Jean-Louis Gasset et Ghislain Printant, deux anciens entraîneurs de l'ASSE ont connu des semaines très délicates. JLG revient sur sa démission en tant que sélectionneur de la Côte d'Ivoire dans les colonnes de l'Equipe.
Quand la belle aventure tourne au vinaigre
L'aventure aurait pu être belle. C'est notamment ce que laissait présager l'ouverture de la CAN 2024. Une victoire convaincante (2-0) face à la Guinée-Bissau avec un but sublime de Jean-Philippe Krasso. Pourtant, tout a rapidement tourné à la catastrophe.
Les ivoiriens s'inclinent tout d'abord face au Nigéria (qu'ils retrouveront en finale ce week-end). Une défaite 1-0 qui a ajouté une pression déjà très forte sur les épaules du pays organisateur.
Mais c'est le 22 janvier dernier que tout s'est écroulé pour Jean-Louis Gasset et son staff. La Côte d'Ivoire sombre face à la Guinée Equatoriale. Une lourde défaite historique 0-4 qui marque la fin de l'aventure pour l'ancien coach stéphanois.
Bien que le pays hôte soit repêché parmi les meilleurs troisièmes, il quitte le banc de la sélection ivoirienne. Emerse Faé prend sa succession et parvient à accéder à la finale !
Gasset est marqué
Marqué, Jean-Louis Gasset s'est exprimé dans les colonnes de l'Équipe. Extraits
J-L Gasset : « J'étais un peu barbouillé comme un lendemain de cuite.
(Après la lourde défaite face à la Guinée-Bissau) On était dans un vestiaire dévasté avec des affrontements à l'extérieur. Je voyais les petits sur leurs portables pour prendre des nouvelles de leur famille. Ils avaient peur. Il ne faut plus jamais revivre ça ! On était au bord d'une catastrophe, franchement. J'entraîne depuis trente-cinq ans et c'est la première démission, mais vu ce qu'il se passait…
Qu'on me dise, tu es nul, tu es vieux, tu n'as jamais entraîné en Afrique, d'accord, mais là, ça prenait une tournure dramatique. Des gens allaient à notre hôtel, à la Fédération, il y avait des pneus sur la route plus des policiers partout. Le président recevait des appels du commissaire dans mon bureau au stade pour lui expliquer ce qu'il se passait dehors.
Et quand je lui ai donné ma démission, il m'a demandé une nuit de réflexion. Mais c'était la meilleure solution. Quand j'ai relu récemment ce que j'ai écrit, j'étais comme entouré d'ondes négatives. Tu arrives en mai, le secrétaire général avec qui tu as sympathisé décède, ton premier stage, tu apprends le cancer d'Haller (Sébastien), tu arrives dans le dernier, double entorse de la cheville pour lui... Et la veille qu'il reprenne, il se tord au même endroit. Plein de trucs comme ça... »
Les félicitations à Faé
J-L Gasset : Et il découvre les difficultés de son patron qui a, pour beaucoup de supporters, le tort d'avoir battu Didier Drogba lors d'une élection pour prendre les commandes de la Fédération ivoirienne qui a entraîné moult tensions. « Idriss est un type formidable, courageux ».
Ma décision ? C'était la seule chose à faire pour sortir de ces ondes négatives. Mais il fallait ensuite que la personne qui prenne ma place tape fort et Emerse (Faé) a fait un sans-faute. Il a fait des choix forts. Bravo. Et ça s'est passé à merveille avec lui, il a été utile tout au long du parcours. »