A l'époque où toutes les écoles de France organisent leur kermesse, l'ASSE ne déroge pas à la règle en multipliant les évènements comme la présentation du nouveau maillot des Verts ce vendredi ou une vente aux enchères depuis quelques jours... Un seul pourtant semble pouvoir retenir l'attention des supporters : il s'agit de la vente du club. L'Equipe nous apprend ce matin que Blitzer attend une réponse à une deuxième offre et précise également sur quel homme fort le club s'appuierait si l'ASSE passait sous pavillon américain...

David Blitzer n'a pas encore capitulé et nourrit toujours l'espoir de racheter l'AS St-Etienne. Si ce n'est pas une information à proprement parler, l'annonce de L'Equipe a de quoi rassurer les supporters qui voyaient la vente s'éloigner...

Le milliardaire Américain attend désormais que Bernard Caïazzo et Roland Romeyer lui réponde. Problème, si le premier est d'ores-et-déjà convaincu qu'il faut vendre le club à Blitzer et que son temps dans le football est passé, le second semble vouloir s'accrocher comme une moule à son rocher. Il semblerait en effet que Roland Romeyer soit très méfiant quant aux réelles intentions du clan Blitzer.

Un offre de rachat qui baisse, qui baisse, qui baisse...

Centre d'entrainement - 05.01.2010 - L'Etrat - Saint Etienne

Si Roland Romeyer freine ainsi des quatre fers, ce n'est pas pour une histoire d'argent, ce dont il se défend depuis le début. David Blitzer avait à l'époque émis une offre en deux volets, un en cas de maintien et l'autre s'il y avait descente. La première, toujours selon L'Equipe, prévoyait une enveloppe globale de 100 millions d'euros dont 38 millions pour le rachat des parts sociales, soit la somme qui aurait été versée aux actionnaires actuels.

En cas de descente en Ligue 2, l'offre était différente puisqu'elle était ramenée à 80 millions d'euros dont 19 pour racheter les parts sociales. Si le montant permettant l'apurer les comptes et d'oxygéner la trésorerie propre du club ne varie guère, celle permettant de racheter les parts du club est donc divisée par deux avec la descente en Ligue 2.

Pourtant, cette offre n'est déjà plus réellement d'actualité puisque de nouveaux évènements ont encore animé l'actualité des Verts. Il semblerait que les incidents ayant eu lieu à Geoffroy Guichard lors du barrage face à Auxerre aient largement encouragé David Blitzer à revoir sa copie et à déposer une seconde offre la semaine dans la foulée des sanctions prises par la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel. Ainsi, il ne s'agit plus d'une offre de 80 millions dont 19 pour les actionnaires, mais de 40 millions dont toujours 19 pour le rachat des parts sociales... Les six points de retrait (dont trois avec sursis) ainsi que les 6 matches à huis-clos (dont deux avec sursis) auraient largement refroidi David Blitzer et l'un de ses émissaires qui se trouvait alors en tribune présidentielle et face aux jets nourris de projectiles et autres engins pyrotechniques...

Un nom émerge pour le poste de directeur général !

Antoine GOBIN of Bordeaux during the Ligue 1 match between Bordeaux and St Etienne on October 20, 2019 in Bordeaux, France. (Photo by Manuel Blondeau/Icon Sport)

Ce dernier s'appelle Antoine Gobin (33 ans) et n'est pas un inconnu dans la galaxie du football mais également de la Ligue 1. Antoine Gobin, qui est pressenti pour devenir directeur général de l'ASSE en cas de rachat par Blitzer, a vu son nom associé au rachat des Girondins de Bordeaux par GAPC en 2018. Il était alors en charge d'effectuer l'audit du club au scapulaire. Depuis 2020, il est le CEO (directeur général) du club belge de Waasland-Beveren. Cela lui a d'ailleurs valu de battre le record du plus jeune président d'un club faisant partie des principaux championnats européens.

Antoine Gobin, après avoir effectué l'audit de Bordeaux et en étant toujours aux affaires dans un club de football n'est donc pas un débutant. Il correspond en tous points au profil qu'adorent les investisseurs américains, à savoir un homme enraciné localement et culturellement, mais convaincu par les méthodes de management à l'américaine.

Antoine Gobin faisait donc partie du groupe de quatre personnes qui sont venues en délégation à St-Etienne afin d'y visiter les installations, d'y collecter des renseignements plus précis et d'y discuter avec Roland Romeyer. Ce dernier aurait d'ailleurs peu apprécié que David Blitzer ne se déplace pas "himself", autrement dit en personne... A défaut, ce groupe se composait d'un Allemand, un Américain (prénommé Scott), une femme spécialisée dans la finance et Antoine Gobin donc. Ces derniers on découvert les installations du club comme déjà évoqué la semaine dernière, et ont pris le temps de prendre le pouls de la ville en y séjournant en son centre.

Une réponse de Romeyer et Caïazzo attendue demain !

Roland ROMEYER / Bernard CAIAZZO - 17.03.2013 - Saint Etienne / PSG - 29eme journee de Ligue 1

L'offre est donc sur la table et Bernard Caïazzo comme Roland Romeyer, les deux actionnaires principaux de l'ASSE, ont jusqu'à demain pour y répondre favorablement ou pas. S'ils déclinent, ils pourraient risquer un retrait de Blitzer. S'ils ne répondent pas, ils laissent leurs possibilités ouvertes, notamment avec d'autres potentiels repreneurs, au risque d'agacer Blitzer qui pourrait là encore se retirer. Enfin, ils peuvent accepter ou négocier. S'il acceptent, la vente sera actée dans les jours qui viennent. S'ils souhaitent négocier, cela permettra à Romeyer et caïazzo de rallonger la période de négociations exclusives jusqu'au 7 juillet prochain selon les informations de L'Equipe.

Si le quotidien rappelle que Roland Romeyer avait repoussé l'offre de GACP en 2018, peu convaincu par leur projet, il semblerait que ce dernier n'ait pas totalement été convaincu par celui proposé par David Blitzer. Ses échanges avec Scott, l'émissaire Américain, l'auraient refroidi. L'ASSE pourrait ainsi faire partie d'une galaxie de club européens dans laquelle elle serait un satellite comme tant d'autres. Il n'aurait pas été rassuré par les nombreuses offres de rachat formulées ces dernières semaines par le milliardaire, dont la dernière en date pour acquérir le club danois de Brondby. Ainsi, L'Equipe explique que Blitzer utiliserait la Bolt Football Holding comme une plateforme de placement. Là encore, ce n'est pas pour rassurer Roland Romeyer qui n'envisage pas de laisser les clés du camion à un investisseur qui n'aurait pas compris quel était l'ADN de l'ASSE et l'importance du club stéphanois dans le paysage du football français.

L'Equipe rajoute enfin que Roland Romeyer anticiperait un échec de la vente et de fait, une colère accentuée des supporters stéphanois. Il envisagerait ainsi de déménager de son domicile actuel et d'organiser sa protection rapprochée... Il aurait d'ailleurs contacté Eric Blondel (ex-champion du monde de kick-boxing de 1995 à 97) et ancien tram manager de l'ASSE), mais celui-ci aurait décliné l'offre...

La vente du club pourrait donc s'accélérer dans les prochaines heures ou bien marquer un nouveau coup d'arrêt en attendant le prochain potentiel racheteur. Une histoire qui semble sans fin...