Lucas Gourna a quitté l'AS Saint-Etienne l'été dernier. Direction l'Autriche pour le dernier joyau du centre de formation des Verts. Le jeune milieu défensif s'est exprimé dans les colonnes de l'Equipe du jour.

Lucas Gourna : « Je suis peiné de la situation. Ils ont mal commencé, mais ils ont un regain de confiance ». 

Pour quoi Salzbourg  à 19 ans ? Les gens de l’extérieur estiment peut-être que je suis parti dans un Championnat moins huppé que la L1, mais quand j’entre dans le vestiaire le lundi, il n’y a que des internationaux A. À l’entraînement, je dois gagner ma place. OK, le Championnat est moins regardé. Mais le mardi soir, le mercredi, je suis sur les terrains. Et regardez la liste des joueurs passés là-bas : ils ont sorti (Erling) Haaland, (Sadio) Mané, (Amadou) Haïdara…

C’est un autre monde, vraiment. J’étais mature sur la nécessité de bosser avant l’entraînement, de bien manger… Mais là-bas, c’est l’exigence totale. Tu dois arriver en salle au moins trente minutes avant l’entraînement et quand tu en sors, tu dois avoir la sueur sur ton front (rires). Tu perçois l’exigence. À Salzbourg, toutes les séances sont filmées, tu débriefes direct, on a beaucoup de tests psychologiques pour développer la vitesse de réaction, la réflexion. Ils te font travailler par ordinateur sur des images que tu dois intégrer, retenir et restituer.

06 Lucas GOURNA (asse) during the Playoff Down Ligue 1 Uber Eats match between Saint Etienne and Auxerre at Stade Geoffroy-Guichard on May 29, 2022 in Saint-Etienne, France. (Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport) - Photo by Icon sport

Ce qui surprend le plus, c’est la préparation du match, la minutie, l’atmosphère. Et puis les joueurs après… Kovacic de Chelsea, il a une telle finesse technique. Matic (AS Rome) aussi. Les gens qui ne connaissent pas le foot, ils vont se dire : “Mais ce joueur-là, il se fout de notre gueule, il ne court pas” (rires). À la 70e minute, il a commencé à accélérer, a gratté des ballons, cette maturité-là est extraordinaire.

 Quand j’étais petit, on m’appelait le journaliste (rires). Je m’intéresse à tout. Je regarde les matches de L1, j’étudie plein de joueurs, je vais lire des livres sur des coachs. Ce métier-là, je le vis. Quand j’ai du temps, je vais voir comment ils bossent à l’académie. Parfois, j’abuse. Ce soir (vendredi dernier), je vais regarder Lille-Brest (rires). [...]

Dans ma réflexion, quand je vais jouer une équipe, je veux savoir ce que l’adversaire va faire dans chaque situation. Un autre, peut-être, il ira à l’instinct. On peut accepter l’instinct ! C’est une bonne chose, mais moi, je rate le match d’un adversaire, j’ai l’impression que je le prépare mal. "