Ancien international allemand et défenseur de légende, Franz Beckenbauer est mort ce lundi à l'âge de 78 ans. Champion du monde comme joueur et entraîneur. Jean-Michel Larqué lui rend hommage dans les colonnes de l'Equipe.
Jean-Michel Larqué : " C'était d'abord le tenant du défenseur central moderne, à moitié milieu de terrain. J'ai toujours apprécié la façon dont il voyait son rôle de défenseur. C'est d'ailleurs ce que l'on dit aux enfants qui débutent : jamais au sol, jamais regarder ses chaussures ou le ballon, toujours la tête haute. Il a réinventé le jeu du défenseur en taclant debout. C'était ensuite une élégance naturelle.
Je l'ai rencontré une bonne demi-douzaine de fois. Dans son port, il n'y avait pas que l'impact physique. On sentait l'âme de leader. Que c'était lui, le maître à bord. Avec, toujours, la terrible école allemande. Celle du Borussia Mönchengladbach incarnée par Berti Vogts, chargé des basses œuvres et du marquage individuel, et Beckenbauer, totalement à l'opposé de cette caractéristique au Bayern Munich.
Le fameux adage selon lequel "le football est un jeu simple : 22 hommes courent après un ballon pendant quatre-vingt-dix minutes et à la fin, les Allemands gagnent toujours" (Gary Lineker), date de son époque. Il y a eu l'Ajax Amsterdam, au début des années 70. Mais l'Allemagne n'a jamais été aussi dominatrice et forte, de 1970 à 1990.
Cela fait plus qu'une génération de domination. Elle en a par la suite filé sept au Brésil en demi-finales (7-1), puis gagné la Coupe du monde de 2014. Mais c'était plutôt un one shot. À son époque, la Nationalmannschaft figurait au moins toujours dans le dernier carré d'un Euro ou d'une Coupe du monde.
La défaite face à lui en 1976 des Verts face au Bayern ?
Je n'en veux à personne. Sauf à nous, qui avons fait un bon match, alors qu'il aurait fallu réussir un grand match face au Bayern, dont les deux tiers de l'équipe composaient celle de l'Allemagne. Et puis, les années l'avaient arrondi. Moi aussi. »