Voilà 3 jours que la nouvelle défaite des Verts est passée. Elle conserve un sérieux goût d'amertume qui lui ne passe pas. L'AS Saint-Etienne s'est ridiculisée au Stade du Moustoir. La seizième défaite de la saison sur un score fleuve de 6 à 2. Une prestation qui ne pousse pas à l'optimisme quant aux chances de maintien des Verts à 7 finales de la fin de saison.
Une nouvelle opportunité gâchée
L'AS Saint-Etienne avait l'occasion de réaliser un jolie coup ce week-end. Clermont accueillait l'ogre parisien samedi soir avec relativement peu de chance de l'emporter. Metz et Bordeaux se rencontraient directement dimanche. Troyes se déplaçait chez des Monégasques à la conquête de l'Europe. Et surtout les Verts jouaient un concurrent direct pour la course au maintien. Ils avaient donc l'occasion de réaliser un joli coup en obtenant un résultat en Bretagne. Nous connaissons le résultat. Au-delà de la défaite, Pascal Dupraz et ses hommes se sont totalement ridiculisés. Après la colère (toujours présente) essayons de déterminer les causes de cette parodie de football offerte par les joueurs de l'ASSE.
Une blessure Ă l'Ă©chauffement qui change tout ?
La soirée n'avait pas débuté qu'on sentait venir le vendredi soir difficile. Entré à 26 minutes de la fin du match face à l'OM, Enzo Crivelli était aligné d'entrée. Son coach avait hâte de voir "l'attaquant parfait pour jouer le maintien" à l'œuvre. Tellement hâte que le joueur avait été retenu en conférence de presse la veille. Mais rien ne se passa comme prévu avec une blessure musculaire pendant l'échauffement qui l'a contraint à déclarer forfait avant même que la rencontre ne débute.
Un coup dur pour le coach et son staff qui avaient prévu un schéma tactique dans lequel figurait Crivelli. Ce dernier a dû être remplacé par Arnaud Nordin dont les qualités sont toutes autres. Conservation de balle, physique, pressing et rôle de pivot pour l'un. Accélération, percussion, prise de profondeur pour l'autre. Rien à voir. Plus grave encore, il semblerait que la saison de Crivelli pourrait s'arrêter là . Déjà ... Avec 26 minutes au compteur il aurait alors moins joué qu'Anthony Modeste (7 matchs dont 3 titularisations). Ce qui constituerait déjà un exploit en soit. Bref la soirée n'avait pas débuté qu'elle sentait déjà mauvais. Pour autant.
Un système tactique non équilibré
Pascal Dupraz avait fait des choix forts. Maintenir sa confiance envers les cadres qui l'avaient déçu face à l'OM : Eliaquim Mangala et Timothée Kolodziejczak. Un système à 5 défenseurs maintenu mais Zaydou Youssouf remplacé par Adil Aouchiche. Un joueur plus mobile pour apporter sa finesse technique et son coffre dans l'entrejeu. Crivelli devait remplacer Nordin devant mais nous n'y reviendrons pas.
L'entame du match a été plutôt bonne pour les Verts avec 20 minutes de bonne augure. Un Ryad Boudebouz plus bas sur le terrain que contre l'OM. Une position dans laquelle il s'avère plus précieux où il touche davantage la balle et facilite la possession des Verts. Un Denis Bouanga qui a retrouvé la confiance. Plus juste, plus opportuniste. Le Denis qu'on aime avec sa générosité qui fait mal aux défenses adverses. Il ne lui a fallu que 4 minutes pour inscrire son 7ème but de la saison (son total de la saison dernière égalé). A ses côtés, Arnaud Nordin se montrait également décisif en doublant la mise à la 22ème minute. Sur l'action précédant ce but, les premières carences des Verts pointaient le bout de leur nez. Un but d'Ibrahima Koné annulé à juste titre pour un hors-jeu de quelques centimètres.
Les Verts menaient 2-0 très rapidement sans qu'aucune sérénité ne se dégage pour autant chez les Verts. Plus question de calculer du côté des Merlus, place à l'attaque. Les hommes de Pascal Dupraz se sont alors fait littéralement ouvrir au milieu de terrain. Totalement débordé de toute part. Une équipe qui ne formait plus un bloc compact mais une somme d'individualités qui déclenchaient le pressing chacun son tour. Une organisation indigne de la Ligue 1.
Des Verts Ă l'envers
Si nous pouvons saluer la finition des 2 attaquants qui se sont rapidement trouvé esseulés, leur travail défensif n'a pas été à la hauteur. Les latéraux adverses se sont souvent retrouvés libre en position offensive. Le milieu de terrain des Verts n'est pas arrivé à conserver la possession de balle ou couper les trajectoires des passes lorientaises. Les deux milieux excentrés, Le Fée et Laurienté ont fait très mal à la défense des Verts en repiquant et apportant le surnombre dans l'axe. Que dire de la défense des Verts ? Pas aidé par une prestation collective qui a laissé les merlus perforer les lignes vertes, les cinq défenseurs stéphanois ont sous-performé une nouvelle fois en ajoutant des erreurs individuelles à une copie collective déjà peu glorieuse. A l'image d'un capitaine totalement dépassé sur le premier penalty où Kolodziejczak se livre et arrive en retard sur Mendes.
Les Verts avaient plutôt la possession. Ils ont cherchaient en vain la faille dans une défense lorientaise qui s'est consolidée au fil du match en prenant moins de risques et en resserrant ses lignes. En face, nous avons retrouver la fragilité défensive de l'ère Puel. Avec le sentiment qu'à chaque perte de balle, les merlus pouvaient faire mal. Et ils ne se sont pas privés. Ils ont usés des passes dans le dos des défenseurs stéphanois sans que les Verts ne trouvent la solution.
A l'arrivée la note est salée. Les Verts ont coulé. 61 buts encaissés cette saison. 10 en 2 rencontres. Alors qu'on pensait l'AS Saint-Etienne plus solide en 2022, les carences défensives réapparaissent et font mal à la tête. Il serait illusoire de se cacher derrière l'absence de Falaye Sacko. Celle-ci pèse forcément mais elle n'explique pas tout. La prestation collective a été largement insuffisante pour espérer quoi que ce soit. Une attaque qui ne se repli pas suffisamment. Un milieu joueur mais qui n'a pas réussi à s'imposer. Une défense totalement dépassée qui à passé son match à courir après des lorientais bien plus inspirés.
Nous n'aborderons pas les rentrées d'Yvan Neyou et Miguel Trauco qui ont également tout d'un fiasco. Une expulsion pour le premier, une mauvaise entrée pour le second. La gestion de ces deux joueurs peut également poser question. Est-ce qu'il s'agissait du meilleur des moments pour organiser leurs retours à la compétition après 3 mois sans porter le maillot Vert ?
Pascal Dupraz et son staff auront du travail mais devront rapidement relever la tête. Place à la réception de Brest dès samedi où un nouveau revers pourrait encore rapprocher les Verts un peu plus près d'une descente en Ligue 2.
Le match en stats
- FC Lorient vs. AS Saint-Etienne
- Possession de balle : 44% vs. 56% : Avantage ASSE
- Tirs : 18 (dont 12 cadrés) vs. 13 (dont 4 cadrés) : Avantage Lorient
- Expected Goal - Buts attendus : 3.96 vs 1.25 : Avantage Lorient
- Fautes : 18 vs. 18 (1 rouge) : Avantage Lorient
- Passes : 330 vs. 422 : Avantage ASSE