Bernard Caïazzo s'est longuement exprimé aujourd'hui à l’Assemblée Nationale dans le cadre d’une grande audition. L'occasion d'évoquer la vente de l’ASSE. Extraits.
"J'aimerais trouver un milliardaire qui puisse mettre le même argent que met Rybolovlev, ou McCourt. Ce n'est pas si facile que ça aujourd’hui. Vous avez des gens qui disent qu'ils ont les moyens, mais à la fin ils n'ont pas grand chose et feront plutôt moins bien que ce que nous nous avons fait depuis vingt ans.
Nous, nous sommes touchés par une limite d'âge. Roland Romeyer à 76 ans, moi 67 ans et c'est inéluctable. L’âge est inéluctable. Nous sommes obligés d'aller dans une démarche successorale. C’est logique. C’est le sens de la vie. Mais derrière, un club de football n'est pas une entreprise comme une autre. Il y a une dimension sociale, médiatique, publique extrêmement importante. Vous ne pouvez pas dire je m'en débarrasse et derrière ça, je ne me soucie pas de ce qu'il va se passer après. Vous devez avoir dans une démarche successorale, une démarche dans laquelle vous devez être sûr que les gens qui viennent après ne sont pas des doux-rêveurs. Que ce sont des gens qui ont des moyens.
Pour moi, le profil idéal, pour faire passer un cap à ce club qui est en moyenne 5e du championnat sur les dix dernières années en ayant le 8ème , 9ème budget de France. Faire passer un cap, ça veut dire avoir pour moi la capacité d'un groupe qui investit plusieurs centaines de millions d'euros pour passer à un club du top 4. Pour passer à un club du top 4, la politique de formation qui est mené par Claude Puel et qui est excellente ne suffit pas. Il faut passer à une autre politique où vous avez des cadres de haut-niveau capables d'amener l'équipe dans ce top 4. C'est une nécessité. Vous n’y arriverez pas sans ou ça prendra beaucoup de temps.
C’est un peu la politique de Guy Roux. Je comparerais Saint-Etienne aujourd'hui à l'AJ Auxerre de l'époque Guy Roux. Politique de formation, entraîneur très expérimenté, ça ressemblerait plutôt à cela avec une dimension médiatique plus forte, certainement. On est conduit à faire cette politique de formation. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls. Tous nos collègues ne voient pas quelle autre politique qu’une politique de formation abouti. Nous avons 19 jeunes issus de l’académie qui ont joué. C’est un record en Europe. Et nous avons 35% du temps de jeu sur des moins de 20 ans. Nous aurons probablement l’équipe la plus jeune du championnat cette année. Pour moi ce sont des éléments très positifs.
Après, le plus grand bonheur qui pourrait nous arriver c'est d'avoir des successeurs possédant des moyens beaucoup plus importants. Vous prenez Lens, l’actionnaire en ait à plus de 100M€ de sa poche. Le brave Kita qui est très vilipendé, il en est tout de même à 130M€ de sa fortune personnel. Regardez ces modèles, est-ce qu’ils vont vous amener vers la Champions League ?
Combien de moyen faut-il ? Quelle politique ?
Il faut une politique de formation. Il faut des moyens investis de façon intelligente. Et il faut des réformes fortes. Mais des réformes qui ne s’arrêtent pas au niveau national. La France ne s’arrête pas à l’hexagone. On a besoin de l’UEFA, de la FIFA pour nous aider à pondre ses réformes. »