Alors que le football français peine à trouver un diffuseur pour la prochaine saison, Romain Molina a publié une nouvelle vidéo au cours de laquelle il aborde les difficultés des clubs français.

 

Romain Molina : « Pas de panique ! Pourquoi vous paniquez tous ? Le patron de la DNCG a dit l’an dernier que le football français était tiré d’affaires. Mais normalement, quand une personne d’autorité dit cela, c’est quand même une personne de contrôle. Il y a des choses étonnantes ces dernières saisons avec la DNCG. La DNCG valide les clubs et s’en rend compte après. Il ne faut rien dire parce qu’on va passer pour des cons. L’ancienne direction de Dunkerque et de Valenciennes. Niort aussi. Bordeaux et Saint-Étienne disaient qu’ils allaient vendre pour 40 millions de joueurs. Et ça passait ! Les contrôles de la DNCG, j’ai l’impression, c’est comme le brevet des collèges à l’époque. Les clubs continuent à vivre de manière déraisonnée et déraisonnable. »

L’avenir du football français hypothéqué

Romain Molina : « Pourquoi Canal devrait mettre une somme qui n’est pas celle du marché et qui ne représente pas la valeur du football français ? Pour que les gens continuent à vivre au-dessus de leurs moyens ? Non. On a fait croire à l’ensemble du football français qu’ils méritaient le milliard. L’État s’en mêle parce qu’aujourd’hui, c’est très haut. Mais vous avez toujours les défenseurs de Vincent Labrune comme Laurent Nicollin. Soi-disant Canal va le tuer. Non, Laurent, ton club, il perd 25 millions par an. Ta masse salariale, elle est quasiment à 100 % de tes revenus. Tu gagnes 100 et rien que ta masse salariale, elle te coûte 97 ? Comment fais-tu ? Comment peut-on aussi mal gérer un club ? On va vendre des joueurs ? En fait, c’est l’incertitude. Tu joues encore une fois avec de l’argent que tu n’as pas.

Canal a trouvé un équilibre qui lui permet de ne pas trop dépenser. Ils ont pris sur les Coupes d’Europe, le rugby, la Formule 1, etc. Ont-ils vraiment intérêt ? Peut-être un petit peu, mais pas trop. C’est pour ça que le recrutement est très dangereux, très calme. Et forcément, ça va ruisseler, mais dans le mauvais sens. Parce que les clubs de National qui attendent qu’un club de Ligue 2 leur prenne un joueur, etc., ils n’auront rien. Mais la N1 et la N2, vous n’imaginez même pas comment elles sont en train de souffrir.

Au milieu de cette pantalonnade, il se passe quelque chose d’exceptionnel. Comme chaque année, la Ligue, pour le retour du championnat, vous le savez, va diffuser un clip promotionnel. Tous les championnats le font. Dans les années 2015, ça valait 150 000 euros pour le faire. Entre 120 000 et 150 000 en 2015, la Ligue aujourd’hui a conclu un accord avec une société de production pour ce même film promotionnel. Juste la production est passée de 150 000 à plus d’un million. C’est une crise absolue et ils te font un prix pareil.

On a hypothéqué complètement l’avenir du football français. Les clubs vont devoir réduire le train de vie avec 30 à 40 % de revenus en moins. Le problème, c’est qu’il y en a beaucoup qui touchent déjà peu de droits TV. »

Troyes veut rétrograder Bordeaux

Romain Molina : « Actuellement, Troyes, qui a pour actionnaire le City Football Group, met une pression très grande liée à la DNCG, en espérant qu’un club coule pour récupérer la place. Tout le monde se doute que ça peut être Bordeaux. En Gironde, on a déjà Libourne qui fait faillite, mais il y a Bordeaux aussi. On entend que Bordeaux aurait trouvé la solution. C’est comme l’an dernier, Gérard Lopez a la solution, etc. On te parle d’une nouvelle dette. La question, c’est est-ce que la DNCG va encore laisser passer une dette ? Aujourd’hui, tu as l’incertitude parce que personne ne sait rien.
La seule chose qui est certaine, c’est qu’au club, il y a des groupes. Ce qui a sauvé Bordeaux, c’est son centre de formation. Regardez les ventes de l’an dernier. Regardez même l’an dernier, qui est quand même une saison très, très bonne. C’est avec ses jeunes, etc. Le club est complètement divisé, même au niveau de ses supporters. C’est dramatique. Les gens se déchirent autour de Bordeaux. C’est très malsain. Bordeaux aurait pu, comme Strasbourg, comme Bastia, comme tant d’autres, tomber et repartir sur des bases saines. En tout cas, Troyes met la pression. Vous pouvez vous rappeler à l’époque de Luzenac et l’incroyable pouvoir politique qu’avait un club comme Châteauroux à l’époque. »

Football : Trois clubs en péril

Romain Molina : « Dans les autres clubs en difficulté, je vais annoncer ce soir, Niort, ça va déposer le bilan à 99 %. Pourquoi Niort ? Le trou est gros. Hanouna gère le club. Ils ne veulent pas vendre aux locaux. Il y a beaucoup de dettes. Il faut entre 3 et 4,5 millions. Je pense qu’on repart en Régional 1.
Cholet, ça dépose. 800 000 € de trous. Et pour Rouen, quand l’argent n’arrive pas tout de suite… Un rachat, normalement, c’est simple.

L’ASSE n’est pas l’OL

Romain Molina : « Les repreneurs de Saint-Étienne ont de l’argent. Tu ne risques pas de te retrouver dans un schéma Lopez-Textor. Les gens à Lyon vont descendre de Johnny bientôt. C’est dur à dire parce que Gazidis, à la base, devait être très présent. Finalement, il ne va pas venir souvent. Donc, il aura forcément au minimum une personne ou deux de confiance à l’intérieur du club. On va attendre tranquillement. »