Jérémy Clément a sorti un livre "Pour le plaisir" dans lequel il raconte bon nombre d'anecdotes. Il revient sur sa carrière et sur son passage stéphanois. Extraits.

Un seul but stéphanois et le pactole pour Arnaud

"C'était le 12 mai 2015. Deux jours avant, nous avions fêté le premier anniversaire de notre fille Liséa. Nous nous étions retrouvés chez des amis pour un barbecue. Au beau milieu d'une partie de pétanque, Arnaud, un bon copain, m'avait dit avoir une vision : "En l'honneur de ta fille, tu vas marquer samedi contre Nice." J'avais ri. Joueur invétéré, Arnaud avait décidé de parier sur une application de paris sportifs. Il avait parié 50 euros, je continuais de rire. Il avait insisté et doublé sa mise ! "Samedi, tu marques". Alors que je n'avais mis aucun but en quatre saisons, j'ai marqué ! Ce pari a rapporté à Arnaud la coquette somme de 2 700 euros. C'est dire que ma cote n'était pas bonne !"

Une fin de passage decevante

"Fin janvier 2016, c’est le choc. Le journal L’Équipe publie "la liste noire de Galtier" dans laquelle je découvre mon nom. Le club dément mais le mal est fait. Cette fuite volontaire de la direction agacera profondément notre coach. Les noms évoqués en réunion étaient ceux des joueurs potentiellement transférables, mais en aucun cas blacklistés.

Lorsque la fin de saison 2016 arrive, je n’ai pas envie de partir. Je ne veux pas quitter ce club que j’aime tant et qui m’a tant apporté. Le club me fera comprendre son désappointement de façon on ne peut plus explicite. On ne me fera plus jouer, je ne serai même plus sur les feuilles de match. Alors que j’avais joué près de 40 rencontres la saison précédente, je n’en ferai que 6 durant cette saison 2016-2017, dont 2 en tant que remplaçant, passant de 2760 minutes de jeu à seulement 239. Une humiliation lente et silencieuse, que j’ai encaissée sans rechigner. A ce moment-là, j’ai vraiment compris que je n’étais plus rien à leurs yeux et que j’étais devenu persona non grata.

Je ne garde aucune amertume envers Sainté, c’est la règle du jeu. Les dirigeants définissent leur trajectoire de jeu, et le staff doit suivre et respecter leurs décisions. Je pense que Christophe lui aussi à mal vécu cette dernière saison. Il n’a fait que suivre les directives…"

L'initiateur des partis de tarot

"J’ai été à l’initiative des parties de tarot à Saint-Etienne. À la fin, nous étions 15 à jouer avec 4 tablées en même temps. On jouait tout le temps, parfois à l’excès : lors des mises au vert, avant et après les entraînements, dans l’avion, dans le bus entre l’aéroport et l’hôtel, après le repas, avant la sieste, et quelquefois dans le vestiaire, juste avant un match mais « chut ! », c’est un secret ! Cette convivialité et cette joie de vivre et de partage renforçaient indéniablement nos liens. Les résultats ne pouvaient que suivre. Notre coach, Christophe Galtier, râlait lorsque nous étions en retard, mais au fond, je pense qu’il était bien content de l’ambiance et de l’atmosphère qui régnaient. Il a même fini par jouer avec nous. Quel kif !"

Une musique qui ne faisait pas l'unanimité

"Je me souviens d’un moment particulier lors d’un match important. Les arbitres étaient venus dans le vestiaire à la fin de l’échauffement pour vérifier nos crampons. J’étais responsable de la musique d’ambiance. Lorsqu’ils étaient entrés dans le vestiaire, le son était à fond, et c’était l’hilarité générale, car tous les joueurs chantaient à tue-tête la chanson de Didier Barbelivien. "À toutes les filles". Mon regard a croisé celui des arbitres. J’imagine ce qu’ils ont dû penser de nous pendant le match."