Pascal Dupraz semble reparti sur les mêmes bases que lorsqu'il s'en est allé de St-Etienne. Une communication faite de nostalgie, de philosophie, centrée sur lui et son modeste parcours. Les mots sont les mêmes qu'à son arrivée à St-Etienne. Depuis hier, il est le nouveau coach de Dijon qu'il doit sauver de la descente en N1... Quel sera l'épilogue cette fois-ci ?

Pascal Dupraz s'est exprimé hier en conférence de presse lors de sa présentation après que les dirigeants Dijonnais l'ont nommé en lieu et place d'Omar Daf. Une nouvelle opération maintien qui rappelle celle menée à l'ASSE. Le discours est le même, les éléments de langage également... Cela va même jusqu'au staff où on retrouve deux anciens de la maison Verte !

"Je suis de ceux, et je l’incarne réellement, je le revendique, qui n’ont pas toujours réussi, qui ont toujours eu des tâches compliquées. Même si dans mon temps long, l’ETG, mon club de cœur, mon club où j’ai fait toutes mes armes, où j’y ai passé plus de 20 ans, j’ai quand même gagné des matchs pour arriver là où ce club est allé à un moment. On est parti en promotion de 1ère division en 1991, et il s’est retrouvé un jour en L1.

J’ai eu cette chance peut-être, de réussir à plusieurs occasions. Et puis quelques fois j’ai échoué. Chaque fois que j’ai échoué, je n’ai eu qu’une envie, c’est de repartir. Parce que depuis que je suis né, certainement aussi encouragé par mes parents j’ai toujours fait preuve d’optimisme tout au long de ma vie. Ce qui m’incarne quand on me connaît bien, c’est l’optimisme.

"Je raisonne, pour certains, stupidement peut-être ou de manière extrêmement terre à terre, mais je me dis tout simplement que j’ai une chance sur deux, que nous avons une chance sur deux de nous maintenir. Soit le club descend en National, soit il reste en Ligue 2. Parce que sur cette tranche de vie que j’espère la plus intense possible, nous allons disputer 9 matchs, et il reste encore 27 points à disputer. Voilà donc le premier constat que j’ai fait hier."

"L'ASSE ? Je prends une partie de responsabilité de l’échec !"

Pascal DUPRAZ (Entraineur Saint-Etienne ASSE) during the Ligue 1 Uber Eats match between Saint Etienne and Troyes at Stade Geoffroy-Guichard on March 18, 2022 in Saint-Etienne, France. (Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport) - Photo by Icon sport

Pourquoi avoir accepté aussi rapidement ? « En fait en ce moment, il y a une polémique, justifiée pour beaucoup de nos concitoyens, à savoir le recul de l’âge de la retraite. Et il se trouve que moi depuis toujours je sais que je suis un nanti, parce que je suis un entraîneur de football, je gagne très bien ma vie et je suis passionné par ce que je fais. Après l’échec, comme j’ai échoué dans ma mission à l’AS Saint-Étienne, même si j’ai réveillé des morts, parce qu’il a fallu malgré tout, il faut s’en souvenir, moi je suis arrivé il y avait encore 20 matchs à disputer, l’équipe n’avait que 12 points, était dernière. J’ai quand même réussi à marquer 20 points avec cette équipe-là, et malheureusement on a échoué aux barrages. Je prends une partie de responsabilité de l’échec, mais depuis cet échec-là, j’ai eu quelques possibilités notamment à l’étranger, que j’ai refusé.

À Saint-Étienne j'ai échoué, je croyais y arriver. Je n'aurais pas pu prendre un club en début de saison, parce que j'étais vraiment marqué. Pendant deux mois je ne suis pas sorti de chez moi. Raison de plus pour ne pas échouer à Dijon, si je pouvais passer un bel été, ce serait magnifique.

J’aime le foot, j’ai 60 ans. Si demain on pouvait faire un cas particulier pour les entraîneurs de football qui eux sont à la retraite à 65, si on pouvait pousser à 70… Je ne veux pas faire le vieux con mais je suis tellement amoureux de ce métier-là, que j’espère qu’il durera pour toujours. Ne vous en faites pas, je saurais m’arrêter au bon moment, quand je sentirai qu’il est temps que ça se termine pour moi.

Super centre d’entraînement, certainement le plus beau que j’ai connu dans ma modeste carrière d’entraîneur. Même si le centre d’entraînement de l’ETG est superbe, je peux reconnaître qu’ici on a passé un cran supérieur."

Pascal Dupraz, comme c'était le cas l'an passé, s'est entouré de Baptiste Hamid, le préparateur physique qu'il avait emmené dans ses valises lors de son arrivée à St-Etienne. Il a également convaincu André Biancarelli, ex-coach des gardiens de l'ASSE, de participer à l'aventure.