiques et il a fait ma post-formation pendant trois ans(2001-2004). J’étais un international Espoirs avec la tête à l’envers qui végétait en D2 et il a fait de moi un vrai footballeur de Ligue 1. Un père footballistique."
La règle des 3C : Cerveau, Coeur, Couilles !
Les causeries sont des moments durant lesquels des rencontres peuvent se jouer. Julien Sablé, aujourd'hui aux côtés d'un Pascal Dupraz passé maître dans cet exercice, se souvient de quelques causeries en tant que joueur... "Celle avant mon premier derby. Nouzaret nous a lu une lettre d’un supporter. On était au bord des larmes, la bave aux lèvres. Il y a aussi celles d’Élie Baup et sa fameuse règle des “3C”, cerveau, cœur, couilles. Zokora se levait, les yeux sortant des orbites : “Ouais, avec les couilles ! Les couilles !” On était tous habités. Au Mercure, avant un match à Geoffroy-Guichard, Élie part dans une histoire de boxeur acculé dans les cordes en oscillant de la voix avec son accent du Sud-Ouest. Élie, il me filait des frissons."
Julien Sablé ne regrette finalement qu'une seule chose : ne pas avoir signé à l'OM. En 2007, cela s'est jouéà quelques heures... "J’étais allé visiter la Commanderie. On était tombés d’accord avec José Anigo et Pape Diouf, qui avait été mon premier agent. Roland (Romeyer) l’était aussi pour me laisser partir pour 2,5 M€, soit en dessous du prix du marché. Sauf que je n’ai plus eu de nouvelle de l’OM pendant quinze jours. Lens se manifeste. Il me propose de passer mon salaire de 50 000 à 100 000€ brut par mois, soit 10 000€ de plus que l’OM. L’argent n’étant pas un moteur, je ne veux pas y aller. Mais Guy Roux (entraîneur de Lens en 2007) me séduit et je finis par lui donner ma parole. Ainsi qu’au président Martel. L’OM a rappelé le lendemain, à 7 heures. Trop tard."
Julien Sablé sur le départ de l'ASSE... ?
A 41 ans, l'adjoint de Pascal Dupraz, véritable métronome tactique du coach haut-savoyard, pourrait-il partir de l'ASSE la saison prochaine ? Cette tendance semble confirmée par Bernard Lions ce jour dans L'Equipe. Désireux de trouver un banc en tant que numéro 1, il y a peu de chances qu'il obtienne cette chance à St-Etienne et pourrait donc partir sous d'autres cieux. Ses intérims en situations de crise avant les arrivées de Gasset ou de Dupraz n'ont pas joué pour lui et lui ont collé à la peau l'image d'un entraîneur aux épaules trop petites pour endosser le costume de numéro 1 à l'ASSE. Charge à lui de faire mentir ses détracteurs...