La réunion de crise qui s'est tenue hier matin à L'Etrat, en présence de Jean-François Soucasse, Samuel Rustem, Loïc Perrin et Laurent Batlles, aura finalement accouché d'une souris... Si le statut quo décidé par Roland Romeyer n'est peut-être que temporaire, l'échange aurait eu le mérite de mettre à plat certains sujets comme le niveau sportif de l'équipe.

Peu sont ceux qui auraient parié sur une issue comme celle annoncée par le communiqué produit hier par l'ASSE. Jean-François Soucasse et Laurent Batlles, annoncés comme étant sur la sellette, ont finalement sauvé leur peau dans le club au bénéfice d'une réunion dont Le Progrès explique qu'elle s'est tenue dans "un climat serein avec des échanges francs".

Le président directeur général exécutif ainsi que l'entraîneur du groupe professionnel étaient sur un siège éjectable, le premier parce qu'il endosse, par son poste, la responsabilité des hommes qui ont mené l'ASSE à cette place, le second parce qu'il est le fusible idéal quand une équipe présente de telles lacunes et obtient de tels résultats.

Un statut quo sous forme d'ultimatum

Laurent BATLLES head coach of Saint-Etienne during the training of Saint-Etienne on June 27, 2022 in Saint-Etienne, France. (Photo by Romain Biard/Icon Sport)

Au final, l'un et l'autre sont maintenus mais Roland Romeyer, dont l'intervention semble le signe qu'il va davantage s’immiscer dans le quotidien du club, attend des résultats probants et ce, très rapidement. Pour cela il a demandé, notamment à Jean-François Soucasse, d'établir "un plan d’action à court et moyen terme visant à redresser la situation" selon les termes du communiqué publié par le club. Une demande qui sonne tout de même comme un ultimatum. Malgré cette union sacrée de façade, l'actionnaire de l'ASSE ne semble pas enclin à s'armer de patience face à une situation sportive catastrophique. Qui dit mise ne place d'un plan à court et moyen termes dit effets escomptés dans le même temps. Ces derniers seront évalués et des décisions seront prises selon les résultats.

Parmi les problèmes à régler rapidement, la qualité de l'effectif en est un. Roland Romeyer, en acceptant le "renforcement de la cellule de recrutement pour réaliser un mercato hivernal ambitieux" valide le principe que le recrutement estival n'aura pas été satisfaisant et qu'il fallait injecter des moyens financiers pour que celui qui aura lieu à partir du 1er janvier 2023 vienne combler les manques.

Un grand ménage à prévoir dans l'effectif ?

Jimmy Giraudon et ses coéquipiers regroupés avant la rencontre de Ligue 2 face à Rodez - 12 novembre 2022

En cela, selon Le Progrès, Laurent balles aurait "admis s’être trompé sur le niveau de certains". Si le niveau sportif de certains joueurs de l'effectif est en effet à remettre en question, c'est également leurs prédispositions psychologiques qui questionnent... Nous avons assisté, depuis quelques semaines, à des scènes parfois surréalistes comme dernièrement avec Jimmy Giraudon qui livrait une interview à charge contre ses partenaires à la mi-temps de la rencontre à Metz : "On savait qu’ils étaient dangereux dans les couloirs. Le coach nous avait prévenu. On n'arrive pas à les contrer dans les couloirs, surtout coté droit. C’est de là d’où viennent les buts, le 2ème vient de là. Après le 1er c’est un manque de chance aussi, mais on doit être plus agressif dans le couloir droit mais aussi défensivement."

Anas Namri, catapulté en équipe professionnelle grâce à ses qualités mais également à cause du manque de solutions à ce poste de latéral droit, a dû apprécier... tout comme Bakayoko. Venant d'un homme nommé vice-capitaine en début de saison, la sortie médiatique est incompréhensible.

Il n'est pas le seul dans le collimateur de Laurent Batlles, toutefois, les moyens mis à disposition de Loïc Perrin afin de renforcer l'équipe ne pourront pas tout réparer. L'équipe souffre défensivement mais également en attaque au moment de la finition. Si on y ajoute que les solutions dans les couloirs sont trop peu nombreuses et qualitatives, c'est une moitié d'équipe qu'il faut recomposer. Mission quasi impossible, surtout si des départs ne s'opèrent pas. Les arrivées de Luis de Sousa et Jean Costa, tous deux anciens directeurs sportifs, sonnent comme une mise sous tutelle de Loïc Perrin selon Le Progrès. Il faut avouer que le profil des deux hommes rend peu crédible le fait qu'ils soient arrivés comme simples scouts... Le désaveu pour l'ancien défenseur central des Verts serait tout de même terrible si ces deux hommes avaient été recrutés pour encadrer l'action du chef de la cellule de recrutement.

Les trois hommes, secondés par Gillot et Ilan, pourraient d'ailleurs rapidement entrer en action puisque, selon le Progrès, un joker pourrait arriver rapidement. De quoi mettre à profit la trêve internationale afin d'intégrer un nouveau joueur dans le collectif. Il en faudra toutefois beaucoup plus pour redresser la barre du navire stéphanois...