Yohan Benalouane, le défenseur formé à l'AS Saint-Etienne, s'est livré exclusivement pour nos lecteurs. Le joueur aux 80 matchs professionnels sous le maillot vert a effectué une immense carrière. Aujourd'hui à 35 ans, il est toujours actif comme joueur mais reste un véritable suiveur de son club formateur. Après 9 ans passés dans le Forez, il répond à nos questions avec grande sympathie.
Tout d’abord Yohan, comment vas-tu et que deviens-tu ?
Je vais bien. Actuellement je suis rentré en Italie. Après deux années en Grèce, je suis rentré en Italie pour être auprès des miens. J’ai passé 6 ans en Angleterre et 2 ans en Grèce. Ils voulaient que je prolonge en Grèce mais j’ai privilégié un retour en Italie. Je joue à Novara (Série C) et j’ai fait ce choix car c’est un nouveau président qui a pris les reines avec de belles ambitions. Aussi, le coach a été mon partenaire à Parme. Le puzzle s’est assemblé et ça s’est fait naturellement.
Tu es arrivée à Sainté en 2001 au centre de formation. Raconte nous tes classes au centre ?
Je suis arrivé à l’âge de 13 ans. C’est un passage difficile car tu laisses toute ta famille et tes amis. J’ai eu beaucoup de mal les 3-4 premiers mois. J’ai dû m’acclimater. Je venais d’un petit village (Bollène dans le Vaucluse) et je suis arrivé dans une plus grande ville. Il m’a fallu du temps pour me faire aux nouveaux codes. Il y avait beaucoup de très bons joueurs et la compétition a été rude. Les débuts étaient difficiles, je voulais rentrer chez moi.
J’ai eu un déclic un jour suite à une conversation avec mon père. La scène je l’ai encore dans la tête. J’appelle mon père et je lui disais que ce n’était pas fait pour moi. Pourtant rentrer à Saint-Étienne c’était un rêve. J’étais le plus heureux du monde de rentrer en centre c’était mon objectif. Quand je lui ai dit ça il m’a répondu « Tu as choisi d’être là-bas alors tu assumes » et il a raccroché. Après cette discussion, j’ai eu une semaine de doutes et ensuite j’ai enfin pu montrer mon vrai visage. Les 5 premiers mois c’était difficile mais j’ai ensuite pu m’exprimer et commencer véritablement mon parcours à l’ASSE !
12 janvier 2008 tu vis ton 1e match pro contre Valenciennes. Laurent Roussey te lance dans le grand bain. Grosse pression ?
Oui et avant d’en arriver là j’ai eu des entraîneurs qui ont été extrêmement importants dans mon éducation footballistique mais aussi dans mon éducation d’homme. J’ai envie de les nommer car ils ont été importants. Je pense notamment à Sebastien Degrange, Gilles Rodriguez, Jean-Phillipe Primard mais surtout l’homme qui m’a accompagné jusqu’au monde pro et que je considère comme un second père c’est Gérard Fernandes.
Il m’a fait faire les premiers entraînements avec Antonetti, il a toujours poussé pour moi. J’ai ensuite commencé avec Laurent Roussey contre Valenciennes. Un grand Valenciennes avec Steve Savidan, on avait d’ailleurs perdu 2-0 mais j’avais fait une plutôt bonne prestation (sic).
Ta première à Geoffroy Guichard, c’est lors d’un derby (ndlr but de Benzema à la 92e). Tu rentres à la mi-temps à la place de Nivaldo. Quel baptême du feu ! Quels souvenirs tu en gardes ?
Lyon je connaissais depuis plusieurs années. Quand tu joues à Saint-Étienne depuis tes 13 ans, tu joues toutes les années contre Lyon. Ce qui changeait l’environnement, l’ambiance magique de Geoffroy Guichard et toute cette pression mais c’était formidable, un super souvenir !
Si tu devais garder qu’un seul moment de ta carrière stéphanoise, c’est lequel ?
Je pense que mon premier but en coupe d’Europe contre le Werder de Brême. Il était spécial. Le fait de marquer dans ton propre stade, là où tu as grandi, devant les supporters qui t’ont fait rêver, c’était incroyable. Il faut savoir que nous ce qui nous faisait rêver quand on était jeune, c’était les joueurs oui mais surtout les supporters. Et d’avoir leur reconnaissance, c’était magique !
Tu découvres ensuite l’Italie, l’Angleterre et la Grèce. Au final tu joues la coupe du monde avec la Tunisie, Champions League, l’Europa League, la Série A, la Premier League. Tu pensais faire une aussi grande carrière dans ta chambre à l’Etrat ? Tu dois en être fier !
En tout cas, c’était mon rêve. C’est vrai que ça nes’est pas mal déroulé (sic). Tu sais quand on a commencé on était un super groupe avec Bafé Gomis, Blaise Matuidi, Mouhamadou Dabo. On rêvait d’aller au plus haut niveau possible. Pour moi, avoir joué la Coupe du monde et la Champions League, c’est quelque chose d’extraordinaire ! En Série A et en Premier League, j’ai joué contre des joueurs de très haut niveau (Ibrahimovic, Aguero…). Tout ça, c’est l’objectif d’une carrière et ça je le dois grandement à Sainté.
Si je devais garder qu’un seul joueur que j’ai affronté c’est Antoine Griezmann (en quart de finale de ligue des champions avec Leicester). Il est tellement difficile à prendre car il est toujours entre les lignes et il joue toujours en une touche. C’est clairement le joueur que tu préfères avec toi que contre toi !
Plusieurs fois ton nom a été évoqué pour un retour à l’ASSE comme en décembre 2017 quand Gasset reprend l’équipe. Y-a-t-il eu des contacts ou jamais rien de concret ?
J’avais vu que mon nom a été associé à l’ASSE dans les journaux. Honnêtement, il n’y a jamais rien eu de concret et c’est dommage. J’aurais voulu rendre au club tout ce qu’il m’a donné mais nos chemins ne se sont pas recroisés malheureusement.
La seconde partie de l'interview est à retrouver demain à 12h. Le joueur y évoquera l'actualité stéphanoise (Vente, Laurent Batlles, Loic Perrin, les résultats mais aussi les supporters)