Julien Sablé, désormais au chômage depuis son départ de l'ASSE, vit au rythme des coups de fil qu'il reçoit, synonymes d'espoir d'un retour sur le bord des pelouses. Il raconte son quotidien dans Le Progrès.

Julien Sablé n'est pas un chômeur qui se plaint. Longtemps sous contrat à l'ASSE, il est évident qu'il ne vit pas la crise actuelle comme un chômeur dont les revenus pourraient rendre précaire sa capacité à se loger ou à se nourrir. Toutefois, les craintes et les angoisses sont présentes.

S'il est actuellement missionné par la FFF pour encadrer des stagiaires au BEPF, cela ne constitue pas son activité principale. Déjà au chômage après son départ de Nice en 2012, il avait retrouvé un club quelques mois plus tard du côté de Bastia. Une situation qu'il avait très mal vécue alors que Julien Sablé était encore joueur.

"Je m’appuie beaucoup sur ça et c’est pour cela que j’avais arrêté ma carrière plus tôt que ce que je pensais, pour en être l’acteur. Ensuite, j’ai eu la chance que l’ASSE m’accompagne dans ma reconversion et en huit ans, de passer tous mes diplômes. Le chômage n’est pas un moment facile, mais cela fait partie du processus."

"Quand est-ce que ça va arriver ?"

Julien SABLE (Entraineur adjoint Saint-Etienne ASSE) during the Ligue 1 Uber Eats match between Metz and Saint-Etienne at Stade Saint-Symphorien on October 30, 2021 in Metz, France. (Photo by Dave Winter/FEP/Icon Sport)

Alors pour se donner un maximums de chances d'être prêt au moment où un club fera sonner son téléphone, il regarde 3 à 4 rencontres de football par jour. Cela n'empêche pas l'ancien capitaine de l'ASSE de trouver la période difficile. "J’ai beaucoup de potes aussi au chômage et c’est douloureux. Des moments vous êtes isolés, le téléphone sonne moins, des gens ne vous appellent plus. L’entraide fait du bien, mais on connaît les règles du jeu et on les a acceptées."

Il en profite pour reprendre une vie "normale", celle d'un père de famille qui peut accompagner sa fille à l'école ou à son cours d'équitation. Une façon de reprendre appui sur terre après avoir vécu un quotidien au rythme endiablé mais également générateur de stress et d'angoisse. 

Julien Sablé a accompagné les quatre derniers coaches de l'ASSE : Gasset, Printant, Puel et Dupraz. Une richesse pour ce jeune entraîneur qui a été dans l'obligation de s'adapter à des personnalités, des styles, des approches tactiques différents.

"Par moments, il y a des passages où vous ne voyez pas de lueur et vous vous dites "quand est-ce que ça va arriver ?" Il y a un projet qui vous intéresse mais qui ne se concrétise pas, et en compétiteur, vous le prenez comme une défaite. Quand vous devez refuser un poste parce que vous n’avez pas tous les moyens pour le réussir, c’est un choix difficile parce que vous embarquez votre famille là-dedans."

Ne reste plus qu'a souhaiter à ce disciple de Frédéric Antonetti de trouver un poste dès qu'il le pourra.