Ces dernières une rivalité naissante a commencé à apparaître entre stéphanois et auxerrois. Sans aucun doute, l’acte fondateur se situe en mai 2022, au moment du barrage retour à Geoffroy-Guichard, lorsque l’ASSE a perdu la séance de tirs au but et a été reléguée aux dépends de l’AJ Auxerre, promue en Ligue 1. Depuis, les deux équipes se sont affrontées deux nouvelles fois cette saison, deux rencontres aux destins différents.

Les images de la relégation et du chaos à Geoffroy-Guichard en 2022 sont encore dans toutes les têtes. Un envahissement de terrain, des fumigènes balancés sur le terrain et sur la tribune présidentielle, des feux d’artifice, des bombes lacrymogènes et grenades de désencerclement utilisées par les forces de l’ordre, le canon à eau… Des images traumatisantes et choquantes, reflets de la détresse de nombreux supporters. Le Chaudron, le Peuple Vert et l’équipe en a payé le prix fort avec 4 matchs à huis clos et trois points de retrait.

« Ce soir-là, j’ai pleinement compris les ultras de l’ASSE »

Dans le documentaire « Dans la tribune« , réalisé par des étudiants du master de journalisme de l’Université de Bourgogne, plusieurs supporters ultras de l’AJ Auxerre, témoignent de leur passion pour l’AJA. Un passage est consacré à la remontée du club en Ligue 1 à l’issue de la saison 2021/2022. Un supporter ultra auxerrois, présent en parcage ce soir du barrage, revient sur ce moment de chaos :  « Je suis resté figé, j’étais contre la vitre du parcage à Geoffroy-Guichard. J’ai regardé tout le stade, j’ai regardé cet attroupement parce que c’était le chaos complet pour Saint-Etienne. Quand tu es supporter ultra de Saint-Etienne c’est tout juste horrible, tu as envie de tout casser. C’est pour ça que pour moi, tout le procès qu’il y a eu derrière sur la place publique… Quand tu n’es pas ultra justement, tu condamnes très très vite les gens et les choses. Quand tu es ultra, la rage que tu as, quand tu vois ton équipe, surtout une équipe qui a sombré comme ils ont sombré avec les joueurs qu’ils avaient…

Moi ce soir-là, je les ai pleinement compris les stéphanois, parce que ce qu’il s’est passé à Geoffroy-Guichard c’est un peu ce qu’il s’était passé 10 ans auparavant à l’Abbé-Deschamps à Montpellier. Et quand tu sacrifies ton temps, quand tu sacrifies ton pognon pour ton équipe, que tu te déplaces et que tu vois des mecs qui ne mouillent pas le maillot et qui ne font aucun effort pour le blason ou très peu, clairement tu as la rage. »