Alors que l'ASSE s'enfonce un peu plus dans la crise après la défaite d'hier face à Rodez (0-2), la rumeur d'un limogeage de Laurent Batlles ne faiblit pas, et ce malgré les propos tenus par Jean-François Soucasse hier en conférence de presse. Des noms seraient d'ores-et-déjà à l'étude...
Hier soir, après la défaite de l'ASSE, bon nombre d'observateurs s'attendaient à des annonces. Comment aurait-il pu en être autrement alors que le club stéphanois venait d'être fessé par Rodez à domicile dans un match entre prétendants au maintien. L'attente grandissait quand la chaîne Bein Sports révélait que balles ne se déplacerait pas sur le plateau TV comme il le fait habituellement, mais serait présent en conférence de presse pour des "annonces"...
Il sera finalement accompagné par Jean-François Soucasse. Un peu sur le côté, comme participant solidairement à la scène, mais pas trop, Loïc Perrin et Samuel Rustem écoutent au pied de l'estrade.
Soucasse annonce la continuité...
Jean-François Soucasse prend la parole et explique qu'il ne fuira pas ses responsabilités. Qu'il assume et se montre solidaire. "C’est ma place d’être là et on ne peut pas laisser Laurent seul face aux difficultés que le club rencontre. Ce soir, on a touché le fond et les limites d’une équipe qui après avoir montré de belles choses, se trouve aujourd’hui dans la difficulté. Quand on voit le travail qui est effectué, le professionnalisme des gens qui essayent de porter ce club de la meilleure des façons, la moindre des choses est d’être à leurs côtés."
Peu à l'aise en communication, Jean-François Soucasse tente d'éteindre l'incendie en jetant des gouttes d'optimisme au milieu du foyer. Il poursuit, "j’ai entendu les critiques, les chants. Par contre quand on aime son club, son métier, le sport, il y a deux manières. Soit on baisse la garde, et on va chercher 10 000 responsabilités. Ça, c’est l’arme des faibles. Ce qu’on va essayer de faire, c’est tous ensemble comment reprendre le cours d’un projet collectif. Toute autre position que celle-là ne me semblerait pas juste."
En homme fort, donc, Jean-François Soucasse explique qu'il faut poursuivre le travail et tenter de guérir le club d'un mal qui semble aujourd'hui tellement profond que rien d'autre que l'amputation ne peut être envisagé. Ce sera la réflexion engagée par les deux actionnaires du club, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo. Leur absence ne va pouvoir durer plus longtemps. Si le second a pris son parti de piloter à distance, le premier gravite toujours dans l'environnement du club. Les deux placent actuellement leurs pions afin de lancer une énième partie d'échecs sur fond de deux interrogations : Faut-il décapiter la direction actuelle ? Laurent Batlles doit-il conserver la responsabilité du groupe professionnel ?
Trois entraîneurs sur une shortlist ?
S'agissant de la première question, les réponses pourraient rapidement arriver. La seule présence attendue de Jean-François Soucasse aux côtés de Laurent Batlles en conférence de presse avait davantage des airs d'improvisation que de stratégie de communication. Là où certains y ont vu un coup de génie, d'autres y ont ressenti comme une ambiance de sauve qui peut...
Concernant le poste d'entraîneur de l'ASSE, Bernard Lions ose avancer trois noms dans L'Equipe du jour, dont deux ont déjà largement tourné dans la presse ces derniers temps. Ainsi, c'est sans étonnement que le profil de Jean-Marc Furlan, qui a fait monter l'AJ Auxerre (et fait plonger l'ASSE en Ligue 2 au passage !) en fin de saison dernière est évoqué. Furlan est un bâtisseur. S'il était le prochain entraîneur des Verts, il lui faudrait du temps, peut-être davantage que les deux ans planifiés par Soucasse, Perrin, Rustem et Batlles.
Autre profil bien connu de la maison Verte : Frédéric Antonetti. A 61 ans, il se sentait trop usé pour poursuivre à Metz. Remplacé par László Bölöni, de 7 ans son aîné, il a peut-être pris conscience qu'il avait encore à apporter dans le football. Il pourrait tout à fait composer avec son inimitié envers Bernard Caïazzo. Cela pourrait même ressembler à une forme de pied-de-nez pour celui qui avait été remercié en 2004 alors qu'il venait de remporter le titre de champion de L2 et d'obtenir la montée des Verts en L1 !
Enfin, Patrice Garande (61 ans) n'a jamais caché son envie d'entraîner l'ASSE. L'ancien attaquant qui a fait les beaux jours du club stéphanois (78 matches et 26 buts entre 1977/79 puis 1987/89), aux côtés de Philippe Tibeuf, ne dirait pas non aux Verts et partirait, comme Antonetti, avec l'avantage de connaître le club de l'intérieur.
Furlan, Antonetti et Garande ont entre autres une qualité, celle d'être libres. Leur recrutement ne coûterait pas cher à une ASSE qui pourrait en revanche perdre les deux ans de salaire de Laurent Batlles qui ne fera aucun cadeau à l'ASSE. Les prochains jours seront cruciaux : soit la continuité sera décidée et l'opération colmatage se poursuivra, soit une petite révolution viendra secouer la coque du navire afin qu'il remonte à la surface et navigue à nouveau fièrement...