Fredy Guarin reste l’un des joueurs les plus prometteurs passés par l’ASSE. Le colombien s’est livré dans Semana. Traduction d’une descente aux enfers livrée avec émotion.

Un Guarin en reconstruction

Fredy Guarin (ex-ASSE) : « Je vis au jour le jour, calme et apaisé. Je suis complètement en paix et j’ai hâte de pouvoir vivre la vie d’une personne normale, qui se lève, s’entraîne, travaille, rentre le soir et se repose. Pendant 20 ans, j’ai consacré ma vie au football. C’est ce que je sais faire. Je ne me suis pas préparé à autre chose. Je suis resté impuissant et j’ai pris des décisions qui n’étaient pas bonnes. J’ai dû apprendre. »

« À un moment donné, je dois m’expliquer. Ce n’est pas une obligation. Ma famille, les supporters, les clubs, je veux leur dire la vérité. Je me suis laissé distraire. Ma décision a été de me tourner ver l’alcool. J’ai fait beaucoup d’erreurs, j’ai pris de mauvaises décisions, j’ai blessé beaucoup de gens. J’ai fait du mal à mes proches, à mon cercle social et à ma famille parce que l’alcool a toujours été le pire déclencheur. Je suis alcoolique à 100 %. Je l’admets, et je suis un toxicomane en convalescence. Mais apprendre est très motivant. »

Frappé par l’alcoolisme

Fredy Guarin (ex-ASSE) : « J’ai été un alcoolique social pendant plusieurs années. Mon comportement a commencé lorsque j’étais dans le monde du football. J’ai pris de mauvaises décisions. Ces trois dernières années, je suis tombé au fond de ma dépendance. Je ne travaillais plus, j’ai perdu ma dignité, mon cercle social, la confiance de mes proches. Ce que j’ai de plus important et de plus précieux, ce sont mes trois enfants.

J’ai dû demander de l’aide, car j’ai essayé plusieurs fois d’arrêter. J’ai rechuté. J’ai dû m’en remettre à certains professionnels avec qui je travaille pour pouvoir remédier à beaucoup de choses. Retrouver la confiance en moi-même, la confiance de mes enfants et de mes proches. Se projeter et accepter était l’essentiel. Je n’y arrivais pas seule. Je me suis laissé aider. Je suis dans ce processus. J’ai déjà frappé à la porte du diable et ce n’est pas le top.

J’ai perdu mon mariage. J’ai perdu ma maison et ma famille. Tout ça à cause de l’alcool, parce qu’en consommant, j’ai pris de mauvaises décisions. Cela me fait très mal d’avoir perdu cette maison parce que je l’ai construite, à partir de rien. Ma femme a été une excellente compagne, une excellente mère et je dois l’accepter, me pardonner et lui souhaiter le meilleur dans sa vie. Qu’elle continue à être l’excellente mère qu’elle est. J’espère qu’un jour, elle pourra me pardonner. »

Guarin se soigne

Fredy Guarin (ex-ASSE) : « J’ai dû aller à l’hôpital. Mais surtout, j’ai dû m’abandonner, me donner à Dieu et demander pardon. Tout est parti du spirituel. Je lui ai demandé de m’envoyer vers les bonnes personnes et les bons anges pour qu’ils puissent me guider dans ce processus. Il me les a envoyés. Cela n’a pas été facile parce que je suis parti de loin. Identifier ce qui n’allait pas chez moi et être capable de guérir, et aussi de me pardonner. Puis est arrivée la détox. Le football m’a appris à être discipliné et à travailler. Je vous assure que je travaille dix heures par jour, 24 heures sur 24, avec un groupe très complet de psychologues, psychiatres et formateurs. »

Un témoignage fort de l’ancien stéphanois. Prompt rétablissement à lui !