Pascal Dupraz, arrivé en décembre à l'ASSE, a toujours compris qu'il avait été missionné pour une opération maintien de 6 mois, pas davantage. Cela ne l'empêche pas aujourd'hui de vouloir négocier une prolongation de contrat avec des Verts peu enclins à le faire.
Pascal Dupraz souhaite aller plus vite que la musique et nous pourrions même assister à quelques sauts de disques cassant l'harmonie d'un vinyle qui glissait jusque là parfaitement sous le diamant. L'intérêt général a-t-il (déjà ?) été rattrapé par celui de l'homme ? Espérons que non. L'union sacrée a été décrétée par Dupraz lui-même, expliquant qu'il avait besoin de toutes les forces vives à tous les étages du club. Ses premières conférences de presse s'attachaient à parler des autres, des anonymes du club, de ses joueurs qu'il aime, de ses dirigeants qu'il ne remerciera jamais assez...
Et puis la mélodie a semblé dissoner ce jeudi lors de la conférence de presse organisée avant la réception de Troyes. Une phrase, une envie, un rêve de souhaiter assister à une rencontre des Verts depuis un kop à Geoffroy Guichard, et ce dès le maintien acquis ! Une sortie qui a fait réagir et en a étonné plus d'un, au club comme du côté des observateurs. Pascal Dupraz s'est-il laissé grisé par une série de résultats positifs ne lui laissant aucun doute sur un maintien quasi acquis dans sa tête ? Possible.
Pascal Dupraz évoque depuis quelques jours la possibilité d'une prolongation à l'ASSE. L'appétit venant en mangeant, il a même remis un coup de pression aux dirigeants après le très bon match nul obtenu à Lille la semaine dernière (0-0). Une attitude très éloignée de ce que prônait Pascal Dupraz ces dernières semaines, à savoir une union sacrée de nature à recentrer chacun sur l'objectif général et non sur les petites envies personnelles. Du côté des dirigeants, le sujet n'est pas d'actualité et ne le sera pas davantage dans les prochaines semaines. L'incertitude sportive et le projet de vente du club empêchent toute négociation à ce jour.
Pourtant, en évoquant son cas personnel et en insistant auprès des dirigeants, Pascal Dupraz n'est-il pas en train de fragiliser la dynamique qu'il a lui-même installée ? Son attitude semble avoir des répercussions sur le groupe, et donc sur le jeu. Ce vendredi, le visage de l'équipe a changé et la grinta n'était plus aussi perceptible. Denis Bouanga, très bon après avoir été extrêmement bien géré par le coach haut-savoyard, est retombé dans ses travers. Wahbi Khazri était nerveux comme rarement vu depuis des semaines. Ryad Boudebouz a été davantage attiré par le jeu offensif que par son rôle de relayeur, répondant à des consignes tactiques qui ont étonné dans le vestiaire autant qu'elles ont plombé la qualité de la prestation des Verts face à Troyes. Le disque serait-il déjà rayé ? Il est trop tôt pour le dire. Quoiqu'il en soit, les Verts et leur coach en tête ne peuvent oublier d'où ils viennent et anéantir sur l'autel de l'égocentrisme tout le travail de résilience accompli avec réussite jusque là.