Critiqué à juste titre, maintenu grâce à la confiance dont il dispose auprès de la direction stéphanoise, Laurent Batlles a connu des derniers mois contrastés. Toutefois, le mois de février fut celui du réveil, bien aidé par un mercato réussi et un changement tactique bien senti. Retour sur la belle résurrection du coach stéphanois.
Une série positive après un automne en enfer
« Et de quatre », ce samedi l’ASSE vainquait le quatrième adversaire de suite, une performance qu’elle n’avait pas réussi depuis 2019 sous les ordres de Jean-Louis Gasset. Après Annecy, Dijon, et Nîmes, c’est bien Pau qui est tombé dans l’escarcelle des Verts.
Toujours organisés dans ce 3-5-2, les hommes de Laurent Batlles ont été performants. Efficaces, disciplinés, ils ont mis les ingrédients pour aller chercher ce quatrième succès de rang.
Lorsque tout allait mal, un responsable était visé à juste titre : Laurent Batlles. Arrivé en grande pompe cet été après un projet alléchant dans l’Aube, à Troyes, l’ex-joueur des Verts débarquait avec l’intime conviction de faire remonter l’ASSE dans l’élite. Toutefois, la préparation fut tronquée, sa filiation avec l’ESTAC ( Giraudon, Chambost, Pintor, Namri) s’est avérée défectueuse et les imbroglios internes n’ont pas créé un climat favorable à de bonnes performances sportives.
Pire, il renvoyait une image désinvolte en bord-terrain et la relation avec le groupe a semblé par moment coupée, les joueurs donnaient l’impression de le lâcher. L’automne a été rude à Saint-Etienne, et Batlles était proche d’être évincé. En effet, 20ème en début d’année civile, le Nantais de naissance a vu la rumeur de son éviction enflée, au point de jouer avec l’épée de Damoclès au-dessus de lui.
Il fallait engranger des points et comme il l’annonçait au micro de Bein Sport ce samedi « À savoir qu'il faut prendre des points en étant sérieux et appliqués pour remonter au classement. Je ne mets pas de barrière aux joueurs. Je leur rappelle juste ce qu'on doit mettre en place au niveau du professionnalisme, de l'identité. »
Dubitatif puis affirmatif
Ressuscité, comme si la possibilité d’être évincé l’avait piqué, lui avait rappelé son orgueil de compétiteur. Il semblait traîner son spleen dans l’automne forézien avant que le froid hivernal stéphanois ne vienne lui faire une piqûre de rappel. Il était en train de couler et d’emmener avec lui un club qui lui avait tant donné, au fond du gouffre.
Or, le mercato arriva et les renforts furent une source de respiration pour l’ancien coach de Troyes. Arrivèrent alors Charbonnier, Kader Bamba, Pavlovic, Lamine Fomba, Dennis Appiah, Niels Nkounkou, et ironiquement on pourrait même parler de Saïdou Sow, enfin réintégré au groupe stéphanois. Tous, hormis Pavlovic, ont apporté depuis leur arrivée. Au-delà d’avoir réussi au maintien de leur coach à la tête de l’équipe, ils ont surtout contribué au fait que l’ASSE ait enfin retrouvé des couleurs.
Cela a par ailleurs permis d’avoir donné un climat plus favorable au travail et Batlles semble retrouver son inspiration tactique.
En effet, ce 3-5-2 ou 4-4-2 à la perte a créé du déséquilibre pour les équipes d’en face et plus encore, ce système est compatible avec les profils de l’effectif. Briançon, Sow et Appiah sont complémentaires en défense. Nkounkou et Cafaro sont des pistons performants. Lobry, Bouchouari et Monconduit s’entendent à merveille. Ce dernier retrouve de sa superbe depuis que ce nouveau système a été mis en place. Enfin, devant Krasso et Wadji se trouvent bien et le duo est décisif ces temps-ci.
Si les piètres performances et les résultats calamiteux étaient au crédit de Laurent Batlles, notons que la remontée des Verts sur ce mois de février est imputable au coach des Verts. Espérons que sérieux, efficacité et réussite soient au rendez-vous pour les prochains mois.