L'ASSE reçoit Amiens ce samedi à 19 heures. Le coach amiénois nous a fait le plaisir de répondre à nos questions en ce début de semaine.
Avant de vous imposer face à Pau ce week-end, vous restiez sur 3 défaites consécutives. Un soulagement de s’imposer à domicile ?
« Oui parce que les séries de défaite ça ne nous rappelle pas de bons souvenirs. À la 11ème journée on était co-leader avec Bordeaux à l’époque, puis on avait enchaîné une série de 4 défaites de suite entre la J12 et la J16. Là quand on est sur 3 défaites, on a vraiment envie de stopper cette spirale. C’était important pour nous de gagner. On n’avait pas gagné lors de nos 6 derniers matchs à domicile.
Ça avait d’ailleurs commencé avec Saint-Étienne à l’aller. C’est 4 défaites et 2 nuls. Ce qui est quand même incroyable, alors qu’on a haussé notre niveau de jeu globalement, et on n’arrivait plus à gagner un match. C’est incroyable. Bon après on a aussi joué Saint-Étienne, on a joué deux fois Bordeaux, on a joué Metz, on a joué Le Havre, on a joué Annecy il y a 15 jours qui marchait encore sur l’eau.
Donc des matchs pas faciles non plus mais des belles prestations qui se transformaient en défaite ou en match nul bêtement concédé contre Le Havre à 3 minutes de la fin alors qu’on a un ballon incroyable de Tolu (Arokodare) à la 40ème qui doit faire 2-0. À deux mètres de la ligne, il est capable de ne pas marquer. Et contre Bordeaux où on mène 1-0 à la 80ème et on prend 2 buts. Donc voilà ce sont des choses qui nous ont marquées et qu’on n’aurait pas aimé voir recommencer contre Pau.
Contre Bordeaux on a fait une bonne première mi-temps, on a souffert en deuxième mi-temps, mais jusqu’à la 71ème minute, la tête de Maja, Gurtner fait un très bel arrêt, sinon ils n’ont rien. »
Sur le match aller à La Licorne. Que retenez-vous de ce match-là ?
« Je retiens qu’on fait une très bonne première mi-temps, je pense qu’on méritait d’ouvrir le score en tout cas. Bon après, je retiens aussi qu’on fait un cadeau sur le penalty (transformé par Wadji). Bon après on peut discuter de la véracité ou de la sévérité du penalty.
Ce que j’ai dit après le match, je le redis : on ne doit pas faire ce geste, Mendy va mettre son épaule. Alors on dit « épaule contre épaule » mais là c’est plutôt poussé. Alors ça se siffle, ça se siffle pas, c’est un peu sévère, on peut dire ce que l’on veut, mais en tout cas ce que j’ai dit à mes joueurs c’est que, le mieux c’est de ne pas donner à l’arbitre la possibilité de siffler. Et si on ne veut pas lui donner la possibilité de siffler, on ne va pas faire ce genre d’actions surtout sur des ballons qui sont anodins.
Donc j’ai vraiment du regret par rapport au but qu’on encaisse, au penalty qu’on donne. Sinon je pense que notre première mi-temps était excellente et puis après évidemment avec l’ouverture du score de Saint-Étienne ça a été plus dire. »
Plusieurs joueurs montent en puissance ces dernières semaines, on pense à Leautey ou Kakuta.
« Leautey lui, quoi qu’il arrive, il fait une très très bonne saison chez nous. Il n’a pas vraiment été récompensé en terme de passes décisives, de buts etc… C’est pour ça que je suis content que sur les 2 derniers matchs, il ait fait une passe décisive sur le match de Bordeaux et un but contre Pau, parce que vraiment ça récompense tous les efforts qu’il a fait depuis le début de saison.
Gaël Kakuta, lui fait une entrée tonitruante en 2ème mi-temps contre Dijon au mois d’octobre quand on a gagné à 10 contre 11. Après il a eu un peu de mal à retrouver son rythme, et maintenant… On sait que Gaël c’est ce genre de joueur qui a un talent en plus. Sur les derniers matchs, dans l’axe, il était extrêmement surveillé. Contre Metz, ils ont quasiment détaché Maïga sur gueule tout le match en maquage individuel donc ça a été difficile pour lui. »
Que pensez-vous de l’ASSE d’aujourd’hui qui a beaucoup évolué depuis le match aller ?
