Ancienne gloire de l'AS Saint-Etienne, Bernard Bosquier s'est exprimé sur le site officiel de l'ASSE. Il revient sur ses années vertes et se prononce sur la Coupe du Monde.

Bernard Bosquier : "J'avais débuté à Alès en 17 ans avant de rejoindre Sochaux. En signant à Saint-Étienne, l'un des clubs majeurs à cette époque, je franchissais incontestablement un nouveau palier. Mon premier match en championnat à Geoffroy-Guichard, je l'ai disputé face à l'O.M. Hervé Revelli avait signé un doublé. Au terme de la saison, nous avons obtenu le premier de nos quatre titres consécutifs.

Le plus impressionnant ? C'est difficile à dire tant il y avait de talents. Je pourrais en citer une dizaine: de Roby à Mémé Jacquet en passant par Jojo Bereta ou Rachid Mekloufi. Sans oublier les Sbaiz, Camerini ou Mitoraj. Et bien sûr Hervé Revelli et ce phénomène absolu qu'était Salif Keita.

Le mailleur adversaire ? Sans hésitation, Eusebio avec le Benfica. Nous avions affronté les Portugais en huitièmes de finale de la Coupe d'Europe en 1967. Eusebio avait marqué au match aller (2-0). Nous n'avions fait qu'une partie de notre retard lors du match retour (1-0, but de Georges Bereta). Eusebio était un super joueur, l'un des meilleurs de sa génération.

Le Coach ? Jean Snella. Monsieur Snella. J'ai toujours eu une grande admiration pour lui. Je me souviens être allé à sa rencontre. Je lui avais dit : "vous ne me parlez pas. Pour quelles raisons ?". Il m'avait répondu : "Je t'observe depuis des semaines, des mois. Je connais tes qualités, ton potentiel, tes axes de progression." La discussion avait duré une heure et demie. J'avais alors compris son message et sa démarche. Jean Snella donc mais aussi bien évidemment Albert Batteux, un autre grand Monsieur aux côtés duquel j'ai également beaucoup appris. C'était incroyable, ce sérieux, cette rigueur, sa pédagogie, ses causeries. Et ce respect mutuel. Un Monsieur.

L'exploit que nous avons réalisé face au Bayern de Munich de Muller, Maier et Beckenbauer en 1969. Au match aller, nous n'avions pas existé mais avions limité la casse (2-0). Avant le retour, Albert Batteux avait insisté sur l'importance de réussir notre entame de match. Hervé (Revelli) marque dès la deuxième minute et nous l'emportons 3-0. C'était fabuleux. On avait une équipe de folie mais également une cohésion, une camaraderie qui faisaient notre force et expliquaient nos résultats. Rien n'était laissé au hasard. Je me souviens par exemple de notre kiné. Il gérait et connaissait parfaitement notre corps. Il a ainsi prévenu pas mal de blessures. Une équipe, c'est un tout. Pas uniquement des joueurs."