Le 22 avril 2023, les deux meilleures équipes de l’année 2023, l’AS Saint-Etienne et le FC Metz, s’affronteront au stade Geoffroy-Guichard. Si l’ASSE a quasiment validé son maintien et n’a plus rien à jouer sinon ce titre honorifique de meilleure formation de L2 sur ce début d’année, les Lorrains peuvent encore croire à la montée en L1 et ils viendront pour un jouer un coup contre un adversaire qu’ils ont l’habitude de jouer.

HISTORIQUE DES RENCONTRES

Metz fait, en effet, partie des dix clubs que l’ASSE a le plus rencontré dans toute son histoire. On compte 116 matches entre les deux équipes depuis le première confrontation le 4 novembre 1934 et le bilan est plutôt à l’avantage des Stéphanois (61 victoires, 29 matches nuls et 26 défaites) même si les Verts restent sur une déconvenue survenue au match aller au stade Saint-Symphorien (2-3). Pour l’anecdote, le prochain buteur des Verts inscrira le 200e but contre les Grenats (199 buts marqués) contre 132 buts encaissés.

A Geoffroy-Guichard, les deux équipes se sont affrontées 56 fois pour 40 victoires, 11 matches nuls et 5 défaites. On se souvient tous de la dernière victoire de l’ASSE à domicile l’année dernière en L1 (1-0 avec un but de Denis Bouanga) face à la formation entraînée alors par Frédéric Antonetti.

Il existe peu de confrontations en ligue 2 (7 exactement) et seulement 3 à Geoffroy-Guichard dont la dernière le 22 février 2003 où Metz était venu faire match nul 1-1 (Vincent Hognon avait égalisé à la 4e minute…). L’ASSE demeure ainsi invaincue dans cette division mais avec une seule victoire à son actif.

LES JOUEURS LIES AUX DEUX CLUBS

21 joueurs stéphanois ont débuté leur carrière en Vert contre Metz mais paradoxalement très peu de joueurs sont connus à part l’attaquant Laurent Roussey qui a joué son premier match professionnel le 26 février 1978 et a été pour quelques mois le plus jeune joueur à avoir foulé une pelouse de D1 avant qu’un autre célèbre Stéphanois, Laurent Paganelli ne le détrône. On peut également citer Yann M’Vila le 17 janvier 2017 même s’il s’agit d’un mauvais souvenir pour lui (0-3).

L’histoire retiendra que le Hongrois Janos Szeman est le premier buteur face à Metz le 4 novembre 1934 et que les confrontations entre les deux équipes comptent 95 buteurs stéphanois différents dont le dernier est Mickaël Nadé. 13 Verts ont marqué leur premier but avec l’ASSE contre Metz. L’attaquant slovaque Milan Luhovy a joué son 1er match contre les Grenats le 10 janvier 1993 contre lesquels il a inscrit un but ce soir-là. Le latéral droit John Sivebaek a lui aussi ouvert son compteur contre les Messins le 25 août 1990. Le défenseur Philippe Millot s’est, quant à lui, fendu d’un doublé le 7 mai 1982, ses seuls buts avec le maillot vert.

D’ailleurs, 2 Stéphanois ont été les auteurs d’un triplé et 14 joueurs différents se sont signalés avec un doublé contre Metz. Hervé Revelli et Salif Keita sont les deux joueurs en question, le stratège malien accumulant même trois doublés supplémentaires. On ne s’étonnera donc pas qu’ils soient les meilleurs buteurs contre Metz avec 11 buts.

40 joueurs ont porté les deux maillots. Parmi eux, on peut mentionner, entre autres, les défenseurs Patrick Battiston, Sylvain Kastendeuch ou Vincent Hognon, mais aussi les milieux Christian Synaeghel, Thierry Oleksiak ou Renaud Cohade et enfin les attaquants Jean Lauer, Tony Kurbos ou encore Mevlut Erding.

Une mention spéciale peut être attribuée à trois entraîneurs qui ont compté dans l’histoire de l’ASSE et de Metz. Tout d’abord, Jean Snella a été joueur puis un entraîneur mythique des Verts, lui permettant de remporter ses trois premiers titres de champions de France (1957, 1964, 1967). Il a terminé sa carrière à Metz où il est décédé d’une longue maladie. Ensuite Henryk Karsperczak a été joueur puis entraîneur de Metz avant de faire remonter l’ASSE en D1 en 1986. Enfin, Frédéric Antonetti a ramené l’ASSE en L1 en 2004 avant de prendre les destinées du FC Metz qu’il a aussi pris en L2 pour l’envoyer dans l’élite sans toutefois parvenir à l’y maintenir.

LES MATCHES MARQUANTS ENTRE LES DEUX CLUBS

Avec autant de rencontres disputées, certaines ont forcément été plus emblématiques que d’autres à Geoffroy-Guichard. Par exemple, on peut évoquer la victoire du 3 janvier 1949 (3-1). Tous les buts stéphanois ont été l’œuvre des frères Alspteg, un doublé pour René, un joueur fantastique, et le troisième but pour Léon. Ce match est entré dans l’histoire car c’est le premier où une fratrie marque le même jour pour Saint-Etienne bien avant les frères Revelli qui ont été particulièrement brillants.

Le 10 mars 1971, l’ASSE inflige une lourde défaite à l’équipe messine (6-0). Au cours de ce match, Robert Herbin et Salif Keita se sont distingués avec un doublé chacun mais le plus gros écart entre les deux formations a été enregistré le 7 mai 1982, lors de la dernière journée du championnat de France de D1. Les Verts étaient dans l’obligation de remporter leur rencontre par au moins 5 buts d’écart et espérer un faux pas de Monaco qui avait un point d’avance, pour conserver son titre de champion de France.

Le contrat sera rempli au-delà de toutes les espérances avec des doublés de Jean-François Larios, de Michel Platini (qui inscrit ainsi le 2 500e but des Verts en D1) et de Philippe Millot pour un score exceptionnel de 9-2. Malheureusement, les Monégasques sortiront vainqueurs de leur duel contre Strasbourg (1-0) et ils s’empareront du titre au nez et à la barbe des Stéphanois qui n’auront été virtuellement champions que quelques minutes.

Pour terminer, comment ne pas évoquer l’affrontement du 12 mars 2017 qui ne constitue pourtant pas une victoire puisqu’il s’agit d’un match nul (2-2) mais il laissera un souvenir inoubliable pour l’un des acteurs présents. En effet, alors que les Verts sont menés 2-1, Loïc Perrin, au prix d’un incroyable retour et d’un tacle désespéré, empêche le ballon de rentrer dans le but vide à la 90e + 3, une des actions défensives les plus étincelantes de tous les temps.

Mieux encore, à la 90e +5, quasiment dans la continuité, sur le coup franc de la dernière chance, Jordan Veretout envoie le ballon dans le paquet, dans la surface de réparation messine. Il est dévié par… Loïc Perrin qui profite de la sortie aérienne manquée du gardien adverse pour égaliser : un miracle que ce 2-2 symbolisé par son capitaine qui, comme ses glorieux aînés, ne renonce jamais et ne s’avoue jamais vaincu ; pour toutes ces raisons un match d’anthologie qui méritait de figurer dans cet historique.

Rédigé par Albert Pilia