Les incidents qui ont ponctué la rencontre de barrage face à Auxerre ce dimanche soir n'auront peut-être pas que les répercussions attendues, à savoir des sanctions infligées par la LFP. Ils pourraient également avoir éloigné du club David Blitzer, candidat au rachat de l'ASSE.

Le chaos. Rarement de mémoire de supporter le stade Geoffroy Guichard n'aura offert telles scènes de guérilla. La tristesse et le désarroi ont laissé place à une violence que la LFP condamnera certainement fermement le 23 juin prochain lorsqu'elle rendra son verdict après avoir examiné le rapport déposé par l'instructeur missionné. 

Dimanche soir, ces débordements pourraient également avoir entraîné d'autres conséquences. Si l'on en croit le journal L'Equipe, David Blitzer pourrait avoir été refroidi par les scènes qui se sont déroulées dès le coup de sifflet final. Les co-actionnaires ont fait publier un communiqué, pré-rédigé, quelques minutes après l'officialisation de la relégation du club. Une façon de calmer les esprits ? Peut-être... Stratégie qui n'a pas payé. La frustration et la colère ont entraîné des débordements dont les coûts pourraient s'élever à près d'un million d'euro selon les premières estimations de St-Etienne Métropole.

David Blitzer, qui fréquente les franchises américaines et les stades de Premier League anglais, n'est pas habitué à ce type d'incidents. Il a dû découvrir avec effroi à quel point la passion et l'amour de certains pour l'ASSE peut parfois se transformer en une haine inconsidérée pour défendre ses intérêts... Sauf que cette fois-ci, les intérêts du club étaient d'être vendus rapidement à un acheteur fortuné et respectueux de la culture et de l'histoire de l'ASSE. Si rien n'est officiellement remis en question, il est assez aisé d'imaginer un David Blitzer circonspect...

La vente programmée dans "quelques temps" est toujours une réalité. Dans 15 jours, un mois, un an... L'ASSE sera bel et bien vendue dans quelques temps... En attendant, quand ce ne sont pas les deux actionnaires qui se chamaillent afin de déterminer que serait le candidat le plus solide et sérieux, quand ce ne sont pas les joueurs qui dégradent la situation sportive du club, ce sont les débordements des supporters qui font se poser de légitimes questions à de potentiels candidats au rachat.

Des supporters stéphanois incontrôlables ?

Illustration during the Playoff Down Ligue 1 Uber Eats match between Saint Etienne and Auxerre at Stade Geoffroy-Guichard on May 29, 2022 in Saint-Etienne, France. (Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport) - Photo by Icon sport

Les supporters n'ont pas fait les choses à moitié. 41 blessés et, comme évoqué plus haut, près d'un million d'euros de dégâts. L'image d'un club aux supporters incontrôlables colle désormais à la peau de l'AS St-Etienne qui en temps normal rappelle à l'envie que son stade accueille le meilleur public de France. Dimanche, David Blitzer a assisté à ce qu'il y a de pire en termes d'image. On le voit dans le cadre de la finale de Champion's League organisée au stade de France. Quelle que soit la responsabilité de l'organisateur, de la police, de la préfecture, des autorités anglaises, une seule chose sera associée à cet événement : la France ne sait pas organiser une manifestation sportive de cette ampleur. Dimanche, les supporters stéphanois ont installé dans les esprits qu'ils étaient des individus incontrôlables.

David Blitzer, motivé à l'idée de racheter l'ASSE même reléguée en Ligue 2, n'a pas pour habitude de monter dans un avion dans lequel il ne maîtrise pas toutes les fonctionnalités du cockpit. Dimanche, des supporters lui ont rappelé qu'ils étaient capables de faire exploser l'avion en plein vol...