Bernard Lions n'a pas caché sa satisfaction de voir le club de l'ASSE remonter en ligue 1, mais surtout de voir le club changer de propriétaire. Il avoue que "cette vente l'a autant passionné qu'épuisé". Extraits de son passage chez Carton rouge.
Des tentatives d'instrumentalisation sur la vente ?
"Tout le temps ! J'ai eu des propositions financières, des postes qui m'ont été promis à l'ASSE par des étrangers mais aussi des français... oui tout le temps ! Avec ces gens-là je suis journaliste et j'ai une carte de presse. J'ai des droits et des devoirs, c'est d'informer ! Quand je dis que Lomakin va venir visiter les installations à Saint-Étienne, c'est juste ! Je n'ai jamais dit que Lomakin allait racheter le club. On mélange tout. Il y a beaucoup de dossiers que je n'ai pas écrit car ce n'était pas sérieux. L'équipe n'est pas une agence de communication pour mégalomane surexcité qui veulent se faire de la pub. Je peux vous donner un exemple avec panthère noire. J'ai sorti le nom et les dates et les signatures des promesses de vente. Je les ai vus et j'ai fait mon travail."
L'information Gazidis
"Je vais vous faire une confidence sur Gazidis, j'ai un ami en Angleterre qui m'a appelé au mois de janvier pour le parler de Gazidis. Ce qui est important dans mon métier, ce n'est pas ce qu'on te dit mais qui te le dit, la source. Cette source-là était très fiable. On me dit à ce moment-là que le président du Milan AC va devenir le président de l'ASSE. J'ai vérifié, recroisé et ça, ce n'est pas regroupé. Plutôt que de sortir n'importe quoi, je n'ai rien sorti. Quitte à me faire doubler. Je n'avais qu'une source, je n'ai pas pu la recouper. J'ai attendu le 18 avril, car deux jours avant, j'ai quelqu'un qui m'a appelé et il le parle de Gazidis. J'ai sollicité une troisième source qui m'a confirmé. C'est là que je sors le papier."
"La vente, c'est une histoire de 7 ans pour moi. Je m'étais dit de façon très prétentieuse que l'exclusivité de la vente, c'est moi qui la sortirait !"
La bonne pioche pour l'ASSE ?
"Comme l'a dit un président de banlieue (Jean-Michel Aulas), Gazidis est surdimensionné pour l'ASSE. Je rappelle que c'est un membre fondateur de la MLS, DG d'arsenal pendant 9 et à Milan ou il a tout remis à l'endroit avec trois ans après le titre de champion d'Italie. C'est une réussite sportive incroyable et incontestable."
"Il devait venir à plusieurs au départ, dont monsieur Pagliuca qui est majoritaire à l'Atalanta Bergame. Et enfaite, ils ne se sont pas vraiment entendus. C'est pour ça que Larry Tanenbaum a créé Kilmer Sport pour que la structure detienne à 100% l'ASSE. Il n'y a pas 3/4 actionnaires comme monsieur Textor à l'OL. Je suis extrêmement confiant. Le club est sauvé financièrement par des gens qui sont du monde du football et par une fortune qui équivaut à trois fois celle de MC Court à Marseille."
"Les négociations ont débuté en novembre. En huit mois, ils ont le temps de faire des audits. À mon envie, ils savent exactement comment et avec qui ils veulent travailler."
Cardona à l'ASSE ?
"Je ne vois pas quel club pourrait mieux convenir à Irvin Cardona que l'ASSE. Moi, je veux bien qu'il reparte à Augsburg, mais je rappelle qu'il y a un mercato (hiver 23) il avait refusé pour partir en Allemagne, il n'a pas joué et est resté en échec sportif pendant un an. À Saint-Étienne, il a tout. Il a le public avec lui, un entraîneur qui l'a véritablement lancé en ligue 1 et c'est le chouchou des supporters. Cela sera la première star de Kilmer Group. En plus, il veut rester donc il y a aucune raison qui fait qu'il ne restera pas. Les discussions sont en cours. Après, il faut voir ce que veut faire Kilmer Group sur sa construction d'effectif.
Ils ont gagné du temps avec la montée en ligue 1. Pour moi, il y a un ou deux qui peuvent être titulaires en ligue 1. Il y en a beaucoup qui doivent partir et ça a un coût de les faire partir. On verra comment ils vont se positionner là-dessus."