L’AS Saint-Etienne continue de couler. Sixième défaite consécutive pour les stéphanois. L’éviction de Laurent Batlles n’aura pas eu l’effet d’électrochoc. Laurent Huard s’est exprimé en conférence de presse ce soir. Retranscription.

Laurent Huard « Je ne m’arrêterai pas qu’au match d’aujourd’hui. C’est vrai que depuis mardi soir, mercredi, on a l’objectif de dynamiser, de redonner quelque chose aux joueurs. Je suis au club, ça fait partie du travail du club.

Tout le monde tirait dans le même sens. Les joueurs ont aussi conscience de la situation. Mais l’objectif, c'était d’arriver à avoir créé une dynamique, quelque chose. Après, on est compétiteur, mais compétiteur avec des choix. Il y avait du moyen terme à gérer parce qu’il y a cette chasse aux points qui est très importante.

En aucun cas, on ne voulait laisser ce match, au contraire. On a mis de l’énergie, sans doute mal calculée, un peu maladroite. Mais c’était surtout ça, créer du dynamisme. On est compétiteur donc obligatoirement, on est déçu après ce match, cette défaite et cette élimination surtout. »

"Il y avait des joueurs qui étaient dans le rouge"

Sur les nombreux absents : « Il y avait plusieurs priorités. Il y a une fin de demi-saison qui arrive, il y a des alertes. Il y avait des joueurs qui étaient dans le rouge. Donc il y avait peut-être besoin de ce petit temps supplémentaire pour pouvoir récupérer et être prêt. Donc il n’y avait pas de soucis, moi, j'étais ok, et au contraire, il faut voir le côté positif de la chose. C’est d’être en capacité de voir des joueurs gagner en temps de jeu, des jeunes apparaître, des jeunes pouvoir exister.

On l’a vu sur ce match, oui, on est compétiteur, mais c’est vrai que c’était un match avec beaucoup de jeunes. Si on revient sur le scénario du match ou en tout cas le contenu, j’ai vu un match de jeunes où on a semblé avoir une maîtrise, mais à 30 mètres du but, là où on manque de justesse, là où c’est dur d’être très précis.

On ne l’a pas été aujourd’hui. Et en plus sur la première situation adverse, on prend le but, alors que j’avais vraiment senti une application sur les 15/20 premières minutes. Il y a des situations, il y a un centre qui doit arriver à Amougou et que Othman pique à son copain."

"On est tous ensemble et on sait qu’on a envie de repartir"

"Mais voilà, c'est la jeunesse, il y a eu de la fougue, mais un peu maladroite et pas forcément bien gérée tout le temps. Mais on ne peut pas leur reprocher d’avoir tenté. Après, sur le constat, il faut récupérer les joueurs au repos et peut-être garder 2 ou 3 jeunes joueurs qui sont apparus aujourd’hui et qui ont montré qu’ils pouvaient peut-être donner un coup de main au fil de la saison.

On vit quelque chose avec le club. On est tous ensemble et on sait qu’on a envie de repartir. L’idée, c'était d’amener sa petite pierre à l’édifice, avec une feuille de route. La feuille de route, c'était qu’il y avait telle ou telle chose à respecter. Moi, j'avais tout le club avec moi. Je pense aux éducateurs du centre, la direction, tout le monde était dans le même sens. Dans cette situation, il faut rester focus sur des buts à aller chercher, des moyens à mettre. C’était donner du factuel aux joueurs, une ou deux pistes à respecter, ne pas s’éparpiller. En 3 jours, on ne va rien révolutionner, on ne va pas changer le football, mais par contre sur 2/3 points… Voilà, on se mobilise tous ensemble. J’ai parlé des quelques jeunes joueurs qui ont pu apparaître, mais voilà, il y a un groupe. Certains sont bien rentrés en cours de jeu, je pense aux anciens qui n’ont pas joué qui sont allés dans le vestiaire directement après le coup de sifflet final. C’est rester ensemble."

"Il y a certaines entrées qui ont été intéressantes, bénéfiques à l’équipe"

"Les jeunes ont tous envie de découvrir le football de haut-niveau. Mais dans le football de haut-niveau il n’y a pas que des beaux jours. Il y a aussi ces périodes-là, il faut également les vivre. Et c’est là aussi qu’on voit les très grands jeunes en devenir. C'est-à-dire que sur un match, dans un contexte compliqué, le jeune arrive à exister, à paraître, il y a des choses intéressantes. Tout out n’a pas été réussi, mais il y a un semblant de quelque chose qui apparaît, qui confirme ce que nous, formateurs, on avait pu déceler. Et puis c’est parti.

J’ai tendance à toujours voir le verre à moitié plein. Il y a certaines entrées qui ont été intéressantes, bénéfiques à l’équipe. Ça n’est pas une mission facile, chaque joueur veut faire du mieux possible et se demander s’il est en capacité d’être un cadre. En aucun cas je suis déçu de jeunes ou anciens. Je suis déçu par la défaite, mais je ne suis pas déçu par les joueurs. Je ne vais pas me permettre de jouer parce qu’il y a un contexte, il y avait une mission particulière à remplir pour ces joueurs. Encadrer des jeunes c’est pas facile, c’est une charge supplémentaire."

"Faut peut-être que je pleure ?"

"Avec tout le groupe à disposition, des choix différents ? "Avec des si, le poteau était sortant, nous on marquait dès le début de match… Non en aucun cas. Ça a été clair depuis le début. Il y avait des choix qui étaient partagés, assumés. On savait qu’il y avait une difficulté mais les difficultés sont fait pour être surmontées. Le contexte favorable, on l’a rarement. On voulait franchir cette marche, mais on s’est pris les pieds dedans, on n’a pas réussi. Comme tout compétiteur, on reste déçu.

Tu ne le vis pas comme une déception cette élimination ? "Ah si, je suis compétiteur, je suis déçu… Je ne comprends pas pourquoi… Faut peut-être que je pleure ? Ca n’est pas parce que je suis de la formation que je ne suis pas un compétiteur, je ne suis pas d’accord avec vous."

"Vous manquez de respect à Mathis Amougou, à tous les jeunes"

Journaliste : "On a l’impression que le match a été un peu bazardé... Dans cette situation, est-ce qu’on peut se permettre de bazarder un match ?"

Huard : "Vous avez le droit d’avoir un avis, une réflexion… Après quand on est à l’intérieur, il y a des choses que l’on sait. Tout le monde a conscience de ça. Ce sont des choix assumés et concertés. Les joueurs aussi sont dans la boucle. Les joueurs ont envie de jouer, de gagner. Je trouve qu’en disant « bazardé » vous manquez de respect aux jeunes joueurs qui sont venus sur le terrain. Je suis désolé. Vous manquez de respect à Mathis Amougou, à tous les jeunes. Ils ont tenté de faire le maximum, le mot « bazardé » est fort, je trouve."