Au milieu des nombreux dossiers qui affectent le mercato stéphanois, le plus volumineux et sensible demeure celui concernant Niels Nkounkou... que l'ASSE vient d'acheter au club d'Everton. Alors qu'une offre de l'Eintracht Francfort est sur la table des dirigeants stéphanois, la situation s'enlise au point que la possibilité de voir Niels Nkounkou rester au club existe désormais... Mais le club allemand se veut stratège...
La présence de Niels Nkounkou dans l'effectif stéphanois au départ de cette saison 2023/24 s'apparente davantage à un coup financier qu'à une opportunité sportive. Selon Niels Nkounkou, promesse lui a été faite qu'après avoir levé l'option d'achat, l'ASSE ne s'opposerait pas à un départ dans la mesure où le club stéphanois empoche une plus-value satisfaisante.
Davantage un coup financier qu'un coup sportif !
L'Eintracht Francfort frappe alors à la porte de l'ASSE et propose une première puis une deuxième somme pour attirer le piston stéphanois. L'ASSE refuse une première offre. Puis une seconde. Si à première vue, les montants apparaissent attrayants pour un joueur qui a débarqué il y a 6 mois, les dirigeants n'ont pas le même avis. Une fois ôtés les 2 millions d'euros versés à Everton et le pourcentage à la revente (ndlr : 30%), le bénéfice s'avère nettement moins important. D'autant plus que les offres comportent des bonus atteignables, mais non sans risque.
Alors que les négociations peinent à aboutir, le jeune joueur a peur de passer à côté d'un challenge particulièrement intéressant pour lui. C'est alors qu'il accorde une interview à l'Equipe.
"S'il faut leur dire tous les jours que je veux partir, je le ferai. Je ne me lasserai pas. Maintenant, garder un joueur contre son gré, je crois que ce n'est pas la bonne solution. J'espère sincèrement que la situation se débloque vite parce que je me prends la tête tous les jours avec cette histoire plutôt que de me concentrer sur mon football."
L'ASSE est en train de perdre au jeu du plus malin...
Outre la promesse non tenue au joueur, il va sans dire que ce dernier est très affecté par une situation qui s'enlise. Au point qu'il ne s'entraîne plus régulièrement et qu'en l'état, même sous pavillon stéphanois, il ne semble pas en capacité de jouer la moindre minute avec l'ASSE. À ce jeu, il semblerait que le calcul des dirigeants soit perdant-perdant. D'un côté il y a un joueur décidé à aller au bras de fer, de l'autre, un club qui croit dur comme fer qu'il a la main pour faire plier le club allemand. Car ne nous y trompons pas, ce dossier est tout sauf sportif. Jean-François Soucasse, garant de la santé financière de l'ASSE, pense au club et à ses primes... indexées sur la bonne santé financière de l'ASSE. S'il n'y a rien de choquant, on peut toutefois y voir un risque : celui que l'entêtement prenne le dessus sur la raison. D'autant plus que Loïc Perrin n'a pas particulièrement été efficace au moment de trouver le remplaçant de Niels Nkounkou ! Ainsi, le président exécutif de l'ASSE reste intransigeant et ne veut, pour l'heure, pas céder à l'offre allemande. Tout le mercato stéphanois s'en trouve ralenti.
Bilan : L'Eintracht Francfort pourrait détourner le regard et jeter son dévolu sur un autre joueur. Niels Nkounkou pourrait traîner sa peine dans les couloirs du centre Robert Herbin jusqu'à janvier et le mercato hivernal. L'ASSE, au lieu des 8 à 9 millions d'euros qu'elle pourrait toucher aujourd'hui, prend le risque de ne recevoir que 4 à 5 millions pour un joueur qui n'aura plus la même valeur dans 6 mois. Les dirigeants, et c'est déjà acté, passent ouvertement pour des personnes qui ne tiennent pas leurs engagements, envoyant un signal très négatif aux autres joueurs de l'effectif et à ceux qui auraient encore envie de rejoindre le club...
L'Eintracht Francfort opte-t-il pour un silence radio volontaire ?
De son côté, le club de Francfort ne cède pas à la panique. Bien conscients qu'ils ont le dessus après avoir convaincu le joueur, ne reste plus qu'à laisser le temps faire son œuvre.
En l'état, il n'est pas impossible que les agents du joueur, qui connaissent bien la situation de l'ASSE, aient suggéré au club allemand d'installer un silence radio afin de renvoyer la balle dans le camp des dirigeants de l'ASSE. Une façon de créer de l'inquiétude alors qu'une somme rondelette était proposée. Cette stratégie ne vaut bien entendu que si les Verts sont convaincus qu'il faut vendre Nkounkou cet été et encaisser un argent frais qui viendrait rassurer sur l'équilibre financier d'un club qui, avant juin 2024, doit engranger près de 16 millions d'euros pour être à l'équilibre...
La stratégie serait-elle donc de faire paniquer les stéphanois et de revenir en fin de mercato avec une offre ferme, certainement identique à celle en cours, afin de mettre l'ASSE au pied du mur ? Difficile de refuser dans ces conditions. Avec un tel scénario, l'ASSE prendrait un gros risque. Elle pourrait soit recruter les profils qui manquent et s'endetter avant de signer la vente hypothétique de Nkounkou ou bien prendre un sérieux retard sur son propre mercato à vouloir se montrer, en façade, plus patiente que Francfort. Car si les Allemands dégainaient le 31 août, il faudrait encore une fois compter sur un panic-buy dont St-Etienne s'est fait le spécialiste ces dernières saisons. Et pour peu que les hommes de Batlles (s'il est encore en poste !) n'aient engrangé aucun point d'ici-là...