L'ASSE a terminé sa saison par une accession en ligue 1. Pourtant, la saison n'a pas été de tout repos dans le Forez. Laurent Batlles, entraîneur de l'équipe jusqu'à décembre, raconte sa vision des choses sur la saison, son passage et ses erreurs pour maligue2. Extraits d’une retranscription realisée par nos confrères de Poteaux-Carrés.
Des blessures fatales pour Batlles ?
Laurent Batlles : "Comment j’explique nos 5 défaites consécutives alors qu’on sortait d’une série de 10 matches d’invincibilité ? Parce que, parce que, parce que… Parce que je me retrouve avec Gautier qui se fait mal. Avant le match d’Angers, j’ai dans la semaine cinq blessés. Des mecs comme Larsonneur, Batubinsika, Wadji qui se refait mal, Bentayg aussi, je crois… Pfff ! Est-ce que c’est pour ça que derrière on a eu les défaites, je ne sais pas quoi dire. Je ne veux pas non plus tout assimiler au fait qu’il y ait des blessures. Mais malgré tout, quand tu perds des joueurs importants à un certain moment et notamment sur ces matches-là, pfff ! Ben y’a ça et y’a peut-être aussi des choix… De toute façon, je ne peux pas tout mettre sur l’aspect des blessures. Il y a peut-être aussi des choix que j’aurais dû faire différemment."
Une préparation catastrophique
"On n’a pas pu faire notre dernier match de préparation l’été dernier à cause d’un virus. Ça a été terrible. Il y a un joueur qui perdu sept kilos. Briançon, derrière, on pensait qu’il était rétabli, mais il s’est entraîné une fois, il ne pouvait pas. Il y en a 4 ou 5 voire 6 qui étaient comme ça. On ne savait plus quoi faire. On a fait des analyses. Quand tu commences le championnat et que tu en es là… Ce n'est pas évident, mais tu ne peux pas te retrancher derrière ça. Le foot est ainsi fait que tu joues tes matches et tu dois les gagner, point barre."
Des anciens joueurs reconnaissants
"J’ai eu énormément de messages de mes anciens joueurs. La plupart des joueurs qui sont dans cet effectif aujourd’hui, j’ai fait des pieds et des mains pour les avoir. Parfois contre l’avis de beaucoup de monde… Ils le savent et bien sûr que je suis heureux que le club remonte. Je vis toujours à Saint-Etienne. Je suis heureux pour, eux aussi, parce qu’il y a des joueurs qui ont vécu des moments pas faciles. Mais on a des liens avec certains qui seront à vie. Il y en a beaucoup qui m’ont envoyé des messages. Je leur renvoie la balle, car c’est aussi grâce à eux que j’ai vécu de très bons moments en tant qu’entraîneur. Des moins bons malgré tout, mais ça fait partie de la vie. J’ai eu beaucoup de messages d’eux par rapport à ce que l’on avait vécu sur la première partie de saison."
"J’ai été très touché par tous les messages de mes anciens joueurs. Ça ne se fait pas tout le temps mais en regardant les matches de barrage et tout ça… Même s’il y a eu bien sûr un travail qui a été fait derrière, dans la construction de ce que l’on voulait mettre en place, on avait dit qu’on avait un objectif et je pense qu’on ne s’était pas si trompé que ça. Maintenant, il y a eu quand même un mercato hivernal qui a été très intéressant du côté de Saint-Etienne, notamment un joueur que je voulais depuis un moment, que je voulais récupérer car je savais qu’il avait des stats avec Brest. Il ne pouvait pas ou ne voulait pas venir à un certain moment."
"J'aurais aimé démarrer la saison avec Irvin Cardona" (Batlles, ancien coach de l'ASSE)
"J’aurais aimé démarrer la saison avec Irvin Cardona mais ça ne pouvait pas se faire car il y a des choses malgré tout dans le football où quand des joueurs s’en vont d’un endroit, ils se disent « ouais, on va aller ailleurs, on va réussir là », et en fait comme ils ne réussissent pas, ils se disent « en fait, je vais peut-être revoir ma copie. » Pour Niels Nkounkou, ça avait été pareil. Quand on appelle à l’intersaison de l’été, on vous dit : « non, on préfère avoir un club de Ligue 1, on préfère ci, on préfère ça. » Mais quand ça joue un peu moins, les joueurs se disent « autant aller dans un club de L2 qui joue la montée, ça peut me permettre de me relancer. » C’est pour ça qu’avec Loïc et avec Jef (Soucasse) et Samuel Rustem, en appelant les joueurs, on leur a tenu ce discours-là : « on a eu une première partie compliquée, vous aussi. Si vous faites une seconde de partie de saison intéressante, c’est bénéfique pour tout le monde ». C’est ce qui se passe souvent."