Jean-Luc Dogon et Patrick Moreau vont se retrouver cette saison au sein du groupe "formation" qui regroupera les U17 et U18 et qu'ils animeront ensemble. dans une interview accordée à Evect, ils ont expliqué leur philosophie de travail et ce qui les anime au quotidien...
Patrick Moreau et Jean-Luc Dogon ont notamment abordé un sujet qui alimente souvent les débats dans les centres de formation : le lien entre le groupe professionnel et la formation s'agissant des schémas tactiques à utiliser. Patrick Moreau explique : "L’objectif est de le faire découvrir tous les systèmes parce qu’ils ne sont pas amenés à jouer d’une seule façon. Ils doivent être capables de s’adapter à ce qu’on va leur demander plus tard. Nous, on doit leur faire découvrir, surtout pour les 17. Il faut leur faire découvrir tous les systèmes possibles qu’ils sachent s’adapter, et savoir ce qui va leur être demandé dans chaque système. Alors bien-sûr, on ne change pas tous les week-ends. En préparation, on leur montre deux ou trois systèmes. Le but c’est de les former à être prêts pour le haut niveau. Il y a des joueurs que l’on fait jouer à plusieurs postes, ce qui leur permet de ne pas voir qu’un seul poste. Après, plus ils avancent, plus il faut les fixer à un poste pour qu’ils puissent s’habituer. On ne va pas mettre quelqu’un ailier, juste pour mettre quelqu’un ailier. Si on a un défenseur central qui est gaucher, on peut éventuellement le faire jouer arrière gauche pour le voir. Si on voit qu’il n’est pas à l’aise, on ne va pas insister, le but n’est pas de le mettre en difficulté."
Jean-Luc Dogon rajoute : "Laurent (Batlles) est arrivé avec un système à trois derrière, c’est bien que les jeunes sachent ce que c’est de jouer à trois.
Il y a des clubs où dans les centres de formation il est imposé de jouer comme les pros. On a la chance ici d’être libre, de faire ce que l’on veut, on sait que l’on doit passer tout en revue et on ne nous impose rien du tout et je pense qu’on est dans le vrai. Parce que si demain ça change, il doit falloir réagir très vite. Il faut que les U19 qui montent en réserve soient préparés à ça."
La formation c'est aussi le juste équilibre entre le travail de fond avec le joueur et la recherche de performance. Su ce sujet, Jean-Luc Dogon s'agace : "Le truc qui me gêne un peu c’est que les gens n’ont pas toutes les données. Quand ils nous jugent, quand ils jugent les jeunes, quelque part ils voient les résultats. Mais il y a tellement de choses derrière qui pour nous sont notre priorité… Avant les résultats, il y a beaucoup de choses. Je la comprends parce qu’on a tous envie d’être premiers, faire des phases finales, gagner des coupes mais c’est trop facile ça."
Pour conclure, Jean-Luc Dogon évoque l'excellent classement du centre de formation de l'ASSE : "Je recherche ce n’est pas ce classement-là. C’est le relationnel avec les joueurs, avec mes collègues. Si je ne prends pas de plaisir à venir travailler, il n’y a aucun intérêt et je partirais. C’est comme de partout. Quand on fait un match, et que ça se goupille comme tu as envie, que ça joue bien et que c’est beau à voir, c’est là que je prends le plus de plaisir."