« C’est une équipe qui a beaucoup évolué dans son effectif, qui a pris des joueurs confirmés. Il y en a que je connais très bien. Pavlovic. Kader Bamba qui a fait toute la saison avec nous l’année dernière. D’ailleurs j’ai vu le penalty qu’il a provoqué à Bordeaux, c’est exactement le style de Kader. Après je ne parle pas des autres. Quand on voit ne serait-ce que le banc de touche de Saint-Etienne…
Aujourd’hui c’est un gros effectif, un effectif de qualité. Il ne faut pas oublier non plus, attention, qu’ils sont partis avec 3 points de retard, qu’ils ont remonté tout ça, avec franchement une belle confiance des présidents, des dirigeants envers Laurent Batlles.
Parce que ça n’est pas tous les présidents qui font toujours preuve d’autant de patience. Et puis aujourd’hui je pense que la patte de Laurent prend et que l’équipe est en confiance par rapport à ses résultats. Ils sont sur 4 victoires, 1 nul. J’ai envie de vous dire que je suis très content pour Saint-Etienne de les voir sortir la tête de l’eau et de retrouver une place qui est plus en adéquation avec l’effectif et puis leur histoire. Déjà Saint-Étienne en L2, quand on voit Bordeaux/Saint-Étienne, on voit bien le niveau de la Ligue 2 pour ceux qui auraient encore de la critiquer. »
À Sainté on a un joueur qui marche sur l’eau au niveau des statistiques, Jean—Philippe Krasso. Comment prépare-t-on un match face à un joueur majeur comme lui ? Un plan anti-Krasso ? On s’adapte par rapport au collectif ?
« Un plan anti-attaquant aujourd’hui..Autant sur quelqu’un, je vois par exemple Maïga qui a pris Kakuta en marquage individuel, c’est dans une zone de terrain bien définie où on sait que le joueur va se retrouver tout le temps… Mais sur un attaquant c’est tellement… Entre le moment où vous avez la possession et le moment où vous perdez un ballon, vous prenez un contre… C’est quasiment impossible. Il fait partie des très bons joueurs de Saint-Étienne, c’est un garçon qui est difficile à contrôler parce qu’il va vite, il a un très bon pied gauche…
Il n’y a pas de plan anti-Krasso, juste une surveillance de tous les instants, accrue, sachant qu’il a la capacité de temps en temps, en se faisant oublier, de récupérer un ballon qui traîne, un contre, n’importe. Donc un joueur de talent, il faut faire attention. Quand on rencontre une équipe, il y a toujours 1 ou 2 joueurs que j’appelle des « joueurs + ».
Lui c’est le meilleur buteur et le meilleur passeur donc il faut faire gaffe. On ne peut pas empêcher un garçon comme ça de jouer, d’être bon dans ses points forts… Si on arrive à réduire son influence, c’est bien. Réduire l’influence de Krasso c’est simplement toucher moins de ballons dans la surface de réparation, quand il les touche, qu’il soit moins libre de ses mouvements, qu’on soit bien concentrés sur lui tout le temps.
Après si vous faîtes une fixation sur un joueur, vous libérez ceux qui sont à côté de lui, et je n’ai pas l’impression que ça soit des manchots. Saint-Etienne recèle de talents, ça serait injurieux de dire « on va s’occuper de Jean-Philippe Krasso » »
Dernière question, comment abordez-vous ce match ?
« On est déçu aujourd’hui de notre classement, mais la victoire nous a remis dans une croyance en nous. On a gagné 3 matchs sur les 13 derniers… Quand vous ne gagnez plus les matchs, vous vous demandez si vous êtes capables de regagner. Donc c’était très important de gagner ce match contre Pau même si tout n’a pas été parfait.
On sait que ça va être une belle ambiance à Saint-Étienne avec beaucoup de public, du monde, des supporters qui suivent leur équipe, qui ont envie de l’amener. Donc ça sera un bel évènement pour nous à vivre. C’est toujours un évènement de jouer à Geoffroy-Guichard. J’y ai joué un paquet de fois en tant que joueurs. On a juste envie d’être à la hauteur de l’évènement.
Et puis tenir tête à cette équipe de Saint-Étienne, jouer avec nos points forts, ne pas trop se poser de questions. Ils ne vont pas tomber contre une équipe d’Amiens qui va mettre 11 joueurs dans sa surface. Si on joue un peu plus bas que d’habitude, c’est qu’ils nous obligeront à le faire.
Nous, on va venir avec le maximum d’ambition bien évidemment. On a aussi des arguments et points forts. On sait qu’on joue une équipe qui a retrouvé beaucoup de couleurs, beaucoup de confiance, ça sent, qui presse fort. On va bien se préparer, pour être capable de répondre. »
Un grand merci à Philippe Hinschberger pour sa disponibilité !